Il arrive que la lecture du Parisien soit instructive.
L'article ci-dessous est particulièrement éclairant.
Le système économique capitaliste nous masque la réalité.
Le système économique capitaliste nous masque la réalité.
Cela n'empêche pas des élus socialistes de ne voir que des avantages dans les PPP, comme à Cergy-Pontoise.
À nous de de faire connaître le mensonge que constitue ce faux partenariat entre les entreprises, qui cherchent le profit, et les collectivités publiques, qui défendent l'intérêt général (en principe !)
Hôpitaux, stades, canaux… Pour les financer, le secteur privé est de plus en plus sollicité. Une bonne affaire pour les entreprises, mais un piège qui pourrait se refermer sur l’Etat, les collectivités locales et les contribuables.
SÉBASTIEN
RAMNOUX | Publié le 09.01.2012 Le Parisien
Dix-huit
milliards d’euros depuis 2004, 60 Mds€ d’ici à 2020 dont 15
Mds€ rien que pour 2011 ! Les partenariats public-privé, les PPP,
sont devenus pour l’Etat, les collectivités et les établissements
publics comme les universités ou les hôpitaux le moyen privilégié
pour le financement
de leurs équipements.
« 2011 sera
une année record, confirme François Bergère, directeur de la
mission d’appui aux PPP (MAPPP), mise en place par le gouvernement
pour encourager ce type de contrats. Malgré la crise,
le recours aux PPP a permis de continuer d’investir en France. »
Créés au
début des années 1990 au Royaume-Uni et introduits en France en
2002, les PPP ont été conçus pour alléger la dette publique.
L’acteur privé, souvent un grand groupe de BTP soutenu par un
partenaire financier, emprunte lui-même les capitaux nécessaires,
construit les équipements et les entretient. En contrepartie, il
perçoit un loyer sur une durée déterminée de la part de l’acteur
public qui, in fine, devient propriétaire. Or, juridiquement, le
montant des loyers n’est pas considéré comme de la dette
publique.
Toutefois, ce
système en apparence vertueux dissimule deux bombes à retardement.
Tout d’abord, les loyers versés au privé reviennent au final à
payer deux à trois fois plus cher le coût de l’équipement
initial. Balard, le futur Pentagone français, est évalué à 745
M€, mais il coûtera à l’Etat plus de 3,5 Mds€ de loyers sur
vingt-sept ans. « Le PPP, c’est tout simplement de la dette
masquée, s’exclame Philippe Herlin, chercheur en finances et
chargé de cours aux Arts et Métiers. Le PPP permet de ne pas
s’endetter au début du projet, mais de repousser les dépenses à
plus tard. »
Autre
problème : des clauses peuvent contraindre l’Etat ou les
collectivités à reverser au pot en cas de besoin. Eiffage a ainsi
exigé du Centre hospitalier Sud francilien de Corbeil-Essonnes 115
M€ supplémentaires par rapport au devis d’origine. Les PPP sont
également utilisés pour la construction des stades. Celui de Lille,
par exemple. Or, si jamais le club nordiste était rétrogradé, on
aurait à la clé un abondement supplémentaire des collectivités
locales. Tout le contraire d’une gestion rigoureuse des finances
publiques. Mais une bonne affaire pour les partenaires privés.