Le sommet de Doha sur le changement climatique qui s'est tenu
en décembre 2012 -le 18ème du genre- aura été une fois encore
l'occasion pour la communauté scientifique et internationale de
tirer la sonnette d'alarme. Etayé par de nombreuses publications, le
point de non retour serait déjà atteint. Malgré ces éléments
tangibles, les responsables mondiaux ne semblent toujours pas prendre
la mesure de la gravité de la situation, laquelle appelle pourtant à
un changement radical de paradigme.
Depuis de nombreuses années, l'essayiste Hervé Kempf œuvre pour
un renouvellement de la matrice idéologique écologique. Auteur de
plusieurs ouvrages (« Pour sauver la planète, sortez du
capitalisme » et « L'Oligarchie ça suffit, vive la
démocratie »), il sort un nouvel essai « Fin de
l'Occident, naissance du monde », destiné à souligner
l'impossible conciliation entre notre modèle de développement et
l'état de notre planète.
Le constat est le suivant : les contraintes écologiques
interdisent que le niveau de vie occidental se généralise à
l'échelle du monde. Afin d'éviter la catastrophe, l'appauvrissement
matériel de l'Occident serait dès lors inéluctable. Face à ce
diagnostic sans concessions, Hervé Kempf nous place face à un choix
: accepter l'abandon de notre modèle de société, ou le maintenir
en l'état au prix d'inéluctables violences.
Si l'état des lieux dressé est inquiétant, l'essai « Fin
du l'Occident, naissance du monde » se veut pourtant optimiste
: un nouveau monde est possible, sous réserve de répondre aux défis
qui se posent à nous : comment les pays riches devront-ils
s'organiser pour réduire leur consommation matérielle et
énergétique ? Vers quel modèle de développement devront-ils
s'orienter face à l'épuisement des ressources bio-écologiques ?
Quelle place l'Europe peut-elle prendre dans l'émergence de ce
nouveau monde, plus sobre, plus juste, et moins agressif ?
Hervé Kemp est fondateur de Reporterre, essayiste, et journaliste.