mercredi 3 mars 2010

La patate et l'Europe



"La pomme de terre transgénique Amflora pourra désormais être cultivée dans l’Union européenne. C’est ce qu’a décidé ce mardi la commission, tout en précisant, pour éviter une trop forte controverse, que chacun des États membres de l’UE pourrait ou non autoriser sa culture".
Il n'y a pas d'Europe : là on peut cultiver des pommes de terre transgéniques; pas là ! En réalité, l'Europe est un espace politique de facilitation des pratiques libérales, quel qu'en soit le coût humain.

"L’Italie et l’Autriche ont immédiatement annoncé qu’elles l’interdiraient, alors que l’Allemagne, la République tchèque, la Suède et les Pays-Bas l’autoriseront. Les autres, dont la France, ne se sont pas encore prononcés".
La France est le pays des faux-culs. Le gouvernement est pour; l'opinion contre. Il est urgent de ne rien décider pour le moment.

Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire à la Santé, a justifié la décision de Bruxelles: “Pour nous, il est clair qu’en l‘état des connaissances actuelles, il n’y a pas de risque pour la santé humaine en ce qui concerne la consommation de cette pomme de terre et son utilisation par l’industrie”.
Problème : et si l'état des connaissances évoluait vers un risque pour la santé? À quoi sert le principe de précaution?

"De fait, la culture de l’Amflora sera réservée à la production d’amidon pour l’industrie papetière ainsi qu‘à l’alimentation animale. Mais cela ne suffit pas à convaincre l‘écologiste français José Bové qu’elle ne présente pas de risque". “Quand on fait un champ de pommes de terre une année, avec éventuellement cette variété transgénique, et l’année d’après on met une autre, on ne peut pas ramasser toutes les pommes de terre dans le sol, donc il y aura des contaminations” estime-t-il.
En effet ! Qui, disposant de l'outil de la raison, serait convaincu par cette hypocrisie? L'alimentation animale ne précède-t-elle pas l'alimentation humaine?

"Proposée par l’allemand BASF, cette nouvelle pomme de terre inquiète aussi les écologistes parce qu’elle contient un gène marqueur de résistance aux antibiotiques, dont l’abandon a été exigé par une loi européenne de 2004".
L'Union européenne se contredit donc et se trahit tout à la fois. Sans doute le lobby de BASF dispose-t-il des moyens de faire oublier les lois antérieures...


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