jeudi 22 octobre 2009

Vol sans danger mais dangereux quand même

Du plomb dérobé dans une centrale nucléaire

- Centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly (45) -

Centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly (45)

Quinze tonnes de plomb ont été subtilisées à Dampierre en Burly (45).

A l'insu de tous, un mètre cube de briquettes de plomb a été dérobé début octobre sur le site nucléaire. C'est lors d'une visite de chantier que la disparition a été constatée. Les gendarmes ont pu retrouver une partie des matériaux chez des ferrailleurs giennois. Après analyses, les briquettes de plomb, utilisées comme matelas de protection pour les ouvriers, se sont avérées être non contaminées. L'enquête en cours cherche cependant à savoir comment le vol a pu être effectué sur le site ultra-protégé qui procède à de très nombreux contrôles de sécurité.

Où est le danger? Aucun, nous dit-on. Pas dans la radioactivité, (si l'on ne nous ment pas). "Après analyses", le plomb, utilisé comme protection pour les ouvriers, "s'est avéré non contaminé". Il aurait donc pu l'être? Un coup de chance, en quelque sorte.

Où alors est le danger? Dans le fait du vol lui-même : on peut pénétrer dans une centrale nucléaire, en France en 2009, à l'insu de son service de sécurité! On peut transporter un mètre cube de plomb (une broutille!) de l'intérieur à l'extérieur d'une enceinte protégée! On ne s'en est pas rendu compte tout de suite! Des ferrailleurs de Gien aurait enlevé ou recelé ce métal pour le revendre. Eux ont été ou pouvaient être en danger. Ils n'avaient qu'à pas voler diront les cyniques.

C'est l'industrie nucléaire qui devient de plus en plus dangereuse. Après les 39kg de Plutonium au lieu des 8kg estimés (1), découverts sur le site de l’Atelier de Technologie du Plutonium de Caradache, la semaine passée, (le site exploité par Areva était fermé depuis 2003), voici qu'on constate que des centrales sont pénétrables sans qu'on s'en soucie... On nous parle de transparence! On verra bientôt, comme au travers d'une vitre, que nous vivons sur un chaudron depuis des lustres... Du temps de l'État gaulliste, la centralisation et la sévérité qui entouraient le nucléaire avaient l'avantage de limiter les risques. L'abandon du tout public et la recherche forcenée du profit (sans parler du vieillissement des installations) font de nos 58 centrales autant de lieux où un incident, une faute de gestion peuvent engendrer des drames allant du vol de matériaux irradiés à bien plus grave... Depuis quelques mois les "incidents" se sont multipliés. Qui s'en inquiète? Pas ceux qui, au contraire, veulent relancer une industrie qui fait bien pire que de produire un effet de serre : empoisonner l'humanité passée (depuis Hiroshima), présente (depuis Tchernobyl) et à venir (par stockage de déchets non retraitables!).

Communiqué de FR3, le 22/10/2009, par Christine LAUNAY

(1) Yannick Rousselet, responsable de Greenpeace-France rappelle que le plutonium est "une matière si dangereuse qu’elle doit être réglementairement mesurée au gramme près".

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