lundi 28 juin 2010

Le crime d'AREVA ?

L'info est passée sur FR3 le dimanche 27 juin. Elle est peu relayée. Cela ne gêne personne. Rien de spectaculaire dans cette opération dont des Africains souffriront mais dont nos centrales profiteront.

La Namibie est un pays fragile. C'est une réserve de nature d'une extraordinaire complexité. Y installer une mine d'uranium géante et une usine de déssalement de l'eau de mer est une nouvelle manifestation du mépris des nucléocrates à l'égard des populations locales tenues par des promesses de financement et d'emplois (moins de 1000 !). Ce néocolonialisme économique est insupportable. Il faut connaître ce qui se projette dans ce pays d'Afrique. Tôt ou tard le scandale surgira.


Minerai de fer - Torn Pince, Australie

Areva est maintenant présent en Namibie grâce au rachat pour 2,5 milliards de dollars du canadien UraMin l'an dernier. La mine de Trekkopje devrait se placer parmi les dix plus importantes mines du monde. Après le Canada et le Niger, Areva disposera désormais de deux autres sources majeures d'approvisionnement au Kazakhstan et en Namibie.

Le Dr Hage Geingob, Ministre du Commerce et de l'Industrie de la République de Namibie, et Anne Lauvergeon, Présidente du Directoire d'Areva, ont inauguré en avril 2010 la première usine de dessalement d'eau de mer de Namibie, située à 30 Km au nord de Swakopmund sur la côte Atlantique.

Cette inauguration marque le début de la production d'eau potable de l'usine et constitue une avancée majeure dans le développement du projet minier d'Areva en Namibie. Grâce à sa technologie de pointe, l'usine produira 20 millions de m3 d'eau potable par an, suffisamment pour alimenter la mine d'uranium de Trekkopje sans puiser d'eau souterraine. Le surplus sera mis à la disposition des communautés et activités locales dit-on.

20 millions de mètres cubes d’eau potable par an : c’est ce que produira l’usine de dessalement. L'unité de Wlotzkasbaken doit alimenter une future mine d'uranium à une trentaine de kilomètres des côtes en plein cœur du désert du Namib, l'une des zones les plus arides au monde. Or l’eau est essentielle dans l’activité de la mine. Elle permet de contenir les poussières : le minerai, abattu à l’explosif, est rincé à l'eau douce pendant 40 jours afin d'éliminer les chlorures, par exemple. L’eau entre également comme composante dans le processus d'extraction de l'oxyde d'uranium contenu dans le minerai : une solution oxydante est injectée dans la couche minéralisée, afin de dissoudre l'uranium. La solution obtenue est ensuite pompée vers la surface et traitée dans des installations spécialisées.

Le dessalement vise donc à éviter de puiser dans les réserves d’eau souterraines, déjà trop rares. La mine consommera déjà 13 millions de mètres cubes sur les 20 produits. Le reste, environ 6 millions de mètres cubes, sera en principe revendu à l'opérateur national Namwater. Avec une production annuelle estimée à 3 000 tonnes d'oxyde d’uranium concentré (servant à constituer le « yellow cake »), cette mine représente un tiers de l’activité actuelle du groupe. Areva se positionne en effet aujourd'hui comme le premier producteur mondial d'uranium, avec 8 623 tonnes produites en 2009. La production devrait namibienne commencer en 2012 et durer plus de 12 ans.

L'uranium est une ressource non renouvelable, rappelle le site Enerzine. La demande du parc mondial de réacteurs nucléaires s'est établie à environ 66.000 tonnes d'uranium en 2009 (en équivalent uranium naturel). Elle a augmenté de 0,5 à 1 % par an au cours des cinq dernières années. La production mondiale d'uranium a aussi augmenté en 2009, pour atteindre environ 50.000 tonnes (la production tournait autour de 40.000 tonnes les précédentes années). La production continue de couvrir environ les trois-quarts de la consommation, le solde provenant de ressources secondaires (déstockage, matières issues de la dilution de l'uranium hautement enrichi des anciennes armes, utilisation des combustibles MOX, uranium de retraitement, ré-enrichissement d'uranium appauvri).

Telle est l'information. Elle est redoutable. Les antinucléaires ont à la connaître. Elle va à l'encontre de toute politique écologique.

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