mardi 12 avril 2011

Fukushima pire que Tchernobyl ?

Le journal gratuit 20 Minutes publie plusieurs informations d'un intérêt considérable qui recoupent les mises en garde qui se sont multipliées notamment en Allemagne !

• La catastrophe de Fukushima égale en gravité celle de Tchernobyl.
• Elle n'est pas de même nature : pour le moment la diffusion de matières radioactives est moindre à Fukushima qu'à Tchernobyl, mais elle est ininterrompue, ce qui, si cela durait, produirait une pollution pire affectant progressivement l'ensemble de la planète.
• L'utilisation du mox (plus radioactif que l'uranium pur !) comme combustible, présente des risques supérieurs. La France produit, transporte et vend ce combustible.
• L'élévation progressive du niveau de l'accident majeur (et non de "l'incident") du niveau 4 au niveau 6, puis 7, peut faire redouter une extension nouvelle des risques pour les populations vivant à proximité mais aussi à distance ! Et... au-dessus du niveau 7, c'est quoi ?
• Un seul réacteur a explosé à Tchernobyl. Plusieurs réacteurs menacent à Fukushima et l'explosion n'est pas le plus à craindre.


Le réacteur n°4 de Fukushima

L'article de 20 Minutes :

Ce 12 avril 2011, le Japon a relevé de 5 à 7 le niveau de gravité de l'incident (?) sur la centrale de Fukushima, rejoignant ainsi l’accident de Tchernobyl au sommet de l'échelle internationale des événements nucléaires (INES).

«A Tchernobyl, le réacteur était encore en marche quand il a explosé», explique Bertrand Barré, conseiller scientifique auprès d’Areva. C’est un test destiné à montrer que la centrale ukrainienne pouvait être relancée, après une interruption du courant électrique, qui a provoqué l’accident.

Alors qu’à Fukushima, l’alimentation en eau et en électricité a fait défaut pour refroidir les réacteurs à l’arrêt après le séisme.

Le Mox de Fukushima plus radioactif que l’uranium

Le Mox utilisé à Fukushima a été qualifié de «matière la plus dangereuse de la planète» par Greenpeace. Ce mélange d’oxydes d’uranium et d’oxydes de plutonium, fabriqué à partir de matières nucléaires recyclées, serait plus radioactif que l’uranium pur. En cas de fusion du cœur et de formation d’un «corium», sorte de grosse boule de métal en fusion, la dalle de béton sous la centrale pourrait rapidement être transpercée.

«A Tchernobyl, les Russes ont creusé des galeries pour congeler la Terre avec des camions frigorifiques et arrêter la boule de corium», se rappelle Roland Desbordes, président de la Criirad. Si on ne peut pas la refroidir, elle transmet la radioactivité aux nappes phréatiques et aux sols en général.»

Des émissions plus faibles mais qui durent à Fukushima

La différence majeure entre l’accident de Tchernobyl et celui de Fukushima est l’incendie qui a projeté les particules radioactives assez haut dans l’atmosphère et a favorisé leur dispersion depuis la centrale ukrainienne. «A Fukushima, il n’y a pas de graphite, mais par contre il y a six réacteurs, alors qu’il n’y en avait qu’un à Tchernobyl», rappelle Roland Desbordes.

Les émissions de particules radioactives en provenance de Fukushima représentent environ 10% de la quantité émise par la centrale de Tchernobyl a déclaré mardi l'agence japonaise de sûreté nucléaire. Mais elles pourraient au final être plus importantes qu'à Tchernobyl, car elles n’ont toujours pas cessé depuis un mois.

Un mois de lutte à Fukushima, une «bataille» de huit mois en Ukraine

Il a aura fallu douze jours pour éteindre l’incendie de Tchernobyl et huit mois pour réaliser le sarcophage destiné à stopper les radiations. A Fukushima, les employés de Tepco ne luttent «que» depuis un mois pour arrêter les réactions en chaîne dans la centrale. Le risque d’une réplique du séisme plus proche de la centrale rend la suite des travaux encore plus aléatoire.

Des régions sinistrées pour des décennies

Autour de la centrale de Tchernobyl, une zone interdite de 30km est toujours fermée au public, vingt-cinq ans après l’accident. La ville de Prypiat, la plus proche de la centrale, est devenue une ville fantôme.

Autour de Fukushima, les évacuations ont d’abord été ordonnées dans un rayon de 20km autour de la centrale, puis élargies le 11 avril à 40km. Selon André-Claude Lacoste, président de l’ASN, «en fonction de l’étalement de la radioactivité, la gestion de ces territoires sera difficile durant des années, voire des décennies. La centrale, elle, est un site perdu».

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