dimanche 15 septembre 2013

"Je ne serai pas le secrétaire national du renoncement écologique"


 http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20130914.OBS7020/ecologie-durand-lance-un-ultimatum-a-hollande.html#xtor=EPR-1-[Actu8h]-20130915


Le secrétaire national d'EELV attend donc des annonces concrètes lors de la conférence environnementale. Sinon ? "J'en tirerai personnellement les conséquences et je demanderai au mouvement d'en tirer les conséquences. Je ne serai pas le secrétaire national du renoncement écologique", a menacé Pascal Durand à deux mois du congrès d'EELV. JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
Le secrétaire national d'EELV attend donc des annonces concrètes lors de la conférence environnementale. Sinon ? "J'en tirerai personnellement les conséquences et je demanderai au mouvement d'en tirer les conséquences. Je ne serai pas le secrétaire national du renoncement écologique", a menacé Pascal Durand à deux mois du congrès d'EELV. JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP


Il avait prévenu qu'il parlerait fort. Pascal Durand, le secrétaire national d'EELV, a tenu parole. Ce samedi, devant le Conseil fédéral de son parti, il a poussé une sorte de cri de colère d'un Vert de rage. Et il a lancé, à la surprise de quelques-uns de ses amis, une forme d'ultimatum à François Hollande qui doit s’exprimer vendredi lors de la Conférence environnementale : Monsieur le président, vous avez 6 jours pour convaincre ! 6 jours pour inverser la tendance, a dit en substance le chef de file écolo très remonté après la double douche froide de la semaine.
Les écolos s'étaient pourtant promis d'être positifs en cette rentrée mais mercredi dernier, patatras : le ministre de l’écologie a refroidi tout le monde en expliquant (puis démentant) qu'il n'y aurait pas de geste sur le diesel dans le budget 2014. Et surtout en annonçant le report de la loi que les écologistes présentent à juste titre comme l'heure de vérité : celle sur la transition énergétique qui doit traduire l'engagement présidentiel de réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix énergétique. Une loi qui pourrait ne pas être votée avant les municipales de 2014. Autant dire que son sort risque d’être lié à ce qui sortira des urnes et dans un contexte de crise et de FN fort, il est fort possible que la baisse du nucléaire ne soit pas la priorité…
Durand, comme une grande partie de ses amis, a eu le sentiment d'une forme de trahison du contrat. "Mercredi (jour des annonces), j'ai senti passer le souffle de l'échec", a-t-il entamé avant de lâcher les rênes : d'abord en dressant un bilan sans fard de la participation des écolos au gouvernement. "L'écologie a reculé pendant un an", a-t-il constaté, avec sans doute en tête les sondages qui montrent qu’EELV n’aborde pas les municipales en forme. "Les choix faits à ce stade par le gouvernement ne correspondent en rien à la transition énergétique", a aussi assuré l’avocat proche de Hulot avant de lancer sa guerre des six jours : d'ici vendredi, le patron d’EELV, qui a beaucoup discuté hier avec le ministre du budget Bernard Cazeneuve, espère obtenir des "engagements" beaucoup plus clairs sur le nucléaire, le financement des renouvelables ou encore la fiscalité écolo qu’il souhaite retrouver dans le discours présidentiel.

"Je ne serai pas le secrétaire national du renoncement"

Il a notamment insisté sur le report "inacceptable" de la loi de transition énergétique : "Il n’y aura pas de transition énergétique dans ce pays si la loi n’est pas soumise au Parlement avant fin 2014". Mais Durand n’a pas détaillé plus les termes de son ultimatum. A partir de quelles mesures budgétaires jugera-t-il que le compte est bon ou pas ? Mystère ! Dans la salle, une militante a d'ailleurs interrogé : "Six jours et après ?" Durand a semblé lier son sort personnel (sa candidature pour un nouveau mandat) au verdissement ou non du gouvernement : "Je ne serai pas le secrétaire national du renoncement", a-t-il dit. Avant d’exhorter ses troupes à "en tirer les conséquences" si Hollande n’était pas au rendez-vous écolo lors de la Conférence environnementale. "Le problème c’est qu’on n’a pas de plan B", glissait un cadre à la sortie dans les couloirs, résumant l’état d’esprit toujours majoritaire : EELV veut rester au gouvernement. Mais ne pas être ridiculisé.
Cette charge du secrétaire national n’a cependant pas fait l’unanimité. D’abord sur la forme. "On peut faire passer des messages autrement que par des ultimatums", dit le député Denis Baupin qui assure avoir vérifié auprès du gouvernement que la loi de transition pourrait bien être déposée au conseil des ministres d’ici la fin de l’année. Mais le fond en fait aussi tiquer certains à EELV. Depuis des mois, Jean-Vincent Placé, comme l’entourage de Cécile Duflot (la ministre se tait sur ce sujet), tiquent sur la priorité mis sur la fiscalité écolo, et notamment celle du diesel. Un "piège", selon eux, qui enferme les Verts dans l’image de taxeurs. "Avec cette histoire, on est en train d’être en slip dans l’opinion. Il vaudrait mieux se battre sur la baisse de la TVA sur la rénovation thermique", dit un proche de la ministre du Logement. A la sortie du Conseil fédéral, Noël Mamère a déjà prévenu : lui ne croit pas qu’autre chose que du "bricolage" soit possible en une semaine. "Si on accepte ce bricolage, on risque d’être discrédités auprès de nos électeurs et de partir avec le goudron et les plumes."
Maël Thierry

Questions : 
Mais qu'allaient-ils faire en cette galère ?
La peur d'un échec cinglant aux municipales et aux européennes apparaît-elle ici ?
L'échec de la conférence sur la transition énergétique n'est-il pas programmé ?
Le diamètre des couleuvres à avaler dépasse-t-il les dimensions du gosier d'EELV ?
Diesel, nucléaire, croissance, énergies renouvelables : des mots qui fâchent, désormais ?


 

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