vendredi 23 avril 2010

Nucléaire militaire et nicléaire civil sont inséparables





Le réacteur de la centrale de Tchernobyl a explosé le 26 avril 1986. Chaque année, le Chernobyl Day met en lumière la catastrophe sanitaire toujours actuelle en Biélorussie, et soutient les milliers de victimes du plus grave accident industriel de l’Histoire. Le Chernobyl Day 2010 se prolongera exceptionnellement, du 27 avril au 7 mai, en particulier à Paris, avec des actions contre le nucléaire militaire.



Autour de Tchernobyl, depuis 24 ans, des millions de personnes vivent dans les zones les plus touchées, et consomment des produits agricoles contaminés, en particulier par le césium-137. Cancers, malformations génétiques... les conséquences sanitaires de la catastrophe s'aggravent d'année en année, chez les adultes et les enfants. En Biélorussie, environ 4 enfants sur 5 sont contaminés. La radioactivité est invisible, mais reste mortelle pendant des millénaires. Depuis 24 ans, les autorités internationales, et en particulier l’OMS, n’apportent aucune véritable réponse aux populations touchées. La catastrophe continue.


Alors qu'un nuage de poussière venu d'Islande vient de paralyser le ciel français, souvenons-nous qu'en 1986, les autorités ont essayé de nous faire croire que nos frontières avaient arrêté le nuage radioactif. Aujourd'hui comme hier, le nucléaire nous est imposé par le mensonge et la manipulation. Tchernobyl tue toujours, et l'industrie nucléaire tente de cacher ses victimes actuelles. AREVA, champion français de la pollution nucléaire, lance actuellement une nouvelle campagne de publicité, et sponsorise honteusement certains sports (athlétisme, voile) pour s'acheter une respectabilité. Au Canada, AREVA organise même des courses pour d'anciens malades du cancer, afin de minimiser la gravité de ce type de pathologie.



Cette année, le Chernobyl Day soutient l’Institut Belrad
, seul organisme scientifique indépendant de l’industrie nucléaire qui aide les enfants irradiés. Belrad, sans aucune aide publique, mesure la radioactivité du corps humain et prescrit des cures qui permettent, en 3 semaines, une élimination de 30 à 70% des substances contaminantes. Des « bons de pectine » sont vendus pour financer ces cures. Cette action vitale ne solutionne pas tout, et ne remplace pas une véritable prise en charge internationale des conséquences de la catastrophe sur la population et l’environnement, aujourd’hui et demain. Tchernobyl nous rappelle l'urgence de la sortie du nucléaire, civil et militaire.




Site du Chernobyl Day :
http://chernobyl-day.org/

Liste des actions prévues : http://chernobyl-day.org/spip.php?rubrique41
L'institut Belrad : http://enfants-tchernobyl-belarus.org

Voir : http://chernobyl-day.org/
http://www.sortirdunucleaire.org/

Contact presse pour Chernobyl Day : Daniel Roussée : 06.61.97.83.28

dimanche 18 avril 2010

La décroissance malmenée ou mal menée ?

À Beaugency 2, en avril 2010, on a "achevé" l'ADOC constituée à Beaugency 1, en septembre 2009.



L'Association des Objecteurs de Croissance (devenue, subrepticement, l'Association d'objecteurs de croissance, au cours du semestre écoulé...) n'a pas réussi à se doter des statuts lui permettant d'avoir un fonctionnement ordinaire. Il aurait fallu, pour cela, que les 2/3 des voix soient rassemblés sur un texte. Les abstentions étant prises en compte comme suffrages exprimés, seulement 64% ont été obtenus par le projet établi par le Collège sortant. Le texte alternatif, visant à transformer l'ADOC en une Confédération de Groupes territoriaux a été rejeté. L'ADOC se retrouve donc avec ses statuts provisoires, un Collège entièrement renouvelé et, pour nombre de ses adhérents ou sympathisants, un moral en berne.

La décroissance est chose trop sérieuse pour la confier à des décroissants soit néophytes, soit avides de prendre possession de ce nouveau pouvoir s'installant sur la scène politique.

Autant Beaugency 1, avec toutes ses imperfections, ouvrait un espoir pour ceux qui se sont engagés dans une forme d'écologie sinon radicale du moins permettant une implication de vie allant au-delà d'une appartenance à une organisation, autant Beaugency 2 marque un échec et oblige à une remise des compteurs à... zéro!

La responsabilité de ce recul fort mal venu est partagée, mais inégalement. Tous se sont jetés dans des débats que l'outil informatique surexcitait. Certains ont fait pire : ils ont sciemment utilisé les fonds rassemblés, non à leur profit personnel, mais pour soutenir les entreprises électorales qui leur semblait les meilleures ! Une Association de Financement de l'ADOC, constituée avant la création de l'ADOC elle-même, a récupéré les versements (y compris les cotisations !) pour nourrir cette"Af.ADOC" (ne dépendant en rien de l'ADOC!) Un seul homme, suractif, décidait de l'emploi des fonds et se posait, de son aveu même, en contrepouvoir solitaire.


À Beaugency, chantaient les verdiers. Ils n'ont pas été entendus...

Il y a là tous les ingrédients composant la pire des politiques, aujourd'hui encore limitée, heureusement, à quelques individus pesant peu dans la vie politique française. Ne servent à rien les discours sur la politique prudente et lente (dite de l'escargot), sur l'urgence de pratiquer autrement la politique, sur la non-violence, sur la convergence des idées consignée dans la Plateforme votée à Beaugency 1. On a pu constater, en ce printemps ensoleillé, la volonté, farouche, de mettre la charrue avant les bœufs, (se présenter devant les électeurs avant d'y être prêts). Quelques-uns, même, dissimulaient mal leur désir d'obtenir, sans doute à moindre frais, une place gagnable dans une assemblée...

Ce week-end en bord de Loire n'est pas sans enseignements. Rien de bien nouveau mais une confirmation : le neuf ne surgit pas sans qu'aussitôt les goulus du pouvoir veuillent s'en emparer. L'ADOC est un mouvement transformé sournoisement en parti. Ceux qui s'y refusent, en son sein, ont été trompés. De pseudo contestataires de la démocratie libérale ont cherché à fonctionner dans le cadre légal actuel, qui leur donne une existence reconnue, mais en échange d'une reconnaissance du système politique qu'ils dénoncent. La messe est dite, et les 1 à 2 % grapillés ici ou là, en Alsace ou en Franche-Comté pourront satisfaire ceux à qui l'expérience à beaucoup apporté, mais la décroissance n'y a rien gagné et reste une opinion marginale et marginalisée par ceux-là même qui s'en réclament.

Mise à mal, en effet, la décroissance l'est doublement.

Elle l'est par ceux qui veulent s'en emparer comme d'un drapeau à brandir sur les champs de bataille électoraux, transformant ainsi l'apport de la décroissance en une politique parmi d'autres, proposée par des "militants" ne faisant pas de la politique autrement que les autres. Le pouvoir ou l'espoir du pouvoir rend fou. Ceci n'intéresse plus les générations les plus jeunes.

Elle l'est aussi par ceux qui croient pouvoir faire de la décroissance leur fond de commerce et ne se rendent pas compte que nul outil associatif, parti ou structure, quelle qu'en soit la forme, ne peut englober une idée qui monte. Le débat dérisoire entre néo-Jacobins et néo-Girondins, entre la Province et Paris, à front renversé, ne fait qu'user le temps et l'énergie sans rien produire d'utile. L'autonomie de fonctionnement non seulement n'interdit pas la cohérence intellectuelle mais oblige au respect de ceux qui disposent de la même autonomie que soi. On en est loin. Le rejet, l'hostilité, l'agressivité qui n'ont cessé de se manifester ces mois passés disent assez que les protagonistes d'une lutte politique essentielle au pays n'y sont pas préparés.


Me voici bien seul, et sali.

Je me retire de cet outil qui n'en est pas un, l'ADOC, mais sans quitter ceux qui travaillent à la promotion de la décroissance qui, aura, elle, beaucoup souffert en ce mois d'avril. Malmenée et mal menée (une participante, à Beaugency, ajoute : "mâle-menée"), l'ADOC, blessée, va guérir ou mourir. Qu'importe ! L'essentiel est ailleurs, car l'avenir des idées et des réalisations portées par la décroissance ne se joue plus là.


lundi 5 avril 2010

Décroître pour croître.

Décroissance, décroissance... Il n'est plus question que de cela !

Et pourtant, jamais la critique du mot et de la chose n'ont été aussi vifs.

Le mot ? On ne fera jamais une valeur d'un terme substantiellement négatif.
La chose ? Sans croissance la société humaine se bloque.

Plus subtil : la croissance économique n'est pas la croissance des ressources, c'est la croissance des idées. Il y a décroissance quand il n'y a plus d'idées...

Si, en effet, la décroissance consistait en un renoncement à toute innovation, on pourrait estimer que les décroissants sont des réactionnaires doublés de rétrogrades ! Il n'en est pourtant rien ! Nous voici à un tournant de l'histoire humaine où il faut décroître pour croître. Cela tient à l'alternance vitale des temps de repos et d'activités pour obtenir la meilleure efficience. Cela tient aussi à ce que, pour obtenir plus avec moins, il faut plus d'intelligence et plus de sélectivité dans le choix des productions utiles.

Il est des intelligences perverses qui obtiennent de moins d'employés plus de travail pour augmenter les profits à moindre frais. Ce n'est évidemment de cela qu'il est question. Il s'agit que plus d'idées servent à vivre mieux avec moins de consommation et davantage de satisfaction des besoins vitaux. La décroissance des inégalités et des gâchis ne peut qu'être positif. Il est dans la décroissance du mauvais usage, une croissance entièrement nouvelle : celle de la recherche constante de ce qui est indispensable à tous.

Alexandre Delaigue et Stéphane Ménia, présentés comme des écrivains éconoclastes, sont riches de pensées non conformistes. Soit ! Ils ne brillent toutefois pas par l'originalité quand ils affirment que la décroissance correspondrait à une chute de la pensée, à un manque d'idées. Il est désagréable de rencontrer des chercheurs qui apportent beaucoup mais qui procèdent par affirmation aussi bien pour faire progresser la pensée que pour faire abandonner des idées nouvelles. Car la décroissance est une idée nouvelle dont le contenu va plus loin que ce qui en est perçu, à la première approche.

@ Stéphane Menia - Nos phobies économiques. Ces peus que l'économiste guérit mieux qu'un psy