vendredi 23 décembre 2011

Des catastrophes pas si naturelles que ça...

Impossible de ne pas republier cela. Que Novethic nous pardonne...


Année record pour le coût des catastrophes naturelles


Publié le 21-12-2011


Selon les premières estimations de l'assureur Swiss Re les pertes économiques dues aux catastrophes naturelles en 2011, qui s'élèvent à 350 milliards de dollars, sont les plus importantes de l'histoire.


Selon les estimations provisoires de Swiss Re, le total des dommages assurés liés à des catastrophes naturelles et techniques dans le monde a atteint 108 milliards de dollars en 2011, soit plus de deux fois le chiffre enregistré en 2010 (48 milliards de dollars). Les sinistres dus aux catastrophes naturelles s’élèvent à eux seuls à 103 milliards de dollars en 2011, contre « seulement » 43 milliards de dollars l’année dernière.


L’année 2011 est aussi celle des pertes économiques les plus importantes jamais enregistrées. Swiss Re évalue ainsi à 350 milliards de dollars les pertes (assurées et non assurées) supportées par la société à la suite de catastrophes, contre 226 milliards dollars en 2010. Le tremblement de terre au Japon explique en grande partie cette année record. Selon Kurt Karl, économiste en chef de Swiss Re, « 2011 est une année de plus qui aura été marquée par des tremblements de terre tragiques et coûteux. Malheureusement, la couverture d’assurance contre les tremblements de terre est encore relativement restreinte, même dans certains pays industrialisés à risque sismique élevé, comme le Japon. Ainsi, au-delà des hommes et des femmes qui perdent des êtres chers, les sociétés doivent faire face à des pertes financières énormes que doivent supporter les entreprises, les organisations d’aide, les Etats ou encore les contribuables ».



Bilan provisoire

Avec environ 108 milliards de dollars de dommages assurés dus à une catastrophe, 2011, est presque l’année la plus coûteuse pour le secteur de l’assurance, devancée uniquement par l'année 2005 (123 milliards). « L'ampleur limitée des dommages liés aux ouragans a permis de maintenir les coûts en dessous du niveau de 2005, année où Katrina, Wilma et Rita ont entraîné des sinistres à hauteur de plus de 100 milliards de dollars », poursuit l’assureur. De fait, si le Japon avait été aussi bien couvert que d’autres pays à risque sismique élevé, comme la Nouvelle-Zélande, la facture aurait été bien plus élevée pour le secteur. Pour autant d’autres catastrophes ont fait de 2011 la deuxième année la plus coûteuse de l’histoire pour le secteur de l’assurance et les inondations en Thaïlande ou les possibles tempêtes hivernales en Europe pourraient aggraver ce bilan. Par ailleurs, deux violentes tornades aux Etats-Unis ont engendré des sinistres coûtant près de 14 milliards de dollars. Enfin, précise Swiss Re, « les pertes économiques totales seront probablement bien plus élevées une fois que tous les dommages causés aux installations nucléaires et dus aux interruptions des chaînes d’approvisionnement mondiales auront été comptabilisés ».


Le coût de la non prévention

En mai dernier, l’ONU avait également publié un rapport à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur la réduction des risques de catastrophes, mettant en évidence non seulement le coût de ces catastrophes mais aussi la menace pour le développement de nombreux pays. Les désastres naturels pourraient en effet amputer les richesses mondiales d’au moins 1 500 milliards de dollars. Les experts expliquent ce chiffre gigantesque par « la fréquence grandissante des catastrophes et leur impact sur des sociétés de plus en plus peuplées, qui augmentent les dépenses ». Les pertes économiques liées aux inondations ont ainsi augmenté de 160% en trente ans, tandis les zones inondables se sont peuplées de plus en plus (+114%). Le risque de cyclones a quant à lui augmenté de 262% depuis 1980 dans les pays de l’OCDE. Le rapport alerte également sur le risque « caché » que constitue la sécheresse aujourd’hui, ses conséquences sur l’agriculture étant largement sous-estimées. « Le risque de perte de richesses lié aux désastres augmente aujourd’hui plus rapidement que la vitesse à laquelle ces richesses sont créées, a souligné le coordinateur du rapport, Andrew Maskrey. Les pertes issues des catastrophes sont souvent aussi importantes que celles subies par une forte inflation ou un conflit armé ».


Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, avait de son côté rappelé « qu’aucun pays n'est immunisé contre les catastrophes naturelles dont les conséquences sont de plus en plus lourdes », faisant allusion à la catastrophe nucléaire de Fukushima. En novembre dernier, alors que les négociations climatiques s’ouvraient à Durban, le GIEC a publié un rapport confirmant les pires scénarios : hausse des épisodes caniculaires, de la sécheresse et des inondations, tempêtes et cyclones plus fréquents et plus intenses, etc. Pourtant, la politique internationale de lutte contre le changement climatique piétine, tandis que les investissements en matière de prévention des catastrophes naturelles peinent à être déployés... Des outils de prévention bien moins coûteux que la réparation des dommages existent pourtant : gestion de l’urbanisme, information des populations, constructions plus robustes, durcissement des normes dans les zones à risques, etc. S’agissant des entreprises, la réglementation couplée à des mesures d’incitation économique à la prévention, pourraient également diminuer considérablement le coût a posteriori de ces catastrophes.


Véronique Smée.



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