samedi 16 avril 2011

Utopia s'en va-t-en Terre

Tout ce qui va dans les directions que propose la motion ci-dessous est bon à prendre, ou presque ! Utopia, qui mange à plusieurs rateliers écolos (bon appétit !), veut aller se montrer chez les EELV (quel sigle sans attrait !). Voici, ci-dessous, la motion proposée. Lui manquent 30 signatures pour pouvoir concourir au Congrès d'EELV. Si vous êtes de ce bord là, n'hésitez pas : signez, mais ne vous laissez pas enfermer dans un seul parti ! Faites sauter les verrous. Soyez libres.


Objectif terre

« Indigné-es » par la « real politik », nous proposons une orientation qui s’ancre dans les valeurs fondamentales de l’écologie, aux pratiques démocratiques exemplaires, qui sache rêver et faire rêver… La tête dans l’utopie, les pieds dans la terre : la terre des femmes et des hommes, la terre du Sud et du Nord, la terre du local et du global, la terre qu’on enrichit de nos idées et qui fait grandir ; un projet et des actions qui n’attendent pas le grand soir, car c’est ici et maintenant qu’on construit la terre de demain.

les pieds sur terre

« plus de liens, moins de biens » : Nous vivons dans des sociétés riches et tristes. Le problème n’est pas d’augmenter le gâteau mais plutôt d’en revoir la recette et ses conditions de partage pour le bonheur de tous.

« t’ar ta gueule à la récrée » : la non-violence fonde l’écologie politique. C’est un principe qui doit guider la résolution et la prévention des conflits internationaux tout comme nos prises de paroles publiques; Mandela et Gandhi ont montré le chemin.

« les fleurs, les petits oiseaux, ce n’est pas un programme politique » : l’humanité devenue surpuissante s’auto-détruit. Le saccage des biens communs, ne sert que l’accroissement de la pauvreté et le profit d’une oligarchie; seule une action pour le bien de tous porte en elle ce qui fait le plus beau et le plus noble de l’engagement politique.

« un frigo, au bout de 6 ans, il est mort, ma p’tite dame » : L’obsolescence programmée des objets de consommation commande même la pensée politique. Sans valeurs et sans fondements, elle est désormais sujette au zapping des castings ; le moment est venu de prendre le temps de l’action et de la réflexion.

« on perd sa vie à la gagner » 8 heures par jour, 5 jours par semaine, pendant 42 ans. On passe plus de temps de vie éveillé avec ses collègues qu’avec sa famille et ses amis. Remettre le travail à sa place, c’est le partager entre ceux qui en veulent et ceux qui en veulent moins.

« chérie, tu lui as donné le biberon? » : l’inégalité homme femme est la base de toutes les inégalités sociales, elle est celle qui se réduit le moins. Pour dépasser les rapports de genre actuels, il faut agir sur les représentations, et faire surgir de nouveaux repères, de nouvelles normes.

« grâce aux OGM, on fera pousser du maïs dans le Sahel » : c’est vrai que ce serait trop simple d’y faire pousser des dattiers… L’idéologie de la techno-science nous conduit à chercher des réponses absurdes à des questions stupides. Pompons, disent les Shadoks de la modernité.

« c’est pas moi, c’est l’autre» : autonomie et responsabilité sont le point de départ d’une pensée politique issue du 18e siècle. Autonomie des individus qui s’assument en tant que sujets libres, responsabilité envers l’environnement, qu’il soit social ou naturel; Il sera difficile de faire croire à nos enfants que nous ne savions pas; si nous ne devenons pas le changement, personne ne changera les choses pour nous.

soyons terre à terre : 12 orientations pour 2012

2012 sera en France une année politique importante, celle qui peut tourner la page de la politique agressive menée par la droite depuis 2002. Voici douze mesures concrètes ou d’orientation pour sauver la démocratie, garantir la justice sociale et préserver les biens communs..

Pour un renouveau démocratique,

  1. Une Sixième République, enfin ! Nous devons appeler à une Constituante pour élaborer une Sixième République qui renforcerait le pouvoir du Parlement, supprimerait la fonction présidentielle, et imposerait le binôme paritaire pour toutes les instances représentatives.
  2. Pour une démocratie sociale : de l’autogestion, des coopératives et la participation des citoyens et salariés aux décisions des grandes entreprises.
  3. Féminisme : pour une parité à tous les niveaux de la vie familiale, sociale et politique, nous proposons entre autres, l’égalité effective des salaires, un service public de la petite enfance…

Pour un accès universel aux biens fondamentaux :

  1. Un revenu d’existence : qui consiste en un versement social distribué de façon égalitaire et inconditionnelle à tous les citoyens ainsi que la mise en place d’un revenu maximum.
  2. La gratuité des premières tranches d’eau, d’énergie et télécommunication : financée en surfacturant les fortes consommations, dans le cadre d’une gestion publique des ressources.
  3. Biens communs et service public : renforcer et décentraliser le secteur public dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la justice, de la recherche, du logement… Le service public est un bien commun, un service appartenant à tous, au même titre que les forêts ou les réserves halieutiques.

Pour un autre rapport à la production et à l’économie :

  1. Changer de modèle énergétique : produire mieux et moins en sortant au plus vite du nucléaire; cesser de gaspiller; et surtout consommer moins. Les solutions existent, faisons-le !
  2. Relocaliser les productions : en rendant du sens et de la valeur à la vie locale et à l’autonomie, nous changerons notre rapport au temps, à la distance, à la vitesse. Des circuits courts, moins de temps passé dans les transports, des relations de personne à personne, c’est un nouveau projet de civilisation.
  3. Valoriser l’agriculture: prôner le retour aux polycultures paysannes et familiales autonomes en intrants ; revoir nos pratiques alimentaires, notre relation à l’animal et à la terre. Les campagnes vont renaître !
  4. Désarmer la finance : reprenons le contrôle et l’usage collectif du service bancaire pour le recentrer sur ses activités d’origine, sans spéculation. Nous proposons la socialisation progressive du système bancaire, premier pas vers la « définanciarisation » de l’économie.
  5. Travailler moins pour vivre mieux : par une diminution de la durée légale à 32h par semaine, tout en envisageant de nouvelles formes de réduction du temps de travail, choisies sur l’ensemble de la vie.

Pour transformer le monde :

  1. Pour une nouvelle politique migratoire : la planète est un patrimoine commun, nul ne choisit ni le lieu ni l’époque, ni l’environnement politique, économique de sa naissance. Nous voulons ouvrir les frontières pour faciliter les migrations, et mettre en place un passeport de citoyenneté universelle. La régularisation de tous les sans papiers n’est qu’une première étape.

je suis tombée par terre, c’est la faute à … : de la démocratie à EELV

Personnalisation du pouvoir, non parité des têtes de listes, acceptation des pratiques de cumul des mandats et du saute-mouton électoral pour candidater à peine élu à un autre mandat, non respect des consultations internes, programmes adoptés sans vote des adhérents… le bilan démocratique interne est mauvais (et cela ne date pas d’Europe Écologie).

Certains des plus actifs d’entre nous passent plus de temps en négociations pour obtenir des postes que pour animer le mouvement. Les risques sont grands de nous voir nous assécher intellectuellement pour un parti de courtisans qui aura écœuré les militants sincères.

L’ancrage territorial doit redevenir un de nos piliers. Les Verts étaient à l’origine fédéralistes. Les régions, les groupes locaux, sont les lieux pour militer et tisser des liens avec les mouvements sociaux et les mobilisations : la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, contre l’extraction du gaz de schiste, les délocalisations d’entreprises, les fermetures de services publics, le combat pour défendre les entreprises d’économie sociale et solidaire. Nous devons donner la priorité à l’action dans les régions et au débat au sein du Conseil fédéral.

Europe Ecologie ce n’est pas seulement le succès électoral d’une bonne formule, c’est surtout l’ouverture sur la société civile, sur les associatifs non encartés, sur les autres mouvements politiques. Cette ouverture ne doit plus continuer comme elle a commencé. Nous devons passer de la cooptation de candidats à la cooptation des militants !

Une écologie populaire doit donner des réponses aux questions que se posent les citoyens, qu’ils vivent en ville ou à la campagne, dans les quartiers des banlieues abandonnées, ou dans les centres de villes polluées. La gauche a déçu l’électorat populaire et les partis politiques n’intéressent pas les jeunes. Commençons par les écouter!

La réussite de ce programme de conquête de l’opinion a deux noms: savoir et plaisir.

Tout d’abord, s’impliquer en politique doit être un plaisir! On s’enrichit des rencontres, des discussions, des confrontations de points de vue. On se réalise à travers ses mobilisations, et on construit au quotidien un monde tel qu’on le souhaite. La politique devrait d’abord être une question d’envie et de convivialité. Il faut rappeler que les lieux politiques sont des endroits où l’on comprend la marche le monde. La connaissance libère, et l’on apprend en s’impliquant dans la vie de la Cité.

La plus grande priorité d’EELV devrait être de porter ce visage de l’écologie heureuse dans la vie de tous les jours.

Les primaires, six pieds sous terre!

Plutôt qu’un concours de beauté médiatique, nous voulons du fond. Pour nous, la priorité des priorités n’est pas aux primaires, mais au programme. La prochaine candidature d’EELV aux présidentielles devrait servir à fédérer autour des idées écologistes, amener les citoyens à la nécessité de la transition écologique. Oserons-nous comme en 1974 porter unE inconnuE, capable de s’effacer devant les idées, capable de porter le message avec conviction et honnêteté, en laissant ses ambitions personnelles passer au second plan ? Serons-nous capables d’inventer un programme de rupture, à la fois réaliste et utopiste de dépassement du capitalisme?

L’écologie est l’étape actuelle de l’Histoire des luttes d’émancipation. Nous assumons l’alliance avec la gauche, contre la droite et l’extrême-droite, mais pas à n’importe quelles conditions. Participer à une majorité de gauche ce sera être en cohérence entre l’action dans les institutions et l’écoute de ce qui s’invente en-dehors des lieux de pouvoir. C’est ce qui garantira à la fois le soutien citoyen et son engagement dans la Cité.

L’écologie peut et doit devenir la pensée politique majoritaire. Dans un contexte de mutation énergétique, d’aspiration démocratique, de perception citoyenne de la planète monde, les valeurs fondamentales de l’écologie apparaissent comme les seules à même de répondre au besoin de mieux vivre, tous ensemble. Les valeurs de sobriété volontaire, de convivialité, d’autonomie des peuples et des personnes, sont incompatibles avec une société productiviste de croissance et de compétition.

remuer ciel et terre: un courant pour quoi faire ?

Proposer le vote sur une motion d’orientation, ce n’est pas monter une écurie de concours. Courant ou tendance, ce doit être avant tout une « maison » dans laquelle on trouve le plaisir à militer ensemble. Ce goût du collectif est à la base de notre démarche. Défendre notre envie de politique, c’est initier localement le débat qui fait aujourd’hui défaut. C’est se retrouver pour élaborer des propositions, prendre des habitudes de travail, se faire confiance.

Lorsque la convivialité et les idées sont là, un courant sert à amener des représentants à l’intérieur du parti et dans les institutions de la République, pour expliquer nos choix, emporter des majorités et mettre en oeuvre le changement.

Europe Ecologie – Les Verts a pour vocation de porter la voix de ses militants. Enrichis de l’action locale, ils sont aptes à une pensée globale. Notre projet porte sur ces deux axes fondamentaux de l’écologie.

Pour apporter votre pierre à la construction d’une terre pleine de promesses, retrouvons-nous sur www.eelvobjectifterre.org

Cette motion d’orientation a été initiée par des adhérents d’EELV dont la plupart sont également membres du mouvement Utopia. Que ce soit dans ou au delà des partis, nous voulons poursuivre l’ouverture qui a fait le succès d’EELV. Nous souhaitons développer avec tous, une façon de militer qui s’enrichisse des expériences, des savoirs et des engagements de chacun.



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