vendredi 29 juillet 2011

L'acquis ne préjuge pas du risque !

De quoi faut-il avoir peur ? À quoi, du reste, servirait-il d'avoir peur ! Le monde n'est pas indestructible et nous sommes tous mortels. Ce qui est en question, c'est ceci : est-ce que les limites du monde ont été sous estimées (avec, comme conséquence, une lente dégradation des possibilités de prolonger notre quête d'un mieux-vivre qui avait commencé de se réaliser) ou est-ce que les limites du monde sont désormais atteintes (avec comme conséquence, l'obligation, urgente, de choisir des modes de vie sobres afin de restaurer la possibilité même de ce mieux vivre). Le débat est lancé. Il nous faudra le conclure sans trop tarder !


État de la planète : bienvenue au sommet des courbes


Donner une description objective de l'état de santé du monde - c'est-à-dire de l'ensemble de la biosphère et des sociétés humaines - est un exercice assez compliqué. Suffisamment pour produire des diagnostics diamétralement opposés. D'un côté, les injonctions à changer de modèle pour cause de " crise écologique " n'ont jamais été aussi impérieuses. De l'autre, de nombreux ouvrages paraissent pour contester cette vision " alarmiste ", " catastrophiste ", voire " millénariste " du monde.



L'apocalypse n'est pas pour demain (Denoël) affirme ainsi, sans trop de risque de se tromper, le politologue Bruno Tertrais, tandis que d'éminents géographes nous assurent que Le ciel ne va pas nous tomber sur la tête (JC Lattès, 2010)... D'autres livres insistent sur les succès du modèle de développement adopté en Occident depuis la fin de la seconde guerre mondiale : augmentation - inégale, mais réelle - de la richesse et de l'espérance de vie, recul global de l'illettrisme, etc.

Voilà la démonstration empirique que le système technique sur lequel est assise la civilisation est globalement bénéfique : ses nuisances n'ont pas occulté les avantages matériels qu'il a offerts. Cinquante ans d'utilisation de produits phytosanitaires n'ont pas eu d'effets suffisamment massifs sur la population pour en réduire l'espérance de vie. Leur usage a permis d'augmenter les rendements agricoles, disent les uns. Mais, objectent les autres, ils menacent désormais les insectes pollinisateurs, principaux agents de la reproduction végétale.

D'un côté, donc, les " catastrophistes ", qui arguent que tout va très mal. De l'autre, ceux qui se réclament d'un certain rationalisme en assurant, chiffres à l'appui, que tout n'est jamais allé aussi bien. Ces deux diagnostics sur l'état du monde dessinent une ligne de fracture qui traverse la société, au-delà de ses clivages habituels. Ces deux visions sont pourtant compatibles. Chacune décrit une part de réalité : tandis que les uns fondent leur optimisme sur les acquis du demi-siècle écoulé, les autres craignent, avec raison, celui qui vient.

Cette coexistence de points de vue est rendue possible par un état particulier du monde. Un état, jamais connu auparavant, où les effets adverses du système technique déployé par l'humanité commencent à en concurrencer les effets bénéfiques. Ce système technique - au sens que lui donne André Lebeau dans son remarquable essai Les Horizons terrestres (Gallimard) - a tenu ses promesses au cours des cinquante dernières années, mais ses dimensions sont désormais telles qu'il se heurte aux limites physiques du système-Terre.



Enième élucubration " catastrophiste " ? Cette considération n'est pas un jugement de valeur. Elle s'illustre par des faits simples. Par exemple, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les rendements du blé n'ont cessé d'augmenter sur l'ensemble de la métropole. Cette courbe ascendante, rien ne semblait pouvoir l'arrêter : intrants plus performants, constante amélioration génétique des variétés mises en culture, etc. Mais, depuis le milieu des années 1990, cette courbe plafonne. Les rendements du blé stagnent sur une bonne part de l'Europe.

Non par absence de progrès techniques : fin 2010, dans la revue Field Crops Research, des chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) ont montré que ces progrès, réels, ont été en partie effacés par les effets du changement climatique. Le réchauffement, un sous-produit du système technique, commence à en occulter les bénéfices.

De même, les prises de pêche ont continûment augmenté lors du dernier demi-siècle mais le volume des captures d'espèces commerciales a atteint un sommet au milieu des années 1990 et, depuis, décline en dépit des flottes de pêches plus nombreuses. L'aquaculture compense pour l'heure cette décroissance forcée, mais elle repose en partie sur la pêche minotière, soit une exploitation encore plus effrénée des écosystèmes marins.

De manière croissante, les services rendus au système technique par la biosphère et l'atmosphère s'érodent sous l'effet du même système technique. Plus vaste, la lithosphère n'est pas épargnée. Selon l'Agence internationale de l'énergie, les champs pétroliers en exploitation ont atteint leur pic en 2006 et, depuis, déclinent. D'autres ressources fossiles - charbon, gaz et huiles non conventionnels - remplaceront pendant un long moment celles qui feront défaut. Mais leur extraction et leur combustion se feront au prix d'effets indésirables toujours plus grands.

Il y a d'autres exemples. Mais on comprend qu'arrivé au sommet des courbes, l'on puisse choisir de voir l'ascension accomplie ou le déclin qui se profile. A ce palier, on peut avoir l'illusion que l'avenir sera une projection du passé. D'autant que, dans les pays du Nord, les premières tensions entre le système technique et le système-Terre ne se manifestent que discrètement. Jusqu'à quand ?

Analyse
Stéphane Foucart - foucart@lemonde.fr



mercredi 20 juillet 2011

La guerre contre les associations de l'environnement est lancée


Les mauvais coups se font généralement le 14 juillet ou le 15 août. C'est encore plus tentant en période de crise majeure, comme actuellement. C'est sans doute pour cette raison que le Journal officiel du 13 juillet publie un nouveau décret concernant les associations.
Celui-ci fixe les modalités d'application au niveau national de la condition prévue au premier point de l'article R.141-21 du code de l'environnement, concernant les associations et fondations souhaitant participer au débat sur l'environnement dans le cadre de certaines instances.
Pour pouvoir participer, une association devra désormais compter au moins 2 000 adhérents. Quant aux associations d'utilité publique, elles devraient exercer leur action sur la moitié des régions au moins, et disposer d'un minimum de 5 000 donateurs, pour pouvoir se faire entendre.
Les seuls organismes ayant le droit de le faire entendre leur voix sur les politiques environnementales sont des organismes publics au sein desquels seules ces grandes associations ont le droit d'être représentées. De plus, l'Etat s'octroie le droit de vérifier les conditions de financement des associations pour s'assurer « de leur indépendance ».

Les assos les plus gênantes pour les lobbies handicapées

Ce texte est liberticide au regard de la liberté d'association ou plus précisément du droit des associations à se faire entendre. Il exclut en particulier toutes les associations d'experts qui ont fait l'essentiel du travail en termes d'alerte au cours des dernières années.
Mouvement des générations futures – Criirad, Criigen, réseau santé environnement, Inf'OGM, pour n'en citer que quelques-uns – n'auront aux termes de ce texte plus le droit de participer, voire plus le droit d'être agréés puisque c'est l'agrément au titre de l'environnement lui-même qui est touché par ce décret scélérat.
Autrement dit, non seulement aucun texte de protection des lanceurs d'alerte n'a jamais été pris par ce gouvernement, du temps de monsieur Borloo comme a fortiori du temps de Madame Kosciusko-Morizet , mais plus encore, c'est la capacité des associations les plus dérangeantes pour les lobbies défendus par le gouvernement qui est ici mise en cause. En effet, sans agrément, la capacité de porter plainte avec constitution de partie civile reste très réduite. Dans ces conditions, les procès mettant en cause ces lobbies deviennent beaucoup plus difficiles.
De la même manière, le fait que les agréments soient conditionnés par le nombre de personnes rendra très difficile la tâche des associations locales, constituées contre tel ou tel projet, telle ou telle infrastructure. Les préfets pourront toujours soutenir qu'elles ne remplissent pas les conditions.
Ainsi le gouvernement s'est-il attaqué avec efficacité, une fois encore, aux modestes contre-pouvoirs que notre pays compte encore.

► Référence concernant l'arrêté du 12 juillet 2011 fixant les modalités d'application au niveau national de la condition prévue au 1° de l'article R. 141-21 du code de l'environnement concernant les associations et fondations souhaitant participer au débat sur l'environnement dans le cadre de certaines instance (JORF n°0161 du 13 juillet 2011, page 12 154).

mardi 19 juillet 2011

Une humanité suicidaire

Après Fukushima :
une extension massive de l'industrie nucléaire mondiale se prépare

Le 18 juillet 2011

Victoire !

Un rapport de l'Economist Intelligence Unit [le service de recherche et d'analyses du journal The Economist, ndt] prédit une croissance massive sur toute la planète de la production d'énergie nucléaire au cours de la décennie à venir. La prise en compte du désastre de Fukushima, considéré maintenant comme le pire accident industriel de l'histoire, devrait être minime.

Toujours selon ce rapport, la décision de l'Allemagne de fermer ses centrales nucléaires sera plus que compensée par un accroissement de la production nucléaire dans d'autres pays. The Future of Nuclear Energy annonce une croissance de 27 pour cent de la production d'ici à 2020. Les réacteurs prévus en Chine, en Inde et en Russie ajouteront cinq fois la capacité nucléaire que la décision allemande supprimera de la production mondiale.

Il faut 15 ans pour construire une centrale nucléaire, l'augmentation prévue reflète la production estimée des installations déjà en construction. Seize nouveaux réacteurs ont été démarrés en 2010. Dix d'entre eux en Chine et les autres en Russie, en Inde et au Brésil. Même le Japon a repris la construction d'une nouvelle centrale nucléaire, après avoir pris des mesures anti-sismiques supplémentaires. À partir de 2015, un nouveau réacteur entrera en activité chaque mois quelque part dans le monde.

Cette extension massive de l'industrie nucléaire a lieu en dépit du fait qu'aucune des questions de sécurité inhérente à la production d'énergie nucléaire n'a été abordée. Rien que cette semaine, il y a eu une explosion dans une centrale nucléaire française. La centrale de Tricastin a été récemment critiquée par l'Autorité de sécurité nucléaire (ASN) française, qui faisait une liste de 32 mesures de sécurité à appliquer. EDF, qui gère la centrale, a insisté sur le fait que cette explosion avait eu lieu dans une zone non nucléaire de la centrale et ne présentait aucun risque de fuite radioactive. L'expérience de Fukushima a pourtant montré que la défaillance des fonctions non nucléaires, par exemple la perte de l'alimentation électrique, créé un risque pour le réacteur nucléaire. Les centrales nucléaires sont des systèmes dont la conception est très complexe et aucune de leurs parties ne devrait être considérée avec autant de légèreté comme "non-critique."

Toutes les centrales nucléaires françaises sont censées avoir subi une inspection à la suite du désastre de Fukushima. Pour qu'une explosion se produise dans l'une d'entre elles si peu de temps après, et pour qu'EDF la minimise ainsi, donne à penser que l'industrie n'a retenu aucune leçon de Fukushima.

L'extension de l'usage de l'énergie nucléaire est un phénomène international, et l'effet d'un accident quel qu'il soit serait international. Et pourtant il n'existe toujours pas de normes de sécurité internationales ayant force contraignante pour cette industrie. Au lieu de cela, comme l'a mis en évidence le désastre de Fukushima, les gouvernements nationaux et l'industrie nucléaire collaborent dans le dos du public et s'accordent pour passer sous silence les questions de sécurité.

Le Guardian a récemment publié des emails montrant de près la collusion entre le gouvernement britannique et l'industrie nucléaire dans la foulée du désastre de Fukushima. Deux jours après le tremblement de terre, des représentants du gouvernement britannique ont envoyés des courriers à EDF, Areva, Westinghouse [entreprise d'électricité américaine qui intervient fortement dans l'industrie nucléaire, rachetée par le japonais Toshiba en 2006, en France elle est notable pour avoir revendu le brevet de ses centrales à FRAMATOME en 1974, ndt], ainsi qu'à l'Association de l'industrie nucléaire, pour les prévenir que la situation à Fukushima pourrait endommager la confiance du public dans l'énergie nucléaire. Ces représentants insistaient pour qu'il soit dit que ce n'était aussi grave que les images télévisées pouvaient le laisser penser :

« La radioactivité relâchée a été contrôlée - le réacteur a été protégé. C'est la tâche normale des systèmes de sécurité de contrôler et gérer une situation de ce genre. »

Ils ont invité les industriels à envoyer leurs commentaires pour qu'ils puissent être inclus dans une déclaration du gouvernement : « Il faut que nous travaillions tous à partir des mêmes éléments pour faire passer le message aux médias et au public. »

Une campagne de propagande concertée a été organisée, sans aucun égard pour la vérité ou la sécurité de la population. L'industrie nucléaire et le gouvernement britannique ont travaillé main dans la main pour passer sous silence l'étendue du désastre qui se déroulait au Japon et son effet potentiel sur le reste du monde.

« Les opposants au nucléaire de toute l'Europe n'ont pas perdu de temps à assimiler tout ça à Tchernobyl etc. Il faut que nous réduisions au silence toutes les tentatives de comparer cela à Tchernobyl, » affirme l'un de ces e-mails.

En quelques semaines, les représentants japonais ont été contraints d'augmenter le niveau de l'accident de Fukushima de 4 à 7 [le niveau maximal], comme à Tchernobyl.

Les officiels britanniques se sont clairement considérés comme en lutte médiatique pour la défense de l'industrie nucléaire, comme les ministres se préparaient à ce moment-là à annoncer de nouveaux plans pour la construction de réacteurs nucléaires au Royaume-Uni.

« Cela a le potentiel de faire reculer l'industrie nucléaire partout dans le monde, » dit l'un des 80 e-mails rendus publics, « il faut nous assurer que les antinucléaires ne puissent pas gagner de terrain là-dessus. Il nous faut occuper le terrain et le tenir. Nous avons vraiment besoin de montrer que le nucléaire est sûr. »

Un ex-inspecteur de centrales nucléaires a déclaré au Guardian que le niveau de collusion révélé par ces e-mails est « vraiment choquant. »

Cette collusion n'est pas cantonnée à la Grande-Bretagne. Au Japon, l'ampleur du désastre de Fukushima a été constamment minimisée dès le départ. D'après l'ex-ministre de l'intérieur Haraguchi Kazuhiro, les données des stations de mesure de la radioactivité au Japon ont été jusqu'à cent fois plus élevées que celles révélées à la population.

Les experts sont de plus en plus inquiets des conséquences de Fukushima sur la santé publique. Nishio Masamichi, spécialiste en radiothérapie et directeur du centre de cancérologie d'Hokkaido, a exprimé sa « grande inquiétude » dans le journal des affaires, le Tokyo Kenzai. L'article est intitulé : « Le problème des contre-mesures à l'exposition aux radiations pour l'accident nucléaire de Fukushima : inquiétudes pour la situation actuelle, » il y donne une répartition détaillée des risques pour les travailleurs du site et les résidents de la zone environnante.

Ce fonctionnaire du ministère de la santé s'était initialement associé aux appels au « calme », mais il accuse maintenant la Compagnie électrique de Tokyo (TEPCO) de cacher la vérité sur ce désastre et de faire passer la survie de la compagnie avant la santé publique. Il a condamné l'augmentation par le gouvernement de la limité légale du taux d'exposition aux radiations pour les travailleurs de 100 millisieverts à 250 par an. Les travailleurs du site ne sont « même pas traités comme des êtres humains, » écrit-il.

Les travailleurs sont forcés à dormir et manger sur le site de l'accident, ce qui augmente leur risque d'inhaler ou d'ingérer des produits contaminés, alors qu'à seulement une demi-heure de là, il y a des hôtels vides où ils seraient déjà confrontés à un risque nettement moindre. La compagnie se préoccupe davantage, affirme-t-il, d'empêcher les travailleurs de fuir, que de protéger leur santé.

Toujours selon lui, la compagnie a donné aux travailleurs des compteurs Geiger truqués. Ils ne s'appuient pas sur des mesures effectuées sur tout le corps pour évaluer le niveau d'exposition à des radiations internes. Ils ne mesurent pas non plus les taux de radiations en les répartissant en différents types, radiations alpha émises par le plutonium et beta émises par le strontium. Aucune mesure spécifique n'a été prise pour protéger les travailleurs du MOX (du combustible à Mélange d'OXydes) utilisé dans le réacteur numéro 3. De l'iode est donné aux travailleurs mais, pour Nishio, il faudrait également qu'ils prennent de la Radiogardase (des capsules de bleu de Prusse insoluble).

Nishio a également critiqué les mesures prises par le gouvernement japonais pour protéger les populations locales. Un rayon de 30 kilomètres a été évacué, mais il a indiqué que le risque de contamination n'est pas uniforme, il dépend de la topographie et de la météo. Certaines zones hors de ce rayon ont donné des mesures très élevées.

Certaines mesures de la contamination n'ont pas été divulguées, il écrit : « La seule explication c'est que les taux de radiations élevés n'ont pas été divulgués parce que l'on craignait de provoquer la panique. »

Le taux de radiation légalement admis au Japon est de 1 millisievert par an pour les personnes ne travaillant pas dans l'industrie nucléaire. Mais le gouvernement japonais l'a fait passer à 20 millisieverts après l'accident de Fukushima. Nishio affirme que cela revient à « prendre à la légère la vie des gens. » Il a averti que c'est trop élevé pour les enfants et demandé des mesures spéciales pour mesurer le niveau de strontium, qui peut affecter les enfants parce que leurs os sont encore en développement.

Les citoyens japonais n'ont aucun moyen de mesurer leur niveau personnel d'exposition. Nishio a particulièrement insisté sur le danger de l'exposition interne à des taux de radiation élevés à long terme. Des comparaisons avec une exposition externe dans un environnement médical contrôlé ne sont pas faisables, a-t-il prévenu. Les effets sur la santé des expositions internes à long terme sont imprévisibles et assez peu connus.

La ville de Fukushima abrite 300 000 personnes et est hors du rayon évacué. Des zones de haute contamination y ayant été détectées, les résidents s'en remettent à des solutions improvisées telles que d'enlever la terre de leurs jardins et passer leurs toits au savon pour tenter d'éliminer la contamination.

« Tout et tout le monde est paralysé, et nous nous sentons abandonnés, sans savoir s'il est sûr ou pas pour nous de rester en ville, » a déclaré une mère à l'agence Reuters.

Les autorités enlèvent la couche superficielle de terre des cours d'écoles, mais il n'y a aucun plan général pour enlever la contamination des parcs, des terrains vagues ou des jardins privés. Il n'y a pas non plus d'endroit sûr pour la déposer une fois enlevée. Il n'y a aucun antécédent pour l'ampleur de l'effort de décontamination qu'il faudra faire pour rendre la zone affectée par le désastre de Fukushima à nouveau sûre.

Les conséquences mondiales de Fukushima commencent seulement à apparaître et ne font toujours pas l'objet de commentaires officiels. En juin, TEPCO a révisé ses estimations de la quantité de radiations émises au cours de la première semaine du désastre. Ils ont reconnu qu'elles étaient le double des précédentes pour la quantité totale émise par l'accident.

L'essentiel du surplus de radiations était sous forme de « particules chaudes » - de petites particules de césium, plutonium, uranium, cobalt 60 et d'autres matières radioactives. Les particules chaudes isolées sont trop petites pour être détectées par un compteur Geiger. Pourtant, elles posent un risque sérieux de cancer parce qu'elles peuvent se coincer dans les poumons ou l'appareil digestif, et bombarder une petite zone de tissus pendant une longue période.

Des scientifiques indépendants qui ont inspecté les filtres à air enlevés de véhicules japonais pensent que les habitants de Tokyo ont respiré environs 10 particules chaudes par jour en avril, immédiatement après l'accident. Dans la zone environnant la centrale, les niveaux auraient été 30 à 40 fois plus élevés, et de l'autre côté du Pacifique, à Seattle, des niveaux équivalents à 5 par jour ont été détectés.


Article original, WSWS, paru le 6 juillet 2011

Lire aussi sur ce site...http://verslarevolution.hautetfort.com/tag/guardian

lundi 18 juillet 2011

Leur environnement, c'est le nôtre !

Gaza est à notre porte

Ce qui s'y passe nous concerne.

L'écologie chez soi seulement, ah non !

Toute la Terre mérite qu'on s'en soucie.
Sans eau saine, c'est la mort à petites doses.
Sans terres cultivables, c'est la misère garantie.

Aucune sécurité ne se paie à ce prix là.
Israêl, à Gaza, se met chaque jour un peu
plus en danger.

Une nouvelle flottille pour Gaza en juin


16 juillet 2011

La situation humanitaire dans la bande de Gaza (source ONU)


Chiffres clés :
● 1,6 millions de personnes vivent dans la bande de Gaza, 50% d’entre elles ont moins de 18 ans.
● 38 % des habitants de Gaza vivent dans la pauvreté
● 31% de la population active est au chômage
● 47% des jeunes sont au chômage
54% des habitants de Gaza vivent dans une situation d’insécurité alimentaire et plus de 75% dépendent de l’aide internationale
● Le rendement économique est en baisse de 20%
● 35% des terres agricoles de Gaza, et 85% des zones de pêche sont totalement ou partiellement inaccessibles en raison des mesures militaires israéliennes.
● Entre 50 et 80 millions de litres d’eaux usées (ou partiellement traitées) sont reversés dans la mer chaque jour.
● Plus de 90% de l’eau provenant de l’aquifère de la bande de Gaza est non potable
● 85% des écoles de Gaza fonctionnent sur une base de deux à trois cycles par jour
● Depuis début 2010, 59 Palestiniens ont été tués dans les tunnels, dont 5 enfants. 115 ont été blessés.
● Le principal passage pour les Palestiniens dans et vers Gaza à Rafah reste limité à 500 personnes par jour.

1. Le blocus de Gaza est une négation des droits de l’Homme les plus élémentaires, en violation du droit international et constitue une punition collective. Le blocus limite grandement les importations et exportations ainsi que la circulation des personnes de et vers Gaza ainsi que l’accès aux terres agricoles et aux zones de pêche. Les habitants de Gaza ne sont pas capables de subvenir aux besoins de leurs familles, la qualité des infrastructures et des services essentiels s’est détérioré.

2. Les mesures prises en juin 2010 pour alléger le blocus ont eu peu d’effet sur la situation humanitaire. Si les importations ont augmenté, elles ne représentent que 45% de ce qui entrait en 2007. Les exportations sont fortement limitées et ne concerne que des produits agricoles pour l’Europe. Les hommes d’affaire de Gaza ne peuvent avoir accès à leurs marchés traditionnels de Cisjordanie et d’Israël. L’accès aux terres et à la mer reste grandement limité.

3. Si Israël a approuvé une série de projets d’infrastructure dont l’objectif était d’améliorer les services de santé, d’éducation ou d’assainissement, peu de ces projets ont été mis en place. Ceci est principalement dû au processus lourd et complexe et aux difficultés rencontrées dans l’importation de matériaux. Cela veut dire que les habitants de Gaza n’ont pas vu de réelle amélioration de leurs services de base.

4. Des milliers de personnes, dont beaucoup d’enfants, risquent chaque jour leur vie, dans la contrebande par les tunnels sous la frontière égyptienne. L’industrie, prospère, des tunnels est une conséquence directe des restrictions actuelles sur les matériaux de construction, le manque de perspectives sur le marché du travail et les immenses besoins en reconstruction dans Gaza.

5. Les habitants de Gaza restent isolés et coupés du reste du territoire palestinien occupé. La circulation par le passage d’Erez est interdite pour la grande majorité des habitants, en dépit des promesses d’alléger les interdictions. Le passage de Rafah de et vers l’Egypte reste limité à 500 personnes par jour, des centaines de Palestiniens sont interdits de sortie chaque semaine.

Source : http://www.ochaopt.org/documents/ocha_opt_Gaza_Fact_Sheet...


http://amago.blogs.nouvelobs.com/archive/2011/07/16/la-situation-humanitaire-dans-la-bande-de-gaza-source-onu.html





jeudi 14 juillet 2011

Actualité de Jean Rostand.

Les pouvoirs de la science nous créent plus de soucis qu'ils ne nous apportent de lumières.

signature de Jean Rostand

Jean Edmond Cyrus Rostand, né le 30 octobre 1894, à Paris 17ème et mort le 4 septembre 1977 à Ville d'Avray où il est inhumé, est un écrivain, moraliste, biologiste, historien des sciences, académicien français, et...

... en 1963 créateur du Mouvement Contre l'Arme Atomique (MCAA) avec Claude Bourdet, (qui devint le MDPL -Mouvement pour le désarmement, la paix et la liberté- en 1967)

... en 1976, avec Haroun Tazieff, créateur de l'éphémère Front International Anti-Nucléaire contre les centrales nucléaires.

http://encyclo.voila.fr/wiki/Anti-nucl%C3%A9aire

Comme bien des génies qui ont tort d'avoir raison trop tôt, Jean Rostand, manifesta, bien avant nombre de savants, son hostilité à ce qui nuit à l'homme . Il combattit donc, jusqu'à son dernier souffle, le nucléaire, tant civil que militaire. Au moment où la Base militaire atomique de Taverny déménage, (et devant laquelle il prit la parole contre la Bombe atomique française), il serait temps, peut-être, de rouvrir non seulement des pages d'histoire mais de reprendre son appel à la lutte, qui n'a pas pris une ride, et se trouve conforté par les événements qui, d'Hiroshima à Fukushima, nous enseignent que l'énergie nucléaire tue et ne sera jamais maîtrisée totalement.


Le mouvement antinucléaire désigne l'ensemble des personnes et organisations (associations, syndicats, partis politiques) qui s'opposent de façon générale à l'utilisation de l'énergie nucléaire. Cette opposition peut s'étendre de la bombe atomique aux armes utilisant l’uranium appauvri, jusqu'à la production d’électricité d’origine nucléaire, l’irradiation des aliments et l’utilisation de la radioactivité.

Les opposants au nucléaire soutiennent qu'il existe des solutions alternatives, telles que la non-violence, les économies d'énergie ou les énergies renouvelables et que l'uranium est, de même que les énergies fossiles, une source d'énergie dont l'épuisement est attendu dans plusieurs décennies.

Il existe aussi une opposition spécifique à l'arme nucléaire, que l'on peut qualifier de « mouvement antinucléaire militaire ». Les opposants au nucléaire soutiennent notamment qu'il existe des liens étroits entre le nucléaire civil et militaire, et que le nucléaire civil a une responsabilité lourde dans la prolifération nucléaire.


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http://encyclo.voila.fr/wiki/Anti-nucl%C3%A9aire

L'eolien, oui, mais pas n'importe lequel



Enfin, mais !


Le gouvernement vient de lancer le premier appel d'offres pour l'installation de 600 éoliennes en mer sur cinq sites au large des côtes de la Manche et de l'Atlantique, qui devraient entrer en activité en 2015.

En lançant son appel d'offres, la ministre de l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a indiqué que l'objectif est d'atteindre une production de 6 000 mégawatts, en 2020, et la moitié dès 2015.

Le projet d'éolien en mer s'inscrit dans l'objectif fixé par le Grenelle de l'environnement de produire 23% de l'énergie consommée en 2020 grâce aux sources d'énergie renouvelables.

Sur le projet initial de produire 25 000 MW par à l'éolien, 6000 doivent venir d'installations marines pour assurer 3,5% de l'électricité consommée en France, alors que l'éolien terrestre, dont on tonnait les difficultés, fournit actuellement moins de 2% de la consommation française.

L'investissement a été chiffré à 20 milliards d'euros et sera financé au final par les consommateurs au titre de la contribution aux services publics d'électricité incluse dans les factures d'électricité qu'ils auront à payer, car il faut garantir aux investisseurs qui répondront à l'appel d'offres, un prix rémunérateur nettement supérieur au coût moyen de la production française.

Le surcoût moyen, résultant de cette opération a été évalué par la ministre à 25 euros par ménage et par an.

Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, le projet est prometteur en termes de développement économique « parce que qu'on a tous les atouts pour avoir un secteur leader mondial de l'éolien en mer ».

Elle compte sur la création de 10 000 emplois.

Encore faudrait-il convaincre les Français et les intéresser aux avantages et bénéfices au lieu de les faire payer sans explication !

http://www.riskassur-hebdo.com/actu01/actu_auto.php?adr=1307111437



Près de 600 éoliennes devraient donc "fleurir" au large du Tréport (750 MW), de Fécamp (500 MW), de Courseulles-sur-Mer (500 MW), de Saint-Brieuc (500 MW) et de Saint-Nazaire (750 MW) dans 4 ans.

Les industriels français et étrangers ont désormais entre les mains le cahier des charges rédigé par la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) qui l'a publié ce lundi 11 juillet. Ils vont pouvoir y répondre avant le 12 janvier prochain en vue d'une sélection en avril 2012. Après une étude approfondie des projets, les lauréats seront définitivement sélectionnés en octobre 2013. Puis viendra l'étape des études d'impacts environnementaux et des demandes d'autorisation pour l'occupation du domaine maritime avant la construction qui devrait débuter en avril 2015.

http://www.actu-environnement.com/ae/news/lancement-appel-offre-eolien-offshore-13017.php4

Areva s'allie avec le géant énergétique espagnol Iberdrola, le numéro un mondial de l'éolien offshore. Le groupe nucléaire français espère grâce à cette collaboration remporter la totalité de l'appel d'offres du gouvernement pour la construction de parcs éoliens en mer. Le groupe, qui s'est allié à GDF-Suez et Vinci pour obtenir une première partie de l'appel d'offre, a annoncé la nouvelle ce mercredi sur son site Internet.

http://www.maxisciences.com/%E9olien-offhsore/eolien-offshore-areva-signe-une-nouvelle-alliance_art15449.html

Les champions du nucléaire auront du mal à nous faire croire qu'ils seront les mieux placés pour promouvoir l'énergie éolienne !

L'exemple danois

Le Danemark est le pays au monde le plus équipé d'éoliennes , si on compare la puissance installée par habitant. Au Danemark, on compte 500 watts éoliens installés par habitant (contre 5 W/habitant en France).

Le Danemark est le premier fabricant d'éoliennes au monde . Plus de 30 000 personnes travaillent dans la filière éolienne, qui constitue le troisième poste d'exportation du pays.

Le Danemark est le pays leader en matière de parcs éoliens offshore . Le premier parc éolien jamais installé en mer l'a été au large des côtes du Danemark (à Vindeby en 1991). Le plus gros parc éolien offshore en fonctionnement à l'heure actuelle est danois : il s'agit du parc de Horns Rev.

Plus de 100 000 familles danoises sont actionnaires de parcs éoliens

Au Danemark, aujourd'hui, outre l'implantation d'éoliennes en mer, l'activité se concentre sur le remplacement des anciennes et petites éoliennes par de plus grandes et plus puissantes.

le Danemark a décidé d'exploiter son gisement éolien, si bien qu'aujourd'hui la production d'électricité danoise est assurée à 20 % par les éoliennes.

http://www.planete-eolienne.fr/danemark.html


lundi 11 juillet 2011

Coopérer ce n'est pas rejoindre EELV



J'ai choisi d'être coopérateur pour participer à la primaire
Je resterai coopérateur jusqu'à l'élection présidentielle.
Je suis un écologiste désormais sans parti.
Je suis favorable à la pluri appartenance.
Je pense même qu'il n'est pas nécessaire d'être membre d'un parti.
L'action politique est plus large que celle d'un parti.
Je crois que le temps des partis est révolu bien qu'encore actuel!
Je considère que Simone Weil avait raison.
(Voir son livre : "Note sur la suppression générale des partis politiques" éd. Climats 2006)
J'ai la conviction que les partis restreignent et canalisent la vie politique.
L'écologie politique élargit l'action politique à tous les citoyens.
Il faut faire campagne non pour gagner mais pour imposer l'autonomie des écologistes.
C'est ainsi que l'on fera gagner l'écologie.
C'est une "révolution culturelle" qu'il faut aider les citoyens à effectuer.
Ce n'est pas encore ce que la majorité des membres d'EELV pensent.
Je n'ai donc pas ma place dans cette formation.

Jean-Pierre Dacheux


. Note sur la suppression générale des partis politiques

mercredi 6 juillet 2011

La conscience écologique ensablée...

Des événements climatiques exceptionnels se produisent de plus en plus fréquemment et de plus en plus brutalement. Il n'en est pas suffisamment tenu compte. Que faut-il pour que nous comprenions ? Que pouvons-nous faire ? Quand allons-nous commencer à agir sur les causes connues de ces bouleversements, sachant qu'il faut de nombreuses années pour corriger des évolutions lentes et gigantesques.

Une tempête de sable exceptionnelle a atteint Phoenix, au sud-ouest des États-Unis, plongeant la ville dans le noir, mardi 5 juillet 2011.

Un nuage impressionnant de près de 100 km de large s'est abattu à plus de 96 km/h avec des pointes jusqu'à 130 km/h sur la capitale de l'Arizona qui compte plus d'1,5 millions d'habitants.

Ce type de tempête, communément appelé haboob, n'est pas exceptionnel : les déserts qui bordent Phoenix alimentent les tempêtes de sable qui s'abattent ensuite sur la capitale. D'après le service météorologique national, ce mur de sable avait pour origine un orage qui a éclaté dans la journée dans la région de Tucson.

La taille de cette tempête de sable a battu tous les records ! Ainsi, les habitants de Phoenix sont unanimes : ils ont affirmé qu'ils n'avaient jamais vu une tempête de cette envergure.

Lorsque ce mur de sable a touché la ville, elle s'est retrouvée littéralement plongée dans le noir, le ciel est devenu noir et la visibilité a été réduite à zéro. Le nuage de poussières a tout englouti et il faudra des semaines pour tout nettoyer.

Heureusement, aucune victime n'est à déplorer et les dégâts restent limités aux poteaux électriques qui ont cédé sous la force des bourrasques : plus de 10 000 personnes se sont trouvées privées d'électricité.

http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2887_haboob_Phoenix.php

mardi 5 juillet 2011

Vinci, prédateur antiécologique n°1

In-vinci-ble ?


En campagne contre Vinci ? Malgré la crise apparente, le capitalisme reste en expansion et cherche toujours à conquérir du pouvoir sur nos vies. Les débrouilles quotidiennes, la moindre bribe d’autonomie, le petit savoir-faire, la dernière pratique collective sont intégrés au marché ou rendus illégaux. Il s’adapte à tous les contextes politiques et peut se montrer ultra-violent et prédateur ou consultatif et éco-responsable selon les besoins, pour maintenir le cap du profit de quelques-uns. Parmi les outils à sa disposition, figure en bonne place la maîtrise de l’espace. Le déracinement des populations est depuis longtemps une manière de les rendre dépendantes de la société de consommation et soumises au marché du travail.



Dans le même temps, le territoire qui permettait leur subsistance est réorienté et rentabilisé dans une logique de profit. Chaque espace doit avoir son orientation économique, de la zone industrielle à la plaine céréalière centralisée, en passant par la région montagneuse, sa détente pour riches et son énergie bois. Quand chaque région devient spécialisée, un schéma global de transport à grande vitesse s’impose. Le quadrillage des voies de communication garantit la cohérence de l’ensemble. Alors pullulent les grands projets qui relient les pôles entre eux : lignes Très Haute Tension, Lignes Grande Vitesse, autoroutes, ceintures périphériques, métros, tramways, boulevards, tunnels, aéroports, qui alimentent ou permettent d’autres grands projets tels que complexes nucléaires, barrages hydrauliques, terminaux pétroliers, parcs éoliens, zones commerciales, grands stades et urbanisation des campagnes.



Pour de telles réalisations, la recette est toute trouvée : les partenariats public-privé (PPP). Ils permettent d’allier la légitimité démocratique, la maîtrise de l’ensemble géographique, la finance publique et les forces de l’ordre de l’État ou des collectivités locales aux savoir-faire, réseaux et réalisme commercial et sans scrupule de grands groupes privés omnipotents. Ceux-ci proposent de prendre en charge l’ensemble des projets, de la construction à la gestion commerciale. Des entreprises comme Eiffage, Bouygues ou Vinci se partagent un gâteau monumental et sans cesse renouvelé. Les grands projets phares y sont des vitrines pour leur image de marques, des actionnaires confiants et du profit boursier. Mais la multitude de leurs interventions sur l’espace (aménagements urbains, rénovations de quartiers, ronds-points, zones commerciales, vidéo-surveillance…) est leur business quotidien. Sous prétexte de progrès et de services rendus à la communauté, ces partenaires vont toujours plus loin dans la colonisation de nos vies. Tout est fait pour que rien ne leur échappe et que chaque geste du quotidien soit rentable et contrôlable. Décomplexés, ils l’affirment haut et fort : « Eurovia aménage votre cadre de vie » !
 http://pix.toile-libre.org/upload/original/1308031363.jpg



En 2000, Vinci devient le « premier groupe mondial de construction-concession », après avoir été vendu par Vivendi à des actionnaires. En 2009, il participe à 240 000 chantiers dans plus d’une centaine de pays ; avec 5% de croissance en 2010, son chiffre d’affaire atteint 33,4 milliards d’euros et son carnet de commande augmente de 15%. Il est un des collaborateurs favoris des pouvoirs publics mais il sait aussi se mettre au service du privé. Le projet ITER de fusion nucléaire est implanté à titre d’expérimentation internationale sur le site de Cadarache (13). Avec Areva — son partenaire jusque dans les mines d’uranium au Niger ou ailleurs — et malgré les nombreuses voix qui s’opposent à cette nouvelle absurdité mégalomaniaque, Vinci construit le désastre…



La Ligne Grande Vitesse Sud Europe Atlantique est un projet très contesté dans les régions concernées. Plusieurs collectifs et associations organisent des manifestations pour dire stop aux grands projets destructeurs et coordonner des actions en Europe. À Notre-Dame des Landes (44), depuis 40 ans, un projet d’aéroport international s’inscrit dans une expansion de la métropole Nantes/Saint-Nazaire. Aujourd’hui, Vinci s’est emparé de ce chantier pionnier : un aéroport éco-labellisé. Le groupe et ses alliés publics entendent mener les travaux à terme, tout en prétendant respecter une démarche démocratique : par exemple, une enquête publique encadrée par une multitude de gendarmes et de gardes mobiles. Face à cette hypocrisie, les terrains concernés par le projet sont occupés et le combat s’intensifie. L’autoroute que construit Vinci entre Moscou et Saint-Pétersbourg saccage entre autres, à Khimki, la dernière forêt moscovite. Noyé dans la corruption, ce projet d’expansion urbanistique s’impose aux habitants et n’avance qu’à coups de violences policières contre les opposants. Le campement de résistance installé dans la forêt a également été la cible d’attaques par des milices fascistes. Le tabassage, les tortures, les menaces, les inculpations pénales et les assassinats sont certains des moyens de répression mis en œuvre par le capital afin de défendre ses propres intérêts sous prétexte de travaux publics.



Une campagne contre Vinci ?

Parce que la machine qui nous domine est diffuse et omniprésente, il paraît difficile d’imaginer comment s’en émanciper. Une des stratégies possibles est de faire converger des forces en ciblant un de ses rouages pour ébranler l’ensemble. En tant que grand acteur de ce monde, Vinci est partout. Si certaines de ses tentacules sont rendues visibles par quelques projets, les autres œuvrent dans l’ombre en s’appuyant sur l’acceptation et l’isolement des individus. Créer des solidarités entre les personnes aux prises avec Vinci (salariés, populations bétonnées, déplacées, irradiées, opposants réprimés…)pourrait permettre de dépasser des enjeux locaux pour identifier Vinci comme un ennemi public et affiner des stratégies concrètes et à long terme. Collages, tractages, banderoles, tags, discussions, manifestations, projections, actions, péages ou parkings gratuits, blocages, occupations, ralentissements, sabotages sur les chantiers… sont autant de pratiques qui peuvent participer à renverser le rapport de force existant. De multiples actions fleurissent déjà contre Vinci, organisons-nous localement pour intensifier cette campagne de façon déterminée et endurante. Parce que c’est sur notre résignation qu’ils construisent leur business, partageons nos colères pour passer à l’offensive et se donner de la force.

Pour échanger des infos : stopvinci.noblogs.org

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