dimanche 18 mai 2008

Le pôle sud a parlé


Dans le cadre du projet EPICA (European Project for Ice Coring in Antarctica), une carotte de glace, forée en Antarctique, "âgée" de 800 000 ans, soit 8 cycles climatiques glaciaire-interglaciaires a pu être extraite. Il s’agit de la glace la plus ancienne jamais prélevée à ce jour. L’analyse des bulles de gaz piégées dans cette glace a permis d’étendre les enregistrements de la composition de l'atmosphère en dioxyde de carbone (CO2) et méthane (CH4). Avec ces nouvelles mesures, les chercheurs disposent, pour la première fois, de courbes de référence des teneurs en CO2 et CH4 témoignant de l’évolution de ces gaz sur cette période très ancienne. Une véritable aubaine pour les scientifiques qui tentent de comprendre les corrélations entre les changements climatiques terrestres et le cycle du carbone.

Ce travail a déjà permis des avancées fondamentales sur plusieurs points. Il confirme, tout en l’étendant, l’étroite corrélation observée entre les températures enregistrées en Antarctique dans le passé et les teneurs atmosphériques en CO2 et CH4. Autre observation capitale : jamais, sur les derniers 800 000 ans, n’ont été relevées des teneurs en gaz à effet de serre aussi élevées qu’aujourd’hui (les valeurs actuelles dépassent 380 ppmv(5) pour le CO2 et 1 800 ppbv(6) pour le CH4).

En l'absence de gaz à effet de serre (vapeur d'eau, dioxyde de carbone, méthane…), la température moyenne à la surface de la Terre atteindrait à peine -18°C. Dans ces conditions, toute vie serait impossible. Mais aujourd'hui, à l'inverse, la concentration de ces gaz dans l’atmosphère a considérablement augmenté du fait des activités humaines (combustion des énergies fossiles, développement de l'agriculture). Voilà pourquoi nous courons le risque de l'impossibilité de vivre sur Terre, par excès de réchauffement.

Source : la revue scientifique Nature du 15 mai 2008
Voir aussi : http://www.notre-planete.info/actualites/lireactus.php?id=1661

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