dimanche 23 décembre 2012

Quelles vraies menaces sur la planète ?


La fin du monde n'a pas eu lieu le 21 décembre 2012. La menace, futile et médiatisée jusqu'au dégoût, nous cacherait-elle les vrais dangers que nous négligeons de prendre en considération ?

Arte, le 22 décembre 2012, a rappelé quels pouvaient être, selon le producteur de son émission, Magnus Sjostrom, les scénarios d'apocalypse pouvant être considérés comme des périls réels, lointains ou imminents, dus à des manifestations brutales des forces de la nature et, plus probablement, à l'action des hommes eux-mêmes.

Ce à quoi l'homme ne peut s'opposer et qui détruirait toute vie sur Terre est dans cette liste :
La mort d'une étoile, ou "sursaut gamma". On a trouvé les traces, en 2008, d'une explosion titanesque qui se serait se soit produite à... 7 milliards d'années-lumière. Plus proche, elle aurait affecté  notre galaxie de façon inouïe et fatale. 
La chute d'un astéroïde sur terre s'est déjà produite et a eu des effets dévastateurs faisant disparaitre, notamment, les dinosaures. Le renouvellement d'un tel phénomène ne peut être totalement exclu.
L'explosion d'un supervolcan (tel celui de Yellowstone, aux USA) engendrerait un voile de particules pour des années, et fe
rait vivre les humains dans un froid interdisant toute culture et entrainant notre disparition.
Une pandémie énorme, du type de celle qui tua 80 millions d'hommes en 1920 (la "grippe espagnole"), mais plus vaste, de type viral, qu'aucune médication ne pourrait soigner, fait partie des hantises des chercheurs.
Le heurt avec une population d'extra terrestres n'est envisageable que parce que nous savons, aujourd'hui que, statistiquement, il est improbable que des planètes n'abritent pas des formes de vie de nous inconnues. La rencontre de vivants dans l'univers n'est plus impensable.

Nous vivons donc avec la connaissance de menaces non nulles, même si elles sont statistiquement faibles, non seulement à l'échelle des vies humaines mais à l'échelle de notre espèce qui n'a que quelques centaines de milliers d'années d'existence.

S'agissant des conséquences de l'action d'homo sapiens, le souci est plus grave même si, là encore, les périls ne se manifestent pas à court terme. Toutefois, comme nous ignorons quand et comment peuvent de déclencher les manifestations des dangers qui peuvent surgir, il est prudent et sage de vivre en ne multipliant pas des risques pouvant devenir non maîtrisables.


Ce que l'homme peut réaliser et qui lui nuise définitivement est dans cette autre liste :
L'accélération de modifications climatiques liées au réchauffement causé par les gaz à effet de serre ne peut plus être niée. Elle est redoutable à moyen terme. Non stoppée, elle pourrait devenir fatale à une grande partie des générations futures, au-dessus d'une augmentation de la température moyenne au-delà de 5 degrés. C'est une préoccupation majeure non encore assumée par nos civilisations compte tenu de l'énormité des transformations comportementales à opérer.
L'holocauste nucléaire, compte tenu de l'existence d'armes atomiques assez nombreuses pour détruire l'ensemble des populations terrestres, n'est ni probable ni impossible. Ce n'est pas une grande peur seulement ; c'est une capacité de destruction de l'histoire humaine entre les mains de fanatiques, d'insensés ou d'incapables. Tchernobyl fut dû à une erreur humaine.
Les expériences physiques, plus largement et qui ne concernent pas que la physique nucléaire peuvent faire prendre des risques peu ou pas connus. Le seul fait qu'il y ait débat entre grands physiciens sur l'opportunité, ou non d'aller, plus avant dans les expériences du cyclotron de Genève suffit à reconnaître qu'il peut y avoir, dans la manipulation de la matière, pari et saut dans l'inconnu. Le conte de l'apprenti sorcier n'a jamais autant trouvé son actualité.
Le développement de l'intelligence artificielle donne à penser que la créature peut échapper à son créateur. L'ordinateur surpuissant et ultra rapide, à cet égard, est bien plus redoutable qu'un robot sophistiqué. Le fonctionnement automatique des ordinateurs donneurs d'ordres dans les banques et les bourses laisse déjà apparaitre que l'homme peut perdre la main et n'avoir plus le contrôle de sa destinée. Les drones et autres engins de surveillance ou de destruction, miniaturisés, imprévisibles, peuvent changer les guerres en opérations d'exterminations échappant à toute politique, voire à toute action humaine voulant inverser les processus enclenchés !
La biologie de synthèse, enfin, est d'autant plus porteuse de périls pour l'humanité qu'elle se justifie par les résultats positifs qu'elle peut opérer, pour reconstituer des tissus humains lésés, par exemple. Les armes chimiques sont dépassées. Les gaz mortels utilisés pendant la guerre 1914-1918, tout épouvantables qu'ils aient été, ne sont rien à côté des armes bactériologiques qui peuvent être employées à grande échelle pour contaminer, par la variole entre autres, des populations entières. Ces armes existent et qu'on craigne que Bachar El Assad s'en serve signifie que la Syrie a été dotée de ces "machines de guerre modernes" par des professionnels de l'industrie de la mort lesquels ne sont ni rares, ni sots, mais ennemis de notre espèce par simple souci de s'enrichir avant que de disparaitre à leur tour !


2013 ne sera pas une année pire ou meilleure que les autres. Le calendrier maya n'a rien à voir avec nos angoisses. Il n'y a pas de risques absolument nouveaux mais une prise de conscience nouvelle ! L'espèce humaine est à la merci de l'inconnu depuis qu'elle existe. Le pire n'est jamais sûr mais la capacité d'autodestruction des humains est, elle, bien réelle et terrifiante. C'est à ces périls humains qu'il faut se confronter sans se réfugier derrière la science qui ne peut ni tout savoir ni tout faire mais qui peut, par passions intellectuelles, "jouer avec les feux". La responsabilité citoyenne va jusqu'à porter ce souci de survie pour nos successeurs.