vendredi 29 avril 2011

Fukushima : informons-nous davantage !

La contamination continue.

Le CRIIRAD explique que « d’importantes quantités de produits radioactifs sont rejetées par la centrale nucléaire de FUKUSHIMA DAIICHI depuis le samedi 12 mars. Ce mardi 5 avril, soit 24 jours plus tard, les rejets continuent. Cela signifie que les apports d’air contaminé sur l’Europe dureront tout autant, avec un décalage dans le temps lié au déplacement des gaz et aérosols radioactifs sur quelques 15 000 km. »

L'organisation cite également un rapport technique de l'exploitant TEPCO et de l’autorité de sûreté nucléaire japonaise (NISA) qui « laissent craindre des rejets sur encore plusieurs jours voire plusieurs semaines ».

Si d’autres incendies se déclenchent ou si les opérateurs sont à nouveau contraints de relâcher de la vapeur afin d’éviter les explosions d’hydrogène, de nouvelles phases de rejets massifs pourraient survenir, met en garde l'institut.

http://www.euractiv.com/fr/sante/les-risques-de-radiation-en-provenance-de-fukushima-ne-sont-plus-gligeables-news-503952

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Appel lancé aux physiciens

http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/crise-nucleaire-au-japon/

Fukushima : mais où sont les scientifiques ?

Harry Bernas, physicien, lance un appel sur Sciences et Avenir pour que les scientifiques dépassent leur rôle d’experts et deviennent acteurs du débat public.

Si les conséquences directes du tremblement de terre et du tsunami japonais sont évidentes et suscitent sympathie et solidarité sans équivoque, l’unanimité disparaît lorsqu’il s’agit de l’accident qui affecte les réacteurs nucléaires de Fukushima-Daiichi. La situation à Fukushima est “très préoccupante” selon plusieurs organisations internationales de contrôle nucléaire, et très loin d’être stabilisée. L’opérateur de la centrale, le gouvernement et le lobby nucléaire ont des raisons de rassurer, mais aussi de mal évaluer ou de minimiser les dangers.

C’est d’abord la chance et un vent favorable qui ont éloigné la radioactivité de Tokyo, et il est certain qu’un territoire significatif et une aire de pêche essentielles du Japon seront zones interdites pour des décennies. L’impact ultime sur la santé et l’économie est encore indéterminé, mais le problème est devant nous pour plus d’un siècle. Les scientifiques – surtout les physiciens – ont ici un rôle très sensible. Analyser et informer ne suffit plus. Après Three Mile Island et Tchernobyl, Fukushima symbolise un véritable changement pour l’avenir de l’humanité, et exige que les scientifiques dépassent le rôle d’experts pour devenir acteurs dans le débat public.

Au-delà de l’exploration de la nature, l’essence de la recherche et de l’éducation scientifique est d’apprendre à affronter au quotidien l’inattendu et les contradictions, à comprendre en quoi consiste l’incertitude, à “pré-voir”, à faire face à la complexité. Ces aspects sont totalement absents des desseins politiques et économiques actuels. Il est grand temps de se rendre compte qu’ils sont devenus indispensables pour rendre notre planète vivable et notre société démocratique. Affronter Fukushima requiert évidemment science et technologie, mais aussi un changement de perspective auquel les scientifiques peuvent contribuer. Trois exemples:

1. Le vocabulaire est trompeur: Il n’existe pas de catastrophe “naturelle”. La Nature est indifférente, les catastrophes sont affaire humaine. Nous occupons la terre entière: il s’ensuit que l’activité humaine, pacifique ou guerrière, induit des effets à l’échelle planétaire. Ce n’est pas la géologie qui crée les “désastres”, ce sont des actions humaines telles que la construction d’une ville ou d’une centrale nucléaire sur une faille géologique. Les phénomènes physiques ou chimiques qui produisent notre énergie n’ont pas à être “maîtrisés”. Ils requièrent évidemment toutes sortes de recherches, mais c’est bien la technologie – le comportement humain face à la nature – qui nécessite d’être maîtrisé. Fukushima montre à l’évidence que la mise en œuvre de l’énergie nucléaire met à l’épreuve la capacité humaine à faire face à ses propres choix.

2. L’humanité ne se contente pas de remplir l’espace, elle agit aussi sur le temps. L’énergie nucléaire et l’émission de radionucléides en est un symbole. Alors que tremblements de terre et tsunamis ont un effet immédiat, le temps de Fukushima est hors des gonds : la fuite de radioactivité affectera l’écologie et les habitudes alimentaires du Japon pendant des décennies. En réalité, la collision du long- et du court-terme, à Fukushima et ailleurs, eu lieu bien avant le désastre. La conception même des réacteurs, le tassement de six réacteurs à quelques dizaines de mètres les uns des autres, le placement des piscines de combustible irradié à l’intérieur même des bâtiments de réacteurs, la tentation de limiter contrôles et réparations, la mise en route d’une filière nucléaire en l’absence de méthode efficace pour traiter les déchets radioactifs… Aucun de ces dangers n’est intrinsèque à la nature physique de l’énergie nucléaire: ils ont tous une origine très humaine – le profit financier et (au départ) des applications militaires.

Les recherches sur des technologies de réacteurs nucléaires plus sûres et sur des sources d’énergies alternatives étaient bien engagées voici 40 ans. Si une vision à long terme avait été proposée et débattue alors, elles auraient progressé considérablement et le Japon aurait pu réduire ou éviter le besoin et les risques d’une confrontation de l’énergie nucléaire avec les mouvements de l’écorce terrestre. L’humanité, comme le climat, est un système complexe dans lequel la recherche de gains à court terme peut compromettre la survie à long terme. Fukushima nous le redit brutalement.

3. L’impact de nos activités étant aujourd’hui à l’échelle du monde, ne serait-il pas temps que l’humanité dans son ensemble tente un changement radical de paradigme, et que l’énergie, l’air et l’eau deviennent des biens communs recherchés, produits et distribués par tous pour tous? Nous savons déjà économiser l’énergie, accroître l’efficacité énergétique, évaluer le potentiel de nouvelles sources d’énergie, choisir la combinaison des sources adaptée à chaque région. Reste à le mettre en œuvre.

Reste aussi à résoudre des problèmes immenses : stocker et transporter efficacement l’énergie. Sont-ils plus complexes sur les plans scientifique, technique, économiques que ceux résolus pendant le dernier siècle, créeraient-ils moins d’emplois? Certainement pas. La vraie, l’énorme difficulté est de quitter une démarche orientée vers le profit immédiat et la minimisation des coûts, pour une démarche tendant à chercher des solutions stables, sûres, pacifiques et économiques dans la durée. Impossible? L’efficacité typique d’un moteur à essence a doublée à peine en 100 ans, alors que l’efficacité d’une mémoire d’ordinateur a été multipliée par cent millions en 40 ans. La différence : imagination et décision, détermination, et investissement massif dans une recherche à long terme plutôt que maximisation des profits. Le rôle des scientifiques pour faire apparaître de telles réalités est devenu crucial.

Dans le monde d’après Fukushima, les scientifiques ne pourront plus se satisfaire d’approvisionner en expertises et avis des décideurs politiques et économiques qui ont leur agenda propre, à plus ou moins courte vue. Sans arrogance et avec leurs concitoyens, il est grand temps pour eux de s’exprimer massivement et partager les responsabilités des décisions sociétales. Pour contribuer à concevoir un monde dans lequel les actions à court terme incorporent, sans les ignorer, leurs conséquences à long terme.

Harry Bernas

Harry Bernas est ancien directeur d’un laboratoire CNRS de physique nucléaire et de science des matériaux à l’université Paris-Sud, il étudie les effets d’irradiation dans les matériaux

http://www.sciencesetavenir.fr/actualite/crise-nucleaire-au-japon/20110420.OBS1656/exclusif-fukushima-mais-ou-sont-les-scientifiques.html



lundi 25 avril 2011

Hulot : engrangeons ses arguments ! Nous avons le temps...



Dans Le Parisien, Nicolas Hulot affirme son refus définitif du nucléaire. Prenons en acte.
Avec le refus de la croissance, le refus du système économique anti-écologique et l'exigence d'une responsabilité citoyenne menant à la sortie de la Vème République... il deviendrait difficile de ne pas sou
tenir sa candidature !

http://q.liberation.fr/photo/id/258569

Hulot : "il faut sortir du nucléaire,

Fukushima a achevé de me convaincre"

Publié le 25.04.2011,

Le candidat écologiste à la présidentielle a déclaré lundi que la sortie du nucléaire était désormais "un objectif prioritaire", soulignant que la catastrophe de Fukushima avait achevé de le convaincre.

"Fukushima est une démonstration qui achève de me convaincre que le nucléaire ne peut plus être la réponse à l'avenir énergétique de la planète", a déclaré à des journalistes M. Hulot, qui devait participer à Strasbourg à une manifestation pour réclamer la fermeture de la centrale de Fessenheim.

"L'objectif de sortir du nucléaire est un objectif prioritaire. C'est un changement d'état d'esprit", a reconnu le candidat à la présidentielle. "Je faisais partie de ceux qui accordaient une certaine confiance aux arguments des ingénieurs pronucléaires. Leurs arguments s'émoussent aujourd'hui à l'épreuve des faits", a-t-il poursuivi. "Je chemine. Je ne suis pas un dogmatique. Je suis horrifié par ce qui se passe à Fukushima et horrifié par le désarroi immense des acteurs politiques et scientifiques" face à cette catastrophe, a-t-il poursuivi.

M. Hulot, à qui sa rivale d'EELV Eva Joly avait reproché de ne pas avoir mentionné la question du nucléaire dans sa déclaration de candidature, s'est défendu de prendre position pour faire plaisir à son camp.

"Je n'affûte pas mes convictions à l'aune de ce que les militants écologistes ont envie d'entendre (...) La réalité a fait une démonstration implacable qu'on s'est trompés", a-t-il dit.

Il a estimé "envisageable" de sortir du nucléaire en "quelques décennies", tout en mettant en garde contre toute "précipitation" et en plaidant pour le "pragmatisme".

"Il faut faire jaillir un mix énergétique digne de ce nom, orienter les investissements en terme de recherche et de développement des énergies renouvelables, favoriser l'efficacité énergétique", a-t-il souligné.

mardi 19 avril 2011

Le dualisme occidental entre nature et culture n'est pas pertinent

Les amis de la Terre

La phrase ressemble à un bibelot empoussiéré dans un salon bourgeois : "La nature, aujourd'hui encore, demeure notre principale ennemie." Ces mots n'ont cependant pas été écrits par un vaillant scientiste du XIXe siècle, mais par Luc Ferry dans Le Figaro du 31 mars. Au sein du système oligarchique, Luc Ferry assure, avec d'autres, la fonction de donner un vernis intellectuel à l'impératif de maintien de l'ordre social actuel. On l'a ainsi vu valider le climato-scepticisme de son ami Claude Allègre ou déclarer qu'il préférait Marine Le Pen à Olivier Besancenot.

Donc, à propos de Fukushima, "la nature demeure notre principale ennemie". L'assertion oublie qu'il est étrange de bâtir des centrales nucléaires dans des zones sismiques, néglige que la compagnie Tepco a falsifié des informations importantes depuis 2002, ignore que les leçons de l'accident sismique sur la centrale de Kashiwazaki en 2007 n'ont pas été tirées. Bref, il n'y a pas de dommage causé par la "nature" indépendamment des actions humaines qui le préparent. C'est même un lieu commun depuis une dizaine d'années de caractériser le risque "naturel" comme une combinaison entre un aléa et la vulnérabilité.

Mais le plus intéressant dans cette conception de la nature comme ennemie est qu'elle exprime le clivage fondamental entre les conservateurs et la pensée écologiste. Pour celle-ci, le dualisme occidental entre nature et culture a perdu sa pertinence pour décrire le monde, en raison de la puissance de l'action humaine. Ce constat a d'abord été formulé par Hans Jonas, dans Le Principe responsabilité paru en 1979 : l'agir humain peut maintenant transformer la nature, qui, de ce fait, perd son autonomie ancestrale. Sous un angle différent, James Lovelock, avec sa théorie de Gaïa - également publiée en 1979 -, estime que l'humanité, en interagissant avec la biosphère, modifie le comportement de celle-ci. La capacité transformatrice de l'humanité développée par la révolution industrielle a été ensuite traduite sous le terme d'"anthropocène" : des scientifiques jugent que nous sommes entrés dans cette nouvelle ère, où l'humanité est elle-même devenue un agent géologique.

Selon les écologistes, l'humain a remporté la guerre qu'il a cru mener contre la nature, et sa victoire le met maintenant lui-même en péril : il a trop affaibli celle-là même dont dépend sa survie. Il nous faut rétablir avec la biosphère une relation pacifiée et symbiotique. Ceux qui se croient en guerre avec la nature accroissent le danger. L'avenir appartient aux amis de la Terre.


dimanche 17 avril 2011

Le cauchemar du nucléaire

La bougie dans la caverne par :

Laure Noualhat, journaliste à Libération et à Arte pour Global Mag. Elle est la coauteur d'un documentaire "Déchets : le cauchemar du nucléaire, réalisé par Eric Guéret (diffusé sur Arte le 13 octobre 2009).


Le jour où j’ai commencé à comprendre que l’énergie nucléaire était une énergie, malheureusement, bien trop dangereuse pour l’Humanité, les pro-nucléaires qui, comme tous les pros quelque chose n’aiment pas trop la contradiction, m’ont promptement envoyée sur les roses. Ou plutôt, ils m’ont demandé si je comptais sérieusement renvoyer l’Humanité dans le passé, habiter dans une caverne et m’éclairer à la bougie.

J’aime bien ce genre d’argument: "nucléaire = progrès" donc "sortie du nucléaire = retour à la préhistoire". C’est simple. C’est beau. Et c’est complètement con. On pourrait essayer un autre argument, par exemple: "sortie du nucléaire = progrès parce que nucléaire = danger" ou alors "sortie du nucléaire = se faire insulter parce que nucléaire = argent".

En plus, si on regarde ce qui se passe aux alentours de Fukushima, ce serait plutôt le nucléaire qui est en train de nous renvoyer dans le passé. Et ce n’est même pas à la préhistoire qu’ils sont en train de nous ramener, c’est carrément avant l’arrivée de l’homme sur terre puisque plus personne ne va pouvoir habiter là-bas pendant des décennies. Alors le prochain qui me parle de caverne et de bougie, je lui colle un bon coup de massue pour qu’il compte les bougies lui-même.

C’est ça que je ne comprends pas avec les pro nucléaires, je ne suis pas contre le nucléaire parce que je n’aime pas le progrès: je suis comme tout le monde, j’adore la fée électricité. Grâce à elle, je me fais cuire des oeufs durs. J'adore les oeufs durs. Je suis contre le nucléaire parce que c’est dan-ge-reux: je me tue à le dire! Le jeu n’en vaut pas la chandelle avec laquelle on me propose de retourner m’éclairer. A entendre mes détracteurs, pourtant, on croirait que ça me fait plaisir que le nucléaire soit dangereux. Mais bien sûr que non! Si le nucléaire était sans danger, je serais la première à le dire! Ou la deuxième.

Pour sortir du nucléaire avant qu’une autre catastrophe-qui-ne-peut-pas-arriver arrive, il y a deux voies à suivre. La première, c’est celle des énergies renouvelables qu’on n’a jamais vraiment explorée vu que justement, on mettait tout notre argent dans le nucléaire. Si on avait investi dans les énergies nouvelles, les milliards jetés dans nos centrales, quelque chose me dit qu’on serait un peu plus avancés. L’autre voie, c’est celle des économies d’énergie, on ne le dira jamais assez: nous devons investir pour être e-ffi-ca-ces et sobres. L’énergie qu’on ne gaspille pas, c’est de l’énergie disponible pour faire d’autres choses et économiser, ce n’est pas une maladie honteuse ou un retour au moyen-âge.

Du coup, je ne vois pas trop quel est le rapport avec retourner dans le passé ou habiter dans une grotte. D’autant que je connais de vraies grottes préhistoriques aménagées, très sympas, dans le Périgord, pour passer des vacances. On peut même s’y éclairer à la bougie mais ce serait dommage: elles ont l’électricité.

samedi 16 avril 2011

Utopia s'en va-t-en Terre

Tout ce qui va dans les directions que propose la motion ci-dessous est bon à prendre, ou presque ! Utopia, qui mange à plusieurs rateliers écolos (bon appétit !), veut aller se montrer chez les EELV (quel sigle sans attrait !). Voici, ci-dessous, la motion proposée. Lui manquent 30 signatures pour pouvoir concourir au Congrès d'EELV. Si vous êtes de ce bord là, n'hésitez pas : signez, mais ne vous laissez pas enfermer dans un seul parti ! Faites sauter les verrous. Soyez libres.


Objectif terre

« Indigné-es » par la « real politik », nous proposons une orientation qui s’ancre dans les valeurs fondamentales de l’écologie, aux pratiques démocratiques exemplaires, qui sache rêver et faire rêver… La tête dans l’utopie, les pieds dans la terre : la terre des femmes et des hommes, la terre du Sud et du Nord, la terre du local et du global, la terre qu’on enrichit de nos idées et qui fait grandir ; un projet et des actions qui n’attendent pas le grand soir, car c’est ici et maintenant qu’on construit la terre de demain.

les pieds sur terre

« plus de liens, moins de biens » : Nous vivons dans des sociétés riches et tristes. Le problème n’est pas d’augmenter le gâteau mais plutôt d’en revoir la recette et ses conditions de partage pour le bonheur de tous.

« t’ar ta gueule à la récrée » : la non-violence fonde l’écologie politique. C’est un principe qui doit guider la résolution et la prévention des conflits internationaux tout comme nos prises de paroles publiques; Mandela et Gandhi ont montré le chemin.

« les fleurs, les petits oiseaux, ce n’est pas un programme politique » : l’humanité devenue surpuissante s’auto-détruit. Le saccage des biens communs, ne sert que l’accroissement de la pauvreté et le profit d’une oligarchie; seule une action pour le bien de tous porte en elle ce qui fait le plus beau et le plus noble de l’engagement politique.

« un frigo, au bout de 6 ans, il est mort, ma p’tite dame » : L’obsolescence programmée des objets de consommation commande même la pensée politique. Sans valeurs et sans fondements, elle est désormais sujette au zapping des castings ; le moment est venu de prendre le temps de l’action et de la réflexion.

« on perd sa vie à la gagner » 8 heures par jour, 5 jours par semaine, pendant 42 ans. On passe plus de temps de vie éveillé avec ses collègues qu’avec sa famille et ses amis. Remettre le travail à sa place, c’est le partager entre ceux qui en veulent et ceux qui en veulent moins.

« chérie, tu lui as donné le biberon? » : l’inégalité homme femme est la base de toutes les inégalités sociales, elle est celle qui se réduit le moins. Pour dépasser les rapports de genre actuels, il faut agir sur les représentations, et faire surgir de nouveaux repères, de nouvelles normes.

« grâce aux OGM, on fera pousser du maïs dans le Sahel » : c’est vrai que ce serait trop simple d’y faire pousser des dattiers… L’idéologie de la techno-science nous conduit à chercher des réponses absurdes à des questions stupides. Pompons, disent les Shadoks de la modernité.

« c’est pas moi, c’est l’autre» : autonomie et responsabilité sont le point de départ d’une pensée politique issue du 18e siècle. Autonomie des individus qui s’assument en tant que sujets libres, responsabilité envers l’environnement, qu’il soit social ou naturel; Il sera difficile de faire croire à nos enfants que nous ne savions pas; si nous ne devenons pas le changement, personne ne changera les choses pour nous.

soyons terre à terre : 12 orientations pour 2012

2012 sera en France une année politique importante, celle qui peut tourner la page de la politique agressive menée par la droite depuis 2002. Voici douze mesures concrètes ou d’orientation pour sauver la démocratie, garantir la justice sociale et préserver les biens communs..

Pour un renouveau démocratique,

  1. Une Sixième République, enfin ! Nous devons appeler à une Constituante pour élaborer une Sixième République qui renforcerait le pouvoir du Parlement, supprimerait la fonction présidentielle, et imposerait le binôme paritaire pour toutes les instances représentatives.
  2. Pour une démocratie sociale : de l’autogestion, des coopératives et la participation des citoyens et salariés aux décisions des grandes entreprises.
  3. Féminisme : pour une parité à tous les niveaux de la vie familiale, sociale et politique, nous proposons entre autres, l’égalité effective des salaires, un service public de la petite enfance…

Pour un accès universel aux biens fondamentaux :

  1. Un revenu d’existence : qui consiste en un versement social distribué de façon égalitaire et inconditionnelle à tous les citoyens ainsi que la mise en place d’un revenu maximum.
  2. La gratuité des premières tranches d’eau, d’énergie et télécommunication : financée en surfacturant les fortes consommations, dans le cadre d’une gestion publique des ressources.
  3. Biens communs et service public : renforcer et décentraliser le secteur public dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la justice, de la recherche, du logement… Le service public est un bien commun, un service appartenant à tous, au même titre que les forêts ou les réserves halieutiques.

Pour un autre rapport à la production et à l’économie :

  1. Changer de modèle énergétique : produire mieux et moins en sortant au plus vite du nucléaire; cesser de gaspiller; et surtout consommer moins. Les solutions existent, faisons-le !
  2. Relocaliser les productions : en rendant du sens et de la valeur à la vie locale et à l’autonomie, nous changerons notre rapport au temps, à la distance, à la vitesse. Des circuits courts, moins de temps passé dans les transports, des relations de personne à personne, c’est un nouveau projet de civilisation.
  3. Valoriser l’agriculture: prôner le retour aux polycultures paysannes et familiales autonomes en intrants ; revoir nos pratiques alimentaires, notre relation à l’animal et à la terre. Les campagnes vont renaître !
  4. Désarmer la finance : reprenons le contrôle et l’usage collectif du service bancaire pour le recentrer sur ses activités d’origine, sans spéculation. Nous proposons la socialisation progressive du système bancaire, premier pas vers la « définanciarisation » de l’économie.
  5. Travailler moins pour vivre mieux : par une diminution de la durée légale à 32h par semaine, tout en envisageant de nouvelles formes de réduction du temps de travail, choisies sur l’ensemble de la vie.

Pour transformer le monde :

  1. Pour une nouvelle politique migratoire : la planète est un patrimoine commun, nul ne choisit ni le lieu ni l’époque, ni l’environnement politique, économique de sa naissance. Nous voulons ouvrir les frontières pour faciliter les migrations, et mettre en place un passeport de citoyenneté universelle. La régularisation de tous les sans papiers n’est qu’une première étape.

je suis tombée par terre, c’est la faute à … : de la démocratie à EELV

Personnalisation du pouvoir, non parité des têtes de listes, acceptation des pratiques de cumul des mandats et du saute-mouton électoral pour candidater à peine élu à un autre mandat, non respect des consultations internes, programmes adoptés sans vote des adhérents… le bilan démocratique interne est mauvais (et cela ne date pas d’Europe Écologie).

Certains des plus actifs d’entre nous passent plus de temps en négociations pour obtenir des postes que pour animer le mouvement. Les risques sont grands de nous voir nous assécher intellectuellement pour un parti de courtisans qui aura écœuré les militants sincères.

L’ancrage territorial doit redevenir un de nos piliers. Les Verts étaient à l’origine fédéralistes. Les régions, les groupes locaux, sont les lieux pour militer et tisser des liens avec les mouvements sociaux et les mobilisations : la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, contre l’extraction du gaz de schiste, les délocalisations d’entreprises, les fermetures de services publics, le combat pour défendre les entreprises d’économie sociale et solidaire. Nous devons donner la priorité à l’action dans les régions et au débat au sein du Conseil fédéral.

Europe Ecologie ce n’est pas seulement le succès électoral d’une bonne formule, c’est surtout l’ouverture sur la société civile, sur les associatifs non encartés, sur les autres mouvements politiques. Cette ouverture ne doit plus continuer comme elle a commencé. Nous devons passer de la cooptation de candidats à la cooptation des militants !

Une écologie populaire doit donner des réponses aux questions que se posent les citoyens, qu’ils vivent en ville ou à la campagne, dans les quartiers des banlieues abandonnées, ou dans les centres de villes polluées. La gauche a déçu l’électorat populaire et les partis politiques n’intéressent pas les jeunes. Commençons par les écouter!

La réussite de ce programme de conquête de l’opinion a deux noms: savoir et plaisir.

Tout d’abord, s’impliquer en politique doit être un plaisir! On s’enrichit des rencontres, des discussions, des confrontations de points de vue. On se réalise à travers ses mobilisations, et on construit au quotidien un monde tel qu’on le souhaite. La politique devrait d’abord être une question d’envie et de convivialité. Il faut rappeler que les lieux politiques sont des endroits où l’on comprend la marche le monde. La connaissance libère, et l’on apprend en s’impliquant dans la vie de la Cité.

La plus grande priorité d’EELV devrait être de porter ce visage de l’écologie heureuse dans la vie de tous les jours.

Les primaires, six pieds sous terre!

Plutôt qu’un concours de beauté médiatique, nous voulons du fond. Pour nous, la priorité des priorités n’est pas aux primaires, mais au programme. La prochaine candidature d’EELV aux présidentielles devrait servir à fédérer autour des idées écologistes, amener les citoyens à la nécessité de la transition écologique. Oserons-nous comme en 1974 porter unE inconnuE, capable de s’effacer devant les idées, capable de porter le message avec conviction et honnêteté, en laissant ses ambitions personnelles passer au second plan ? Serons-nous capables d’inventer un programme de rupture, à la fois réaliste et utopiste de dépassement du capitalisme?

L’écologie est l’étape actuelle de l’Histoire des luttes d’émancipation. Nous assumons l’alliance avec la gauche, contre la droite et l’extrême-droite, mais pas à n’importe quelles conditions. Participer à une majorité de gauche ce sera être en cohérence entre l’action dans les institutions et l’écoute de ce qui s’invente en-dehors des lieux de pouvoir. C’est ce qui garantira à la fois le soutien citoyen et son engagement dans la Cité.

L’écologie peut et doit devenir la pensée politique majoritaire. Dans un contexte de mutation énergétique, d’aspiration démocratique, de perception citoyenne de la planète monde, les valeurs fondamentales de l’écologie apparaissent comme les seules à même de répondre au besoin de mieux vivre, tous ensemble. Les valeurs de sobriété volontaire, de convivialité, d’autonomie des peuples et des personnes, sont incompatibles avec une société productiviste de croissance et de compétition.

remuer ciel et terre: un courant pour quoi faire ?

Proposer le vote sur une motion d’orientation, ce n’est pas monter une écurie de concours. Courant ou tendance, ce doit être avant tout une « maison » dans laquelle on trouve le plaisir à militer ensemble. Ce goût du collectif est à la base de notre démarche. Défendre notre envie de politique, c’est initier localement le débat qui fait aujourd’hui défaut. C’est se retrouver pour élaborer des propositions, prendre des habitudes de travail, se faire confiance.

Lorsque la convivialité et les idées sont là, un courant sert à amener des représentants à l’intérieur du parti et dans les institutions de la République, pour expliquer nos choix, emporter des majorités et mettre en oeuvre le changement.

Europe Ecologie – Les Verts a pour vocation de porter la voix de ses militants. Enrichis de l’action locale, ils sont aptes à une pensée globale. Notre projet porte sur ces deux axes fondamentaux de l’écologie.

Pour apporter votre pierre à la construction d’une terre pleine de promesses, retrouvons-nous sur www.eelvobjectifterre.org

Cette motion d’orientation a été initiée par des adhérents d’EELV dont la plupart sont également membres du mouvement Utopia. Que ce soit dans ou au delà des partis, nous voulons poursuivre l’ouverture qui a fait le succès d’EELV. Nous souhaitons développer avec tous, une façon de militer qui s’enrichisse des expériences, des savoirs et des engagements de chacun.



mardi 12 avril 2011

Fukushima pire que Tchernobyl ?

Le journal gratuit 20 Minutes publie plusieurs informations d'un intérêt considérable qui recoupent les mises en garde qui se sont multipliées notamment en Allemagne !

• La catastrophe de Fukushima égale en gravité celle de Tchernobyl.
• Elle n'est pas de même nature : pour le moment la diffusion de matières radioactives est moindre à Fukushima qu'à Tchernobyl, mais elle est ininterrompue, ce qui, si cela durait, produirait une pollution pire affectant progressivement l'ensemble de la planète.
• L'utilisation du mox (plus radioactif que l'uranium pur !) comme combustible, présente des risques supérieurs. La France produit, transporte et vend ce combustible.
• L'élévation progressive du niveau de l'accident majeur (et non de "l'incident") du niveau 4 au niveau 6, puis 7, peut faire redouter une extension nouvelle des risques pour les populations vivant à proximité mais aussi à distance ! Et... au-dessus du niveau 7, c'est quoi ?
• Un seul réacteur a explosé à Tchernobyl. Plusieurs réacteurs menacent à Fukushima et l'explosion n'est pas le plus à craindre.


Le réacteur n°4 de Fukushima

L'article de 20 Minutes :

Ce 12 avril 2011, le Japon a relevé de 5 à 7 le niveau de gravité de l'incident (?) sur la centrale de Fukushima, rejoignant ainsi l’accident de Tchernobyl au sommet de l'échelle internationale des événements nucléaires (INES).

«A Tchernobyl, le réacteur était encore en marche quand il a explosé», explique Bertrand Barré, conseiller scientifique auprès d’Areva. C’est un test destiné à montrer que la centrale ukrainienne pouvait être relancée, après une interruption du courant électrique, qui a provoqué l’accident.

Alors qu’à Fukushima, l’alimentation en eau et en électricité a fait défaut pour refroidir les réacteurs à l’arrêt après le séisme.

Le Mox de Fukushima plus radioactif que l’uranium

Le Mox utilisé à Fukushima a été qualifié de «matière la plus dangereuse de la planète» par Greenpeace. Ce mélange d’oxydes d’uranium et d’oxydes de plutonium, fabriqué à partir de matières nucléaires recyclées, serait plus radioactif que l’uranium pur. En cas de fusion du cœur et de formation d’un «corium», sorte de grosse boule de métal en fusion, la dalle de béton sous la centrale pourrait rapidement être transpercée.

«A Tchernobyl, les Russes ont creusé des galeries pour congeler la Terre avec des camions frigorifiques et arrêter la boule de corium», se rappelle Roland Desbordes, président de la Criirad. Si on ne peut pas la refroidir, elle transmet la radioactivité aux nappes phréatiques et aux sols en général.»

Des émissions plus faibles mais qui durent à Fukushima

La différence majeure entre l’accident de Tchernobyl et celui de Fukushima est l’incendie qui a projeté les particules radioactives assez haut dans l’atmosphère et a favorisé leur dispersion depuis la centrale ukrainienne. «A Fukushima, il n’y a pas de graphite, mais par contre il y a six réacteurs, alors qu’il n’y en avait qu’un à Tchernobyl», rappelle Roland Desbordes.

Les émissions de particules radioactives en provenance de Fukushima représentent environ 10% de la quantité émise par la centrale de Tchernobyl a déclaré mardi l'agence japonaise de sûreté nucléaire. Mais elles pourraient au final être plus importantes qu'à Tchernobyl, car elles n’ont toujours pas cessé depuis un mois.

Un mois de lutte à Fukushima, une «bataille» de huit mois en Ukraine

Il a aura fallu douze jours pour éteindre l’incendie de Tchernobyl et huit mois pour réaliser le sarcophage destiné à stopper les radiations. A Fukushima, les employés de Tepco ne luttent «que» depuis un mois pour arrêter les réactions en chaîne dans la centrale. Le risque d’une réplique du séisme plus proche de la centrale rend la suite des travaux encore plus aléatoire.

Des régions sinistrées pour des décennies

Autour de la centrale de Tchernobyl, une zone interdite de 30km est toujours fermée au public, vingt-cinq ans après l’accident. La ville de Prypiat, la plus proche de la centrale, est devenue une ville fantôme.

Autour de Fukushima, les évacuations ont d’abord été ordonnées dans un rayon de 20km autour de la centrale, puis élargies le 11 avril à 40km. Selon André-Claude Lacoste, président de l’ASN, «en fonction de l’étalement de la radioactivité, la gestion de ces territoires sera difficile durant des années, voire des décennies. La centrale, elle, est un site perdu».

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