dimanche 12 juin 2011

Lagarde après DSK pour la même politique au FMI

Le PPP, ou partenariat public privé, est une machine à privatiser. C'est une invention française. Elle s'exporte. Par exemple en Russie, et pour la première fois, avec les conseils et le soutien de Christine Lagarde. Les écologistes russes se battent contre un projet d'autoroute écrasant une forêt. L'entreprise française Vinci, experte en autoroutes privées accompagne le projet.

À la tête du FMI, Christine Lagarde serait aux manettes pour exécuter ce type de politique là. Certes, elle ou un autre pourrait faire la même politique au détriment des habitants du monde entier. Autant que ce ne soit pas un Français ou une Française qui s'illustre dans ce genre de manifestation de la toute puissance du capitalisme... Puisse-t-elle donc échouer dans la quête du pouvoir qu'exerçait, loin de tout socialisme, - l'admettra-t-on enfin ? - , Dominique Strauss-Kahn.




Le premier PPP ou partenariat-public-privé en Russie

Sobianine et Lagarde, le 16 juin 2009.
Sobianine et Lagarde, le 16 juin 2009.

Et que vient donc faire Christine Lagarde chez les Robins des Bois russes ? Le 16 juin 2009, la ministre accueille à Bercy Sergueï Sobianine, vice-premier ministre de la Fédération de Russie, pour une session du Conseil économique, financier, industriel et commercial franco-russe (CEFIC). Et à cette occasion (photo ci-contre), elle annonce la signature de l'accord qui permet au groupe français Vinci d'intégrer le consortium qui va réaliser l'autoroute, la North-West Concession Company (la signature effective interviendra le 27 juillet 2009 – à lire ici une dépêche de l'agence russe Ria-Novosti).

Car cette autoroute à péage est le premier PPP, partenariat-public-privé, en Russie. Le consortium d'entreprises supporte une large partie des coûts d'investissement, moyennant une concession d'exploitation de 30 ans : pour ce seul tronçon de 43 kilomètres, il est d'ailleurs prévu que l'État russe et les automobilistes verseront au moins 1,5 milliard d'euros sur la période. Une belle affaire pour Vinci, qui a acquis une large expérience en la matière en étant le premier bénéficiaire de la privatisation des autoroutes françaises (à lire ici la présentation par Vinci du contrat).

En poussant à l'accord avec Vinci, accusent les écologistes russes, la ministre s'est rendue complice de tous les forfaits de ce projet. En vrac : fuites de capitaux, évasion fiscale, corruption, violations des lois sur l'environnement, répressions des manifestions diverses.


Le Mouvement de défense de la forêt de Khimki a également dans le collimateur le groupe Vinci, accusé de s'être prêté à un montage financier illégal. « Ce projet est une pure affaire de corruption entre le groupe français Vinci et des officiels russes malhonnêtes, est-il écrit dans la lettre adressée au FMI. Le résultat est que l'argent du budget fédéral et des banques d'Etat va finir dans des paradis fiscaux au Liban, à Chypre et dans les îles Vierges britanniques. » Christine Lagarde ne pouvait ignorer cela ni les violentes répressions déjà intervenues contre les opposants quand elle a débloqué la signature en 2009, ajoutent les écologistes.

D'autres organisations russes (à découvrir ici) se sont en effet largement penchées sur le montage financier du consortium qui intègre le groupe Vinci. Dans une note titrée « Vinci, une couverture pour les oligarques et les paradis fiscaux du premier PPP routier russe », la très sérieuse organisation Bankwatch Network (site à consulter ici) tente de reconstituer l'actionnariat particulièrement opaque d'un consortium en forme d'usine à gaz.

http://www.mediapart.fr/journal/international/020611/lagarde-au-fmi-meme-les-ecologistes-russes-nen-veulent-pas

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