jeudi 8 septembre 2011

Non-lieu de Tchernobyl : l’AFMT contre-attaque

25 ans après le survol du nuage radioactif de Tchernobyl sur l’est de la France, la cour d'appel de Paris vient de clore l’enquête ouverte en 2001 sur l’impact du nuage sur un non-lieu général.


L’Association des malades de la thyroïde (AFMT) s’y attendait, mais la pilule est amère. Selon le ministère public, les analyses scientifiques prouvent que la catas trophe nucléaire de 1986 n'a pas eu de conséquences sanitaires mesurables en France, et qu’aucun lien n'a été établi avec des maladies de la thyroïde. L’ancien directeur du Service central de protection contre les rayons ionisants, le Pr Pierre Pellerin, mis en examen pour "tromperie aggravée" a été mis hors de cause. "Nous sommes très en colère", explique la fondatrice et co-présidente de l’association Chantal L’hoir à la rédaction de La Chaîne du Cœur.

http://www.lachaineducoeur.fr/index.php?page=detail-news-du-coeur&nid=2283

Face à "une décision plus que brutale", l’association, qui existe depuis 1999, a pris ses dispositions. Elle se pourvoit en cassation et appelle tous les présidentiables à se prononcer sur la suite ou non du procès. "L’être humain pèse peu dans la balance de l’économie et de la finance. Mais heureusement, il y a l’Europe. C’est un procès international. Il faut que l’on sache quel monde nous laissons à nos enfants" poursuit la présidente, rappelant que 27 des 650 plaignants sont décédés depuis le début de l’instruction.

On ne peut pas dire que l’harakiri nucléaire de Fukushima nous ait donné des ailes" regrette t-elle, ajoutant "tandis que l'Allemagne bouge, la France subit en silence. On est face à une véritable pieuvre. Un pouvoir corrompu depuis sa base. La logique économique est impitoyable". Un avis partagé par le député Europe Ecologie-Les Verts Noël Mamère, qui dénonce un "déni de justice qui prouve la force du lobby nucléaire dans notre pays ». De son côté, Eva Joly, candidate EELV à la présidentielle, s’indigne "d'un état au-dessus des lois" et invite l'association à "poursuivre sa quête de justice".

Pour Chantale Garnier, la co-présidente de l’association, "on a bafoué les malades. On protège quelqu'un qui était censé nous protéger et qui n'a pas fait son devoir". Chantale Garnier, 58 ans, retraitée, a développé un cancer de la thyroïde dans les années 1990. Elle a alors 35 ans et trois enfants à charge. "Nous cherchons juste à faire reconnaître les pathologies de la thyroïde. Car si on nous assène que nous avons un "bon" cancer, c’est un véritable calvaire. D’autres problèmes se greffent à la maladie. Régime, cholestérol, manque de potassium, hypertension, syndrome de Raynaud… Des handicaps qui nous conduisent sans cesse chez le médecin". Alors le combat pour la vérité continue. "Nous irons à la cour Européenne s’il le faut. Nous avons encore un brin d’espoir".


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