mercredi 31 août 2011

Un maïs OGM cible d'un insecte auquel il devait résister

"Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s'adaptent le mieux aux changements." Charles Darwin.

Un maïs OGM cible d'un insecte auquel il devait résister
La chrysomèle du maïs est un petit coléoptère de 5 à 6 mm

CHICAGO — Un insecte vorace que combattent depuis longtemps les cultivateurs de maïs en Amérique du Nord se régale d'une variété répandue d'OGM conçue pour aider à éradiquer cette chrysomèle, provoquant des craintes de création d'un nuisible supérieur à la science.

Il n'y a pas de preuves qu'un nombre important de ces chrysomèles aient développé une résistance à la toxine protectrice contenue dans ce maïs. Cependant, des experts estiment que ces insectes résistants, s'ils devaient proliférer, provoqueraient un recours intensif aux pesticides.

Selon certains d'entre eux, l'utilisation déraisonnable de certains OGM accélère même le développement d'animaux résistants.

"La chrysomèle des racines du maïs est l'un des insectes nuisibles les mieux implantés aux États-Unis et a le potentiel pour devenir un insecte bien implanté en Europe", prévient Michael Gray, agronome de l'université de l'Illinois.

Traditionnellement, les agriculteurs combattaient les nuisibles par la rotation des espèces cultivées.

Mais ces insectes ont commencé à pondre sur des graines de soja, et plus seulement sur les cultures de maïs, ce qui leur a permis de rester sur les mêmes champs en permanence, et a contraint à l'utilisation de pesticides. Or ces chrysomèles se sont adaptées et ont commencé à y survivre.

Le géant américain des semences Monsanto avait répliqué en livrant en 2003 le premier grain OGM conçu pour se protéger des attaques. En 2009, il représentait 45% des cultures de maïs aux Etats-Unis.

Les premières traces des chrysomèles résistantes sont apparues cette année-là dans des champs de l'Iowa (Nord) largement attaqués. Des recherches ont prouvé que cette résistance était transmise de génération en génération.

"Ces résultats montrent que des améliorations dans la gestion de la résistance et une approche plus globale à l'utilisation des semences Bt [Bacillus thuringiensis, la toxine intégrée dans les céréales] pourrait être nécessaire", a écrit un chercheur de l'université d'Iowa State, Aaron Gassmann.

M. Gray recherche si celles qui ont dévoré du maïs OGM cette année dans l'Illinois sont également dotées de cette capacité de résistance.

En Iowa, les semences avaient été utilisées au moins trois ans de suite. Et pour M. Gassmann, l'une des raisons de la prolifération des insectes est l'insuffisance des "refuges": la loi contraint normalement les agriculteurs à cultiver au moins 20% de plantes non modifiées génétiquement dans leurs champs, ce qui doit concentrer les bêtes dans ces secteurs et les empêcher de muter.

Monsanto a tâché de faciliter la tâche des agriculteurs en leur vendant des grains mélangés entre OGM et non-OGM. Un porte-parole du groupe, Lee Quarles, signale également que l'agrochimiste a des substituts déjà commercialisés ou en développement.

Selon lui, Monsanto prend les résultats "au sérieux" mais ne recommande pas de changer de semences. "Les produits actuels marchent. Ils continuent à offrir des rendements exceptionnels aux cultivateurs et nous constatons ces rendements sur plus de 99% des surfaces plantées", assure-t-il.

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gpyAMNjV8cQpRqBdWK-sFsAIOeIg?docId=CNG.3064197b18373026040b9c81ca21df0a.301

Morale :

Ils résistent aux pesticides ! Alors utilisons plus de pesticides ?

dimanche 21 août 2011

Le sur-développement a tué Nauru.

Drapeau de Nauru

Nauru, une petite île océanienne, en plein océan Pacifique, de 21 km2 et 10 000 habitants environ, les Nauruans, dont la capitale est Yaren, est l'un des 192 États de l'ONU. Il fut le 2ème pays le plus riche du monde par habitant. Après avoir extrait tout le phosphate de son sol, exploité depuis 1907, et avoir détruit la terre cultivable ainsi que les forêts, le pays est, aujourd'hui, en pleine banqueroute. Indépendant depuis 1968, sans ressources depuis 1990, il est devenu l'un des plus pauvres de la planète !

Les informations sur cette tragédie ne manquent pas (voir ci-dessous), mais aucun enseignement n'a été tiré de cette catastrophe ayant affecté la plus petite République du monde.

"Désastre écologique, faillite économique, hyperconsumérisme, maladies chroniques : l'histoire de Nauru raconte aussi notre histoire. Elle montre comment le rêve de prospérité peut, en quelques années, virer au cauchemar". Telle est la conclusion de l'analyse, fouillée, faite par Luc Folliet dans son livre : Nauru , l'île dévastée, paru aux éditions La Découverte-poche, en mai 2010. (7 euros).

Nauru, l'île dévastée : Comment la civilisation capitaliste a détruit le pays le plus riche du monde
Il y a peu, le 19 août, sur ARTE, est passé un documentaire splendide et révélateur, à ce sujet. Il nous parle des erreurs que les hommes commettent quand aucune limite n'est fixée aux exploiteurs des richesses de la planète. Rien n'est trop éloigné de nous s'il s'agit de comprendre dans quelles impasses notre système économique nous a plongés.

http://videos.arte.tv/fr/videos/nauru_une_ile_a_la_derive-4087894.html
http://www.dailymotion.com/video/x7nxdt_l-implosion-ecologique-de-l-ile-de_news

mercredi 17 août 2011

En finir ou pas ? La lutte a commencé au japon

L'abandon du nucléaire au Japon ne se fera pas sans la pression des Japonais eux-mêmes, soutenus par une opinion internationale de plus en plus informée.

Redémarrage du premier réacteur nucléaire depuis Fukushima

Publié le 17-08-11 à 12:10 Modifié à 12:35 par Le Nouvel Observateur avec AFP

Un réacteur nucléaire a été autorisé, mercredi 17 août, à redémarrer au Japon, pour la première fois depuis la catastrophe de Fukushima provoquée le 11 mars par un séisme et un tsunami géant.

Le réacteur numéro 3 de la centrale Tomari, installée sur l'île de Hokkaido au nord du pays, "a été remis en exploitation commerciale à 16h heure locale après avoir obtenu le feu vert des autorités", a déclaré un porte-parole de l'opérateur Hokkaido Electric Power (Hepco).

Le gouverneur de Hokkaido, Harumi Takahashi, a de son côté indiqué qu'elle avait discuté avec les quatre municipalités concernées par la centrale et qu'il n'y avait "aucune objection" au redémarrage du réacteur.

Abandon de l'énergie nucléaire, une option délaissée?

Près des trois-quarts des 54 réacteurs nippons sont actuellement à l'arrêt pour maintenance ou par mesure de sécurité, alors que de plus en plus de Japonais se disent opposés à leur redémarrage, en raison des risques de séisme ou de tsunami. Le Premier ministre de centre-gauche, Naoto Kan, s'est lui-même prononcé en faveur d'un abandon progressif de l'électricité d'origine nucléaire et d'un recours aux énergies renouvelables.

Elu il y a plus d'un an, mais crédité aujourd'hui d'un taux de mécontentement record dans l'opinion, Naoto Kan, 64 ans, devrait quitter le pouvoir à la fin du mois. L'actuel ministre des Finances, Yoshihiko Noda, est donné favori pour lui succéder. Le puissant ministère de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti) est, lui, favorable à la remise en exploitation commerciale des réacteurs ayant satisfait aux tests de sûreté imposés par le gouvernement.

Une agence de sûreté qui dépend du ministère de l'Economie

Hepco maintenait le réacteur 3 en activité depuis le 7 mars, mais n'avait pas officiellement relancé les opérations commerciales en raison de la catastrophe de Fukushima. L'Agence de sûreté industrielle et nucléaire (Nisa), qui dépend du Meti, a indiqué que les derniers tests avaient été achevés la semaine dernière à la centrale Tomari.

Depuis l'accident survenu à la centrale Fukushima Daiichi, le plus grave après (ou "depuis" NDLR) la catastrophe de Tchernobyl en 1986, le ministère de l'Economie est la cible de critiques pour sa promotion de l'industrie nucléaire et ses tentatives de manipulation de l'opinion.

Le chef du Meti, Banri Kaieda, dont les relations avec le Premier ministre se sont détériorées au cours des derniers mois, a annoncé au début du mois qu'il allait faire le ménage dans son ministère en limogeant trois hauts responsables du secteur de l'énergie. Naoto Kan a critiqué les liens étroits unissant le Meti et le secteur de l'industrie énergétique, qui offre des postes confortables à de hauts fonctionnaires partant à la retraite.

La population japonaise reste méfiante

La population nippone, traumatisée par l'accident de Fukushima et ses conséquences sur l'environnement, souhaite désormais en majorité la fermeture des centrales nucléaires, indiquent de récents sondages.

La méfiance de l'opinion s'est encore intensifiée après la révélation de tentatives de manipulation de la part de l'Agence de sûreté nucléaire et industrielle, soupçonnée d'avoir demandé aux compagnies d'électricité de mobiliser leurs employés pour poser des questions favorables à l'énergie nucléaire lors de forums ouverts au public.

L'agence a pour mission de superviser l'énergie nucléaire et non pas d'en faire sa promotion. Le gouvernement a annoncé son intention de détacher la Nisa du Meti afin d'augmenter son indépendance et de renforcer son efficacité.

Le Nouvel Observateur - AFP

mercredi 10 août 2011

Avec ATTAC, dire non au suicide écologique et social.

Ce qui se passe, dans les Bourses et dans les banques, est totalement inséparable de l'analyse écologique de nos sociétés. Face à ce gâchis immense, le rebelle c'est le citoyen conscient. L'environnement, c'est ce qui nous entoure, nous conditionne, nous fait. Ce n'est pas que la nature. C'est tout ce que construit l'homme pour organiser sa vie. Actuellement, la domination capitaliste de notre environnement asphyxie les peuples, en tout cas les milieux populaires les plus modestes. La violence est dans le processus et, au bout, cette violence explosera de façon catastrophique. C'est donc à présent qu'il faut s'opposer à ce suicide politique.



Crise financière : les dernières digues se fissurent,
les Attac d'Europe se rassemblent à leur université

Le nouveau rebondissement de la crise financière commence à ressembler à une vraie panique. La finance et l'économie mondiale entrent dans des terres inconnues où chacun perçoit que des catastrophes majeures et irréparables deviennent possibles. C'est dans ce contexte que vient de s'ouvrir l'Université européenne des Attac à Fribourg, en Allemagne.

Spéculateurs et pouvoirs publics dansaient depuis trente ans un tango frénétique à trois temps. Les États libéraient de toute entrave l'industrie financière. Celle-ci pressurait les peuples et accumulait les profits sur fond de booms et de krachs répétés. Enfin à chaque crise, États et Banques centrales fournissaient à guichet ouvert la liquidité nécessaire à la poursuite de la spéculation.

Mais la crise de 2007-2008 était le dernier pas de cette danse. Aujourd'hui les États sont paralysés. Pendant trente ans ils se sont mutilés à coups de dégrèvements et de niches fiscales au bénéfice des plus aisés. Le sauvetage des banques en 2008 et la récession ont terminé le travail. L'explosion des dettes publiques, en Europe et aux États-Unis, ne laisse plus la moindre marge de manœuvre en cas de krach. La dégradation de la note des États-Unis par Standard & Poors précipite la prise de conscience des opérateurs : banques et fonds spéculatifs savent désormais qu'ils sont sur la corde raide sans aucun filet de sécurité. Si les États n'ont plus les moyens de privatiser les pertes, tout devient possible, surtout le pire, pour les rentiers.

Les solutions sont désormais en nombre limité. Soit les pouvoirs publics s'accrochent aux dogmes néolibéraux (austérité forcenée, sacralisation des dettes, refus de la régulation financière) et l'effondrement sera terrible ; soit ils jettent leurs croyances aux orties. Les Banques centrales pourraient alors ouvrir grand les vannes de la liquidité et racheter (pour les effacer) les dettes publiques. Mais les Traités européens l'interdisent à la BCE.... En outre cette politique nécessiterait une vraie coopération mondiale pour ne pas dégénérer en une guerre des monnaies. L'urgence est donc que les mouvements sociaux qui montent aujourd'hui en puissance imposent un défaut sélectif mais massif sur les dettes publiques, un désarmement des marchés financiers, une redistribution des richesses et une véritable coopération monétaire et financière internationale.

En 12 ans Attac s'est développée dans des dizaines de pays, en Europe et dans le monde. Le mouvement se retrouve pendant 4 jours lors de cette seconde édition de son Université européenne. Se sont déjà inscrits plus de 1000 participants provenant de toute l'Europe (dont 300 de France) et d'ailleurs. Des centaines d'autres sont attendus, pour assister à près de 250 plénières et ateliers auto-gérés. Dans de nombreux pays européens mais aussi d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient se multiplient résistances sociales et luttes citoyennes, dont des acteurs seront présents à Fribourg. Avec les mouvements Attac d'Europe et du monde, ils vont coordonner leurs analyses et leurs stratégies pour proposer des alternatives crédibles, humaines et démocratiques à cet ordre ancien qui s'effondre.

Freiburg im Breisgau, Allemagne,
Le 10 août 2011



Et si la violence n'était pas là où l'on croit ?

Les "rebelles de l'environnement", l'environnement urbain, sont des jeunes gens qui, à la périphérie de plusieurs grandes villes de Grande-Bretagne, ont déclenché une révolte, une rebellion qui est une réaction brutale à la politique ultra douloureuse aux pauvres voulue par le gouvernement conservateur. Il ne s'agit pas de voyous de naissance ! Il s'agit de jeunes exclus, rendus "voyous" par l'absence de considération, de respect et d'action sociale, pour eux, depuis de nombreuses années.



" C’est triste à dire, mais il n’y avait nul besoin d’un prophète pour prédire qu’une telle rage, qu’un tel soulèvement pouvait éclater ces derniers temps dans les quartiers pauvres de Londres. Il suffisait d’une injustice supplémentaire, d’un évènement déclencheur, et c’est ce qu’a été la mort toujours inexpliquée de Mark Duggan, résident de la cité de Broadwater Farm, dans le quartier de Tottenham à Londres."

Le déclenchement de la rebellion s'est effectué avec la mort inexpliquée de Mark Duggan :


Il faut lire l'analyse ci-dessous : elle est éclairante !
http://melanine.org/article.php3?id_article=376
Découvert par : http://rezo.net/

samedi 6 août 2011

6 août 2011 : une date dans l'abandon du nucléaire

Naoto Kan, partisan de l'abandon du nucléaire, parle à Hiroshima



Le premier ministre japonais, partisan de l'abandon du nucléaire

par Kim Kyung Hoon

HIROSHIMA, Japon (Reuters) - Le Premier ministre Naoto Kan a défendu samedi à Hiroshima, au 66e anniversaire de la destruction de la ville par une bombe atomique, sa vision d'un Japon sans énergie nucléaire.

Cette initiative marque un changement de cap dans l'archipel, qui évitait jusqu'ici avec soin de lier son industrie nucléaire en pleine croissance, mais aujourd'hui discréditée, au traumatisme que reste le fait d'être le seul pays à avoir été la cible de bombes atomiques.

Lors d'une cérémonie à la mémoire des victimes de la bombe larguée sur Hiroshima en 1945, Naoto Kan a souligné que la catastrophe survenue en mars dernier à la centrale de Fukushima après un séisme et un tsunami l'avait convaincu que le Japon devait mettre fin à sa dépendance envers l'énergie nucléaire.

Les dégâts causés à la centrale de Fukushima Daiichi, dont les autorités n'ont pas encore entièrement repris le contrôle, ont suscité de nombreux appels pour un arrêt de cette dépendance dans un pays en proie à de fréquents tremblements de terre.

"Je vais réfléchir en profondeur au 'mythe de la sécurité' de l'énergie nucléaire, étudier minutieusement les causes de l'accident et les mesures fondamentales visant à garantir la sécurité, et aussi réduire la dépendance à l'égard des centrales nucléaires, en vue de parvenir à une société qui ne soit pas tributaire de ces centrales", a déclaré Naoto Kan.

POLITIQUE À RÉVISER

Kazumi Matsui, maire d'Hiroshima et fils d'un survivant de l'explosion qui précipita la fin de la Seconde Guerre mondiale, a également pressé Tokyo d'agir après le nouveau traumatisme national qu'a été le désastre de Fukushima :

"Le gouvernement japonais doit honnêtement reconnaître cette réalité et réviser sans délai sa politique énergétique."

Jamais encore un maire d'Hiroshima n'avait mis en question la politique de développement nucléaire du Japon dans le cadre de la cérémonie commémorative annuelle, durant laquelle des dizaines de milliers de personnes observent une minute de silence au son du carillon de la paix.

Kazumi Matsui s'est dit bouleversé par les scènes de dévastation provoquées par le séisme et le tsunami du 11 mars sur le littoral du Nord-Est et par leur ressemblance avec le paysage de mort que présentait Hiroshima après son bombardement.

Le 6 août 1945, un avion de guerre américain surnommé "Little Boy" larguait une bombe atomique sur la ville de l'ouest du Japon pour accélérer le dénouement du conflit mondial. A la fin de l'année, le bilan de l'opération était estimé à 140.000 morts environ sur un total de 350.000 habitants.

Les Etats-Unis larguèrent le 9 août suivant une deuxième bombe atomique sur la ville méridionale de Nagasaki. Le Japon se rendit six jours plus tard.

Le Japon s'est interdit de posséder des armes nucléaires dans sa constitution pacifiste de l'après-guerre.

Mais les groupes antinucléaires eux-mêmes prennent souvent soin de ne pas établir de parallèle entre les événements d'Hiroshima et Nagasaki et les risques liés à l'utilisation de réacteurs nucléaires en temps de paix.

PREMIER MINISTRE IMPOPULAIRE

Avant l'affaire de Fukushima, le nucléaire représentait près du tiers de l'approvisionnement énergétique du Japon.

L'alimentation en électricité d'Hiroshima, centre industriel de 1,2 million d'habitants, a ainsi dépendu durant des décennies de la centrale nucléaire de Shimane, propriété de la Compagnie d'électricité de Chugoku située à 600 km à l'ouest de Tokyo.

Mais depuis les fuites radioactives survenues après le tsunami du 11 mars à la centrale de Fukushima, située à 240 km au nord-est de Tokyo, le public a changé de manière de voir.

"Nous n'y avions pas réfléchi aussi profondément jusqu'à maintenant. Je pense que (la centrale nucléaire) n'est pas si différente que cela de la bombe atomique", dit Michiko Kato, 73 ans, qui a perdu une soeur en 1945. "Rien de ce que fait l'homme n'est parfait (...) Je ne veux rien utiliser de pareil."

Un millier de manifestants ont défilé après la cérémonie en brandissant des banderoles où l'on pouvait lire "Plus de Fukushima, plus d'Hiroshima".

Naoto Kan, dirigeant impopulaire qui a exprimé l'intention de démissionner mais sans préciser quand, a observé le revirement de l'opinion et prône désormais une révision de la politique nippone en matière d'énergie. 70% des électeurs approuvent sa vision des choses, selon un sondage récent.

Reste à voir ce que deviendra sa vision politique après sa démission. La cote de popularité de Naoto Kan est inférieure à 20% et le public ainsi que les parlementaires multiplient les appels pour qu'il quitte rapidement son poste.

© reuters - 2011

Avec Yoko Kubota, Philippe Bas-Rabérin pour le service français

jeudi 4 août 2011

On continue de les tuer...

Les essais nucléaires n'ont plus cours, à l'air libre, mais leurs effets ne sont pas éteints et le Gouvernement français persiste à ne pas le reconnaître pleinement. Cette ancienne et toujours actuelle atteinte à l'environnement des hommes est un crime qui sera, un jour, reconnu comme tel. Trop tard, sans doute...



Association Moruroa e tatou

Siège : 563 Boulevard Pomare, Papeete Tahiti


E-mail : moruroaetatou@mail.pf

Site internet : www.moruroaetatou.com


Papeete le 3 août 2011

COMMUNIQUE

Loi Morin : un premier dossier polynésien rejeté par le ministre de la Défense

Le 25 juillet, le ministre de la défense a notifié à l’avocat de Moruroa e tatou sa décision concernant 16 nouveaux dossiers de demande d’indemnisation, suite aux délibérations du Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires. Quinze dossiers ont été recalés et un seul a été admis pour une indemnisation. Avec la précédente « fournée », le ministre a donc examiné 31 dossiers de victimes des essais nucléaires : il a accordé 2 indemnisations et décidé le rejet de 29 autres dossiers. Tous les vétérans concernés étaient dans les « clous » de la loi Morin : présence sur les zones géographiques retenues par la loi et tous atteints de maladies inscrites sur la liste annexée au décret d’application de cette loi. L’avocat commun de Moruroa e tatou et de l’Aven a immédiatement fait un recours devant les tribunaux administratifs qui sont les instances d’appel prévues par la loi Morin.

Parmi les dossiers rejetés dans la dernière série de décisions, celui d’un Polynésien, ancien travailleur de Moruroa, atteint et opéré depuis 1992 d’un cancer de l’œsophage, cancer inscrit dans la liste Morin. Depuis son opération, cet ancien travailleur a développé d’autres maladies et se trouve aujourd’hui dans un état de santé très précaire.

Moruroa e tatou et l’Aven s’insurgent contre ces rejets arbitraires qui réduisent à néant les quelques ouvertures introduites par la loi Morin. Alors que les parlementaires avaient voté fin 2009 une loi qui admettait le « principe de présomption » (article 4 § II), cette disposition est purement et simplement annulée par le Comité d’indemnisation qui statue sur les dossiers en fonction du niveau d’exposition aux radiations des requérants. Comment ce comité d’ « experts » (nommés majoritairement par le ministre de la défense ou avec son accord) peuvent-ils apprécier le niveau d’exposition aux radiations des personnels des sites d’essais alors que la grande majorité ne portait pas d’instruments de mesure (dosimètre) considérés comme inutiles puisque « les essais étaient propres » ? Le Comité d’indemnisation – et le ministre – avalisent donc encore aujourd’hui le mensonge asséné aux Polynésiens pendant des années sur l’innocuité des essais nucléaires.

Le ministre de la défense, en rejetant massivement les dossiers d’indemnisation des anciens travailleurs de Moruroa, civils ou militaires, bafoue la loi et se moque des promesses de son prédécesseur M. Morin qui, devant les parlementaires, s’était engagé à ce que les niveaux de doses radioactives et de contamination, impossibles à vérifier, n’interviennent pas dans les décisions d’indemnisation. Moruroa e tatou demande la suppression du « Comité d’indemnisation » et son remplacement par un Fonds d’indemnisation, indépendant du ministre de la défense, alimenté par des crédits votés annuellement par le Parlement.

Les 6 et 9 août prochains, le Japon s’apprête à commémorer les victimes des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki en présence de représentants du monde entier. Le président de Moruroa e tatou, invité par les associations de victimes japonaises dénoncera, publiquement les violations du droit légitime à réparation des victimes polynésiennes, algériennes et françaises des essais nucléaires et le mépris une nouvelle fois affiché par le gouvernement de la France à leur égard.



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