vendredi 12 septembre 2008

La tomate tueuse de l’Amérique du Nord



Extrait d’un article de Peter Bahouth publié dans la revue L’Ecologiste n°2.


L’histoire de cette tomate commence au Mexique, sur une terre rachetée par une compagnie américaine. Sa graine est un hybride créé grâce aux subventions de recherche financées par le contribuable américain. La terre en question a d’abord été aspergée de méthyle bromide, 120 fois plus nocif pour la couche d’ozone que le CFC-111. Elle a ensuite été traitée avec des pesticides produits et distribués par Monsanto l’un des plus grands pollueurs des Etats-Unis (et d’ailleurs !). Les déchets issus de la production de ces pesticides sont transportés par bateau et entreposés dans le dépotoir de produits toxiques le plus vaste du monde à Emelle, en Alabama, dont la plus grande partie des habitants vit dans la pauvreté.
Les journaliers mexicains ne sont pas protégés contre les pesticides : pas de gants, ni de masques ou de consignes de sécurité. Ils gagnent environ 2,50 dollars par jour et n’ont pas de couverture sociale.

Récoltée, la tomate est posée sur un emballage plastique et sur un plateau en plastique, puis dans des boîtes en carton. L’emballage a été manufacturé par une compagnie au Texas, ses travailleurs et habitants risquent de connaître une augmentation significative du taux de cancer, un affaiblissement du système immunitaire et des troubles de croissance à cause de leur exposition à un fort taux de dioxine. Les fibres de carton proviennent d’arbres vieux de 300 ans ayant poussé en Colombie Britannique (Canada) ; le carton est fabriqué dans la région des Grands Lacs dont on déconseille aux habitants de consommer les poissons, pollués à la dioxine ; il est ensuite expédié par voie maritime vers le Mexique.
Une fois dans les cartons, les tomates, rougies à l’éther, insipides et sans valeur nutritionnelle, sont expédiées par camions réfrigérés vers le Canada.

Les camions et les centres de distribution sont équipés d’un système de réfrigération à base de CFC produit par Du Pont.
Une fois à bon port, l’emballage plastique est jeté, collecté et renvoyé aux États-Unis pour être brûlé dans un incinérateur à Detroit. Il faut du carburant pour assurer tous ces voyages. Contribuant au réchauffement du climat, le pétrole nécessaire au ravitaillement des camions a nécessité un forage dans le Golfe Campeche au Mexique.

Bienvenue en Amérique du Nord, votre salade de tomates est arrivée. Bon appétit !



http://bellaciao.org/fr/spip.php?article71000

http://www.ecologiste.org/

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