mercredi 21 août 2013

Fukushima : ça continue car ça ne peut s'arrêter !


Non, ce n'est pas une autre catastrophe nucléaire : c'est une catastrophe qui dure et qui n'a pas cessé depuis le 11 mars 2011, depuis plus de deux ans ! Oui, mais il y a du nouveau, sur les mêmes lieux : un nouvel "incident", une fuite d'eau classée "incident grave", une nouvelle menace... Ce n'est pas de l'eau qui s'écoule (pour le moment) dans l'océan, c'est de l'eau hautement contaminée qui s'est répandue hors d'un réservoir de stockage ! Tepco ne maîtrise plus la situation.

L'autorité de régulation nucléaire du Japon a évalué, mercredi 21 août, au "niveau 3" correspondant à un "incident grave" sur l'échelle internationale des événements nucléaires (Ines) une fuite de 300 tonnes d'eau hautement radioactive survenue ces derniers jours à la centrale de Fukushima. Ce classement au rang 3 sur l'échelle allant de 0 à 7 correspond au "rejet d'une grande quantité de matière radioactive à l'intérieur de l'installation".


Depuis plusieurs jours, un réservoir de stockage d'eau partiellement décontaminée installé sur le site au milieu de centaines d'autres a laissé s'échapper 300 tonnes d'eau radioactive qui s'est répandue sur et dans le sol de la centrale nucléaire. La radioactivité mesurée à environ 50 cm au-dessus de ces flaques était d'environ 100 milli-sieverts par heure, selon la compagnie gérante du site Tokyo Electric Power (Tepco). Un ouvrier qui serait exposé à ce niveau accumulerait en une heure la dose maximale autorisée en cinq années actuellement au Japon pour les travailleurs du secteur nucléaire.


Tepco tente de récupérer l'eau répandue au sol et qui s'y est en partie infiltrée. Un litre de cette eau contient environ 80 millions de becquerels de strontium et autres éléments radioactifs dégageant des rayons bêta.

Cette fuite est un incident supplémentaire dans la longue série des problèmes de gestion de l'eau contaminée issue en grande partie de l'arrosage des réacteurs saccagés, moyen de refroidissement indispensable pour éviter un réchauffement du combustible fondu.

Cette fuite de réservoir est jusqu'à présent l'un des plus graves incidents survenus depuis que la centrale est considérée comme stabilisée, soit depuis décembre 2011 lorsque les réacteurs ont été déclarés en "état d'arrêt à froid".

En fait de stabilisation, ça continue et la contamination alimentaire, notamment par les poissons, ne fait que commencer.




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