lundi 2 juin 2008

Avion, voiture, camion, tracteur, bateau : pétrole trop cher

Le prix du baril de pétrole a atteint un sommet mais recule, donc... le prix du litre de gaz-oil, d'essence ou de kérosène augmente. Logique? Apparemment pas. En fait, si : il y a toujours des délais entre un évènement économique et ses répercussions. Et, comme nul ne s'attend à une décrue lente mais progressive du coût du baril, mais, au contraire, à une reprise de son ascension, les grandes entreprises de transport (et les autres...) font leurs comptes. Les pêcheurs sont désespérés, les transporteurs routiers exaspérés, les taxis appréhendent la faillite, les ambulanciers ne s'en sortiront pas sans aides, les agriculteurs ne comprennent pas pourquoi ce qui vaut pour les pêcheurs ne vaudrait pas pour eux, quant aux compagnies aériennes, elles voient leurs profits rognés (et ce n'est qu'un début). Il fallait bien que les effets de ce qu'on annonçait, voici des mois, commencent à se faire sentir. C'est parti.



Les compagnies aériennes entrent dans le rouge

Le transport aérien dans son ensemble perdra 2,3 milliards de dollars si le prix moyen du baril de pétrole se maintient à 107 dollars jusqu'à la fin de l'année, a déclaré Giovanni Bisignani, président de l'IATA (International Air Transport Association). "Si jamais l'or noir restait à 135 dollars le baril, alors les compagnies aériennes subiraient ensemble 6,1 milliards de dollars de pertes", a-t-il ajouté, lors de l'as semblée générale annuelle de l'IATA, organisée cette année à Istanbul..

Selon l'association, la combinaison des prix du brut, du ralentissement économique aux Etats-Unis et l'accélération des livraisons d'appareils, commandés alors que la conjoncture économique était bien meilleure, fait peser de lourdes menaces sur l'année 2008.

Le brut léger américain a atteint le 22 mai dernier un plus haut historique de 135,09 dollars. Vers 7h45 GMT lundi 2 juin, il reculait de 0,63% à 126,53 dollars.

Les compagnies aériennes américaines pâtissent déjà du ralentissement observé sur leur territoire national. Les transporteurs ont d'ailleurs augmenté leurs tarifs, ajouté de nouveaux frais, réduit le nombre de salariés et les services proposés.

Selon Giovanni Bisignani, la croissance du trafic aérien sera, au mieux, de 3,9% cette année contre 5,9% en 2007. Il a d'ores et déjà comptabilisé 24 compagnies ayant stoppé leur activité ou fait faillite lors des six derniers mois.

Source : ISTANBUL (Reuters) - Paul De Bendern, version française : Benoit Van Overstraeten

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