vendredi 26 juillet 2013

Après les abeilles les papillons ?

Butiner est une activité de moins en moins possible pour les papillons. Conséquence : les populations sont en déclin, comme le montre un rapport de l'Agence européenne de l'environnement publié mardi 23 juillet. La plus grande crise qu'on ait vue de mémoire de papillon.


Papillon azuré du serpolet (Wikimedia/PJC&CO)
Papillon "azuré du serpolet", une espèce en danger (JCP&CO).

D’après un nouveau rapport de l’Agence européenne de l’environnement, publié mardi 23 juillet, le nombre de papillons dans les prairies d’Europe a diminué de moitié en vingt ans.

Ce résultat n’est pas anodin, car ces espèces sont un pan important des écosystèmes. Les papillons contribuent par exemple à la reproduction des plantes sauvages, en butinant et en transportant le pollen d’une fleur à l’autre, et ils sont la nourriture d’un grand nombre d’oiseaux. Mais surtout, ce résultat traduit une tendance de fond préoccupante pour la biodiversité en Europe.

Des papillons communs

Les papillons qui ont été étudiés ici sont des papillons relativement répandus, que tout le monde peut croiser, comme l’azuré du serpolet, le cuivré ou le fadet commun. On les trouve dans les livres grand public et chacun peut les voir en se baladant.

En 2012, nous avons déjà relevé toute une série de menaces en publiant la "liste rouge des papillons menacés en France". Et ce que l’on observe, c’est que ce déclin des papillons dans les campagnes vaut aussi pour d’autres espèces, comme les oiseaux communs.

Le premier problème, c’est l’agriculture intensive, telle qu’elle est pratiquée en Europe et en France en particulier. Ce mode d’agriculture se traduit par une uniformisation des paysages agricoles, avec de très grands champs et la disparition des haies et des bosquets. Or, ces habitats naturels sont importants pour un grand nombre d’espèces, dont les insectes et les oiseaux.

On ne peut pas utiliser autant d’insecticides sans faire des dégâts

D’autre part, l’agriculture intensive repose sur l’utilisation de grandes quantités de pesticides, notamment en France qui est championne en ce domaine. Et on ne peut pas utiliser autant d’herbicides, de fongicides et d’insecticides sans faire des dégâts collatéraux sur l’environnement, même chez les espèces qui ne sont pas visées par ces produits.

Aujourd’hui, les villes apparaissent finalement comme des milieux plus hospitaliers pour les espèces sauvages que les zones d’agriculture intensive. À titre d’exemple, le suivi effectué par le Muséum national d’histoire naturelle montre que les oiseaux communs ont régressé de 10% en 20 ans en France, mais ce déclin atteint 20% dans les milieux agricoles, pour des espèces comme le tarier des prés ou l’alouette des champs.

Le second problème est, en quelque sorte, opposé au précédent. Dans certaines régions, notamment en moyenne montagne, c’est le recul de l'élevage pastoral qui menace les papillons. L’élevage entretient des paysages ouverts de pairies, favorables aux plantes nourricières dont dépendent les papillons. L’abandon des pratiques agricoles pastorales entraîne un envahissement de ces milieux par les broussailles et par la forêt, donc la disparition des pairies… et des papillons qui y trouvent de quoi se nourrir.

Repenser notre agriculture

Cette nouvelle étude vient confirmer de nombreux résultats publiés ces dernières années. Il est clair qu’il faut repenser notre manière de cultiver. L’Union européenne a institué des zones agricoles dites "de haute valeur environnementale", qu’elle encourage. Le principe est d’inciter les exploitants agricoles à restaurer les haies, à laisser des terrains en jachère et à utiliser moins de pesticides. C’est un pas dans la bonne direction, bien sûr, mais le dispositif est encore loin d’avoir fait ses preuves. Et les marges de progrès restent énormes vers une réduction réelle des doses de pesticides ou l’encouragement de l’agriculture biologique par exemple. Il faut désormais repenser l’agriculture en Europe, pour qu’elle nourrisse la population et qu’elle fasse vivre les agriculteurs, tout en préservant la richesse de la biodiversité et la qualité de notre environnement.

On pourrait toujours choisir également de laisser ces espèces de papillons disparaître, mais on ne sait pas par quelles espèces elles seraient remplacées, ni même si elles le seraient, ni encore les conséquences inévitables qu’aurait leur extinction sur les écosystèmes. Ces animaux jouent un rôle dans leur environnement, leur disparition serait une perte nette pour la biodiversité… et pour tous ceux qui les apprécient.

Source : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/912668-diminution-de-moitie-des-papillons-l-agriculture-intensive-les-a-chasses.html

mardi 23 juillet 2013

Stockage de déchets radioactifs.

Jean-Pierre Petit est un incontestable scientifique dont  bien des thèses ont été... contestées.
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Petit.

Il n'en reste pas moins que ce qu'il écrit est : ou bien faux (et il faut, alors, dénoncer une supercherie) ou bien vrai (et c'est plus qu'alarmant et doit être pris en compte, tout de suite). Il est donc impossible d'ignorer ce qui est ici affirmé.

Çà chauffe !

..."Ce dégagement de chaleur reste un des problèmes importants des déchets radioactifs des réacteurs nucléaires. Lorsqu'on les achemine vers la Hague, il est indispensable de les placer dans des containers munis de radiateurs à huile. Au moment du stockage définitif , il faudra bien prendre garde à ce que cette chaleur puisse sans cesse s'évacuer librement pendant toute la durée de vie ces radio-isotopes, qui peut se chiffrer en dizaines ou en centaines d'années, sous peine de risquer une détérioration, de l'enveloppe. 
Ce phénomène d'émission de chaleur par les radio-isotopes créés lors de la catastrophe de Tchernobyl en grande quantité est également responsable des reprises d'incendies dans le réacteur, considéré à tort comme "éteint" ( chimiquement, oui, nucléairement, non )."

Extrait de son livre Les enfants du diable.





Jean-Pierre Petit, astro-physicien.

Jean-Pierre PETIT est un ancien Directeur de Recherche au CNRS. L'essentiel de son livre (Les enfants du diable) a été écrit en 1986. Il avait été commandé par un grand éditeur français qui, au dernier moment, refusa de le publier, sans doute pour deux raisons : soit il ne crut pas aux révélations qu'il contenait, soit il fut effrayé par ce qu'il trouva dans ce manuscrit.

Depuis l'effondrement de l'URSS, le public a tendance à croire que le danger thermonucléaire s'est éloigné. Il n'en est rien, et, après lecture, le lecteur verra que les choses sont devenues pires encore.
  
 http://www.savoir-sans-frontieres.com/JPP/telechargeables/Francais/les_enfants_du_diable1.pdf

jeudi 18 juillet 2013

Le MEDEF sort du bois

Faut-il s'offusquer de l'attitude du MEDEF ou se réjouir de le voir apparaître pour ce qu'il est : le défenseur d'intérêts qui ne sot pas ceux de la France. La lutte est engagée. Le MEDEF la perdra et ne réussira qu'à retarder des échéances inéluctables.

 

 

Le Medef refuse les conclusions du débat sur la transition énergétique !

L'exercice était périlleux. C'est désormais un échec. Le Medef, la CGPME, l'Union professionnelle artisanale et la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles refusent d'avaliser les quinze recommandations du débat national sur la transition énergétique qui s'achève officiellement le 18 juillet.


Le débat était l'une des pièces maîtresses du gouvernement pour lancer la transition énergétique, l'un des "grands chantiers du quinquennat", selon les mots de François Hollande, qui doit conduire à une société française sobre en carbone à l'horizon 2050
.../...

Derrière ce coup de colère du patronat, certains voient la patte de Pierre Gattaz, le nouveau président du Medef qui, dans la lignée de Laurence Parisot, refuse toute remise en cause du modèle énergétique français fondé depuis les années 1970 sur le nucléaire, et appelle à l'exploitation du gaz de schiste.


 


LE NUCLÉAIRE, SUJET DE DISCORDE
Pour justifier son geste, le Medef avance deux arguments majeurs. Le premier concerne les problèmes de gouvernance du débat qui ont donné lieu à des "dysfonctionnements", selon lui. En réalité, le patronat, s'il est habitué à dialoguer avec les syndicats, ne reconnaît pas la représentativité des ONG présentes aux discussions.


Le second point concerne des recommandations jugées "inacceptables ou insuffisantes". À commencer par la division par deux de la consommation d'énergie à l'horizon 2050,nécessaire selon les experts scientifiques du débat pour tenir les engagements de la France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. "Cette trajectoire n'est pas nécessaire pour réaliser la transition énergétique, et n'est pas compatible avec la perspective d'un retour à la croissance forte", souligne le document patronal.


Autre sujet de discorde, le nucléaire : "Il est incohérent de recommander la fermeture de centrales sûres et rentables. Il est essentiel d'interdire toute fermeture d'actif pour des raisons 'politiques'." Une fin de non-recevoir à la volonté de François Hollande de fermer la centrale de Fessenheim avant la fin de son quinquennat et de réduire de 75 % à 50 % d'ici à 2025 la part de la production de l'électricité issue de l'atome.

Enfin, dans la lignée du plaidoyer pour le maintien du nucléaire en l'état, les objectifs proposés en matière d'énergies renouvelables (plus de 27 % en 2020 et entre 30 et 40 % en 2030) sont estimés irréalistes.

"ATTITUDE SCANDALEUSE"
Puisque de grandes entreprises comme Saint-Gobain ou GDF-Suez et le secteur du BTP sont intéressées dans les investissements déployés dans la transition énergétique - rénovation thermique, efficacité énergétique, mobilité durable - le Medef prend soin de rappeler son attachement à la démarche. Mais son raidissement a un objectif clair : avertir le gouvernement qu'en aucune façon "les recommandations du Conseil national ne peuvent être un point d'entrée pour la future loi de programmation énergétique débattue en principe au premier semestre 2014", indique un représentant patronal.


"Cette attitude du patronat est scandaleuse", s'insurge Bruno Rebelle (1), membre du comité de pilotage du débat. Cet ancien responsable de Greenpeace souligne que le Medef a jusqu'à mercredi après-midi demandé des ajustements aux quinze propositions, pour ne plus jouer le jeu au final. De son côté Benoît Hartman, porte-parole de France Nature Environnement qui rassemble 3 000 associations, estime que le Medef se comporte comme "un brigand". "Le texte du conseil national du débat a été influencé par le Medef jusqu'à la dernière minute. Il est agacé de ne pas avoir pu avoir raison sur tout. Mais c'est cela la démocratie !"


Reste à jouer la troisième mi-temps. Les regards se tournent d'abord vers l'Élysée. La volonté politique de François Hollan
de sera-t-elle assez forte pour imposer un projet de loi sur la transition énergétique qui fixera un cap clair ? Il faudra ensuite compter sur un débat houleux à l'Assemblée nationale lorsque le projet de loi de programmation énergétique sera débattu. "Le nucléaire avait été exclu du Grenelle de l'environnement, rappelle Laurence Tubiana, animatrice du débat national. On comprend bien pourquoi aujourd'hui.


 La bagarre ne fait que commencer."

http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/07/18/le-medef-refuse-les-conclusions-du-debat-sur-la-transition-energetique_3449282_3244.html
  

 Ne nous laissons pas emmener en Batho...

1) Le "rebelle de l'environnement" ( ce blog) est sans rapports avec cet homonyme, Bruno Rebelle, que nous saluons.

dimanche 14 juillet 2013

Que faudra-t-il que nous apprenions pour comprendre ?

   

Japon: un bar hautement radioactif pêché à des kilomètres de Fukushima

Un bar pêché au large de la ville de Hitachi, dans la préfecture d'Ibaraki, à quelques dizaines de kilomètres de Fukushima, présente une quantité de césium radioactif mesurée à plus de 1000 becquerels par kilogramme, alors que la limite pour les aliments a été fixée à 100 becquerels par kilogramme. Un niveau de radioactivité jusqu'à présent inédit pour un poisson de cette espèce, dix fois supérieur à la limite autorisée au japon.

Comme toutes les espèces dont un spécimen d'une région donnée a dépassé la limite, le bar d'Ibaraki n'est pas mis sur le marché. Mais ce cas illustre le fait que la contamination issue de l'accident de Fukushima reste, plus de deux ans après, importante, dispersée et difficile à appréhender car il est impossible de tout contrôler.


AUGMENTATION PRÉOCCUPANTE DES TAUX DE CÉSIUM RADIOACTIF
 
La centrale nucléaire a été gravement endommagée par le violent séisme et le tsunami du 11 mars 2011. La coupure de l'alimentation électrique provoquée par la déferlante avait engendré un arrêt des systèmes de refroidissement du combustible, qui avait fondu dans le cœur de trois des six réacteurs du site, d'où la présence de nombreux éléments radioactifs alentour, en mer, dans l'air et au sol.

Par ailleurs une brusque montée des taux de césium radioactif a été mesurée ces derniers jours dans la nappe phréatique, en bordure de mer près de la centrale. Mardi 9 juillet, l'exploitant Tepco a mesuré dans un forage situé entre les réacteurs et le bord de mer, une nouvelle augmentation des taux de césium radioactif dans la nappe phréatique. Ils atteignaient 22 000 becquerels par litre d'eau (Bq/l) pour le césium 137 et 11 000 Bq/l pour le césium 134. Le 8 juillet, ces niveaux étaient de 18 000 et 9 000 Bq/l, soit respectivement... 86 et 99 fois plus que les taux relevés trois jours auparavant.







jeudi 17 janvier 2013

Éradiquer la misère, c'est possible, disait Hugo.

C'était au XIXe siècle. Hugo est d'un autre temps. Nous ne sommes pas tous déistes. Pourtant son propos est doublement actuel : "on peut détruire la misère" et "tant que le possible n'est pas fait, le devoir n'est pas rempli". N'est-ce qu'un discours d'écrivain ? Non ! Est-ce trop demander aux hommes ? Non ! Est-ce seulement un texte du passé tout juste bon à faire encadrer ? Non ! 

Cela nous concerne-t-il encore ? Oui ! Est-ce une parole pour les "indignés" ? Oui ! Cela doit-il inspirer l'action de ceux pour qui le mot écologiste a un sens ? Que oui !

 

 Victor Hugo


© Bibliothèque de l'Assemblée nationale - Photo Irène Andréani

 

« Détruire la misère »

Discours à l'Assemblée nationale législative : 9 juillet 1849

 


Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu'on peut supprimer la souffrance en ce monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent et qui affirment qu'on peut détruire la misère.

Remarquez-le bien, messieurs, je ne dis pas diminuer, amoindrir, limiter, circonscrire, je dis détruire. Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n'est pas fait, le devoir n'est pas rempli.
La misère, messieurs, j'aborde ici le vif de la question, voulez-vous savoir jusqu'où elle est, la misère ? Voulez-vous savoir jusqu'où elle peut aller, jusqu'où elle va, je ne dis pas en Irlande, je ne dis pas au Moyen Âge, je dis en France, je dis à Paris, et au temps où nous vivons ? Voulez-vous des faits ?
Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l'émeute soulevait naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles, des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants, n'ayant pour lits, n'ayant pour couvertures, j'ai presque dit pour vêtement, que des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures s'enfouissent toutes vivantes pour échapper au froid de l'hiver.
Voilà un fait. En voulez-vous d'autres ? Ces jours-ci, un homme, mon Dieu, un malheureux homme de lettres, car la misère n'épargne pas plus les professions libérales que les professions manuelles, un malheureux homme est mort de faim, mort de faim à la lettre, et l'on a constaté, après sa mort, qu'il n'avait pas mangé depuis six jours.
Voulez-vous quelque chose de plus douloureux encore ? Le mois passé, pendant la recrudescence du choléra, on a trouvé une mère et ses quatre enfants qui cherchaient leur nourriture dans les débris immondes et pestilentiels des charniers de Montfaucon !
Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société tout entière ; que je m'en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels faits ne sont pas seulement des torts envers l'homme, que ce sont des crimes envers Dieu !
Vous n'avez rien fait, j'insiste sur ce point, tant que l'ordre matériel raffermi n'a point pour base l'ordre moral consolidé !

mardi 15 janvier 2013

Fin de l'Occident, naissance du monde

Le sommet de Doha sur le changement climatique qui s'est tenu en décembre 2012 -le 18ème du genre- aura été une fois encore l'occasion pour la communauté scientifique et internationale de tirer la sonnette d'alarme. Etayé par de nombreuses publications, le point de non retour serait déjà atteint. Malgré ces éléments tangibles, les responsables mondiaux ne semblent toujours pas prendre la mesure de la gravité de la situation, laquelle appelle pourtant à un changement radical de paradigme.

 
 

Depuis de nombreuses années, l'essayiste Hervé Kempf œuvre pour un renouvellement de la matrice idéologique écologique. Auteur de plusieurs ouvrages (« Pour sauver la planète, sortez du capitalisme » et « L'Oligarchie ça suffit, vive la démocratie »), il sort un nouvel essai « Fin de l'Occident, naissance du monde », destiné à souligner l'impossible conciliation entre notre modèle de développement et l'état de notre planète. 

Le constat est le suivant : les contraintes écologiques interdisent que le niveau de vie occidental se généralise à l'échelle du monde. Afin d'éviter la catastrophe, l'appauvrissement matériel de l'Occident serait dès lors inéluctable. Face à ce diagnostic sans concessions, Hervé Kempf nous place face à un choix : accepter l'abandon de notre modèle de société, ou le maintenir en l'état au prix d'inéluctables violences

Si l'état des lieux dressé est inquiétant, l'essai « Fin du l'Occident, naissance du monde » se veut pourtant optimiste : un nouveau monde est possible, sous réserve de répondre aux défis qui se posent à nous : comment les pays riches devront-ils s'organiser pour réduire leur consommation matérielle et énergétique ? Vers quel modèle de développement devront-ils s'orienter face à l'épuisement des ressources bio-écologiques ? Quelle place l'Europe peut-elle prendre dans l'émergence de ce nouveau monde, plus sobre, plus juste, et moins agressif ?

Hervé Kemp est fondateur de Reporterre, essayiste, et journaliste.

vendredi 11 janvier 2013

L'or tue. Le ministre autorise.

  

Cyberaction n°516 mise en ligne le jeudi 10 janvier 2013

En Guyane française, le Ministre du Redressement Productif vient de délivrer un permis d’exploitation aurifère dans une zone pourtant interdite à l’exploitation minière.
 
exploitation aurière guyane

Plus d'infos :

Cet arrêté (JO du 11 décembre) octroie un permis d’exploitation à la société aurifère REXMA, sur la Crique Limonade, située dans la zone d’adhésion du Parc national amazonien de Guyane, à proximité du village de Saül, porte d’entrée du Parc. Pourtant, depuis le 1er janvier 2012, le Schéma Départemental d’Orientation Minière (SDOM) classe la zone comme interdite à ces activités. Ce schéma avait fait l’objet d’une large concertation avec toutes les parties prenantes dont la FNH. Cette décision unilatérale est incompatible avec les textes en vigueur.
Elle est aussi en contradiction avec le processus de consultation de la Charte du Parc Amazonien et les objectifs de concertation en cours sur la réforme du code minier.

Ce permis est contraire :
  • Au zonage du Schéma d’Aménagement Régional (SAR),
  • Au zonage du Schéma Départemental d’Orientation Minière (SDOM),
  • Aux rapports préalables défavorables des institutions régionales et des services de l’Etat (DRIRE, DEAL, PAG, PREFECTURE DE GUYANE),
  • A l’avis de la quasi-totalité de la société civile guyanaise,
  • Aux délibérations du Conseil Municipal de SAÜL des 18/01/05 et 29/01/08 délimitant un périmètre réduit à 10 kms autour du village au sein duquel aucune exploitation minière ne puisse se faire,
  • Au puissant argumentaire développé par les associations de défense de l’environnement, des élus guyanais, et de la communauté scientifique dans son ensemble.
Situé à 5 km du village, ce territoire fait partie intégrante du bassin de vie des Saüliens ; sa biodiversité en a fait depuis de nombreuses années un atout pour le développement de l’écotourisme et la valorisation durable de son patrimoine naturel exceptionnel.

Nous vous proposons de faire connaitre notre soutien aux populations locales opposées à ce projet minier


http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/abandon-permis-aurifere-quot-limonade-quot-559.html


En savoir plus :

Guyane: quand l'or ruine la biodiversité

http://www.journaldelenvironnement.net/article/guyane-quand-l-or-ruine-la-biodiversite,32518
http://www.abonentendeur-saul.net/index.html
Le Président de Région, Rodolphe Alexandre, apporte un soutien sans réserves au Maire de Saül, Hermann Charlotte dans son opposition à l’implantation de la société Rexma à proximité immédiate du bourg de la commune.
http://www.blada.com/boite-aux-lettres/infos-citoyennes/8834-Permis_Rexma_la_reaction_du_president_de_Region.htm
La Fondation Nicolas Hulot demande l'annulation du permis Rexma
http://www.blada.com/boite-aux-lettres/infos-citoyennes/8835-La_Fondation_Nicolas_Hulot_demande_l_annulation_du_permis_Rexma.htm  

  Colonialisme et capitalisme se sont confondus. 
Et ça continue !