samedi 21 août 2010

Le Jour du dépassement

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Le jour du dépassement est une date dans l'année où, théoriquement, les ressources renouvelables de la planète pour cette année auraient été consommées. Au-delà de cette date, l'humanité puiserait dans les réserves naturelles de la terre d'une façon non réversible si bien qu'à terme la raréfaction des ressources condamnera l'humanité à rationner les ressources.

Cette date est calculée par l'organisation non gouvernementale Global Footprint Network, et publiée sous le nom de Earth Overshoot Day. Chaque année, depuis 1986 (première année de dépassement d'après les calculs), cette date est de plus en plus précoce dans l'année. En 2010, la date calculée est le 20 août 2010.

Le jour du dépassement global est un nouvel indicateur dont l'objectif est de réveiller le monde. Un calcul simple permet de rapporter cette mesure sur une échelle de temps. En divisant la capacité de production du milieu naturel par l'empreinte écologique multiplié par 365 on obtient le nombre de jours de consommation que la terre peut supporter.



« Cette mobilisation est essentielle au moment où les conséquences de la surexploitation des ressources éclatent au grand jour. Nous consommons et brûlons plus de carbone que les forêts et les océans ne sont capables d’en absorber, ceci entraînant des dérèglements climatiques majeurs. La déforestation intensive, le captage excessif de l’eau douce dans certains pays en voie de désertification, la surpêche dans les océans en sont d’autres exemples. Seuls des changements profonds, basés sur des principes de sobriété et d’équité dans l’utilisation des ressources nous permettront de construire les fondements de sociétés soutenables. » Explique Alain Dordé, secrétaire des Amis de la Terre, à l’occasion de la prochaine « journée du dépassement ».


Le « jour du dépassement », déterminé par l’association canadienne Global Footprint Network, est relevé selon les critères de ressources disponibles et la consommation totale de ces ressources par l’humanité sur une année. Ainsi le « jour du dépassement » correspond à celui ou la consommation devance les ressources biologiques, signifiant l’emprunt de l’humanité sur les systèmes écologiques.

Le samedi 21 août marquera donc ce « jour du dépassement » « nous aurons à ce jour entièrement consommé le budget écologique annuel de la Terre. » explique Alain Dordé.

A l’occasion du samedi 25 septembre, l’organisation, Les Amis de la Terre, tentera de rassembler nos consciences en livrant des informations sur la surconsommation des ressources biologiques et des besoins nécessaires quant à l’équité entre pays riches et pays pauvres. Plusieurs groupes et organisations locales seront réunis ce 25 septembre pour débattre de nos sociétés et nos modes de consommation, afin de tendre vers une société sobre et supportable.

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D'écologie en Écojoly.


Quel message écologique serait-elle en mesure de faire passer ?

Éva Joly pourrait bien être la candidate des écologistes pour les élections présidentielles de 2012.
Cette magistrate de 66 ans est en la pleine possession de ses moyens.
Elle sait parfaitement qu'elle ne sera pas élue.
Elle sait aussi qu'elle pourrait être la candidate écologiste ayant obtenu le meilleur score depuis qu'il y a eu des candidats verts présents lors de l'élection majeure du système politique français.

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Éva Joly, ou Diva jolie, ou Écojoly, qu'importe ! Ne la rendons pas ridicule !

L'essentiel devrait tenir en trois propositions :
• Que dans ce scrutin, d'avance truqué, une parole écologique, sans concession, à la hauteur des enjeux de civilisation, s'exprime tout de même, devant le pays.
• Que le résultat obtenu soit respectable et rendent obligatoire la prise en compte de ce courant de pensée populaire, social et écologiste.
• Que les voix obtenues ne soient pas revendues à des productivistes nucléaires dits "de gauche".


Pour aller tout droit, ou tout à droite, par exemple, votez Strauss-Kahn ?

Il va de soi que sans mise en cause des institutions de la Ve République et sans rupture du lien entre le pouvoir et les grandes fortunes, cette candidature n'aurait aucun sens.

L'élection du Chef de l'État au suffrage universel a vécu. Ceux qui veulent faire perdurer ce système anti démocratique dont on a vu toute la malfaisance, lourdement aggravée par le couplage des présidentielles et des législatives, ne devraient pouvoir bénéficier des suffrages des écologistes.

La "gauche de gauche", si elle devait exploser, de nouveau, en chapelles électorales, se ridiculiserait à jamais et devrait être, un bonne fois pour toutes, abandonnée, à commencer par les chapelles du PCF et du NPA qui ont perdu toute crédibilité.



Que ceux qui cherchent ailleurs s'en souviennent : une page historique s'est tournée. Quiconque resterait englué dans des vieilleries politiciennes subirait un échec retentissant. Et c'est ce sur quoi compte une droite mal en point mais qui n'a pas, en son jeu, comme seul atout, Nicolas Sarkozy qui, décidément, n'a rien d'un as ni d'un roi.

vendredi 20 août 2010

Ils trahissent l'écologie comme les socialistes ont trahi le socialisme

Les écologistes sont une aberration

... estime Fabrice Nicolino. Je ne suis pas loin de penser de même. Ils trahissent l'écologie comme les socialistes ont trahi le socialisme. Il y a des exceptions, certes. Mais sur le fond, ils confondent le pouvoir et la possibilité d'action, et cela les conduit à l'électoralisme, d'abord. Au risque de tuer l'écologie. Je reviens de Nantes et fais la même lecture des comportements que Fabrice Nicolono. Lisons-le.

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Je me vois comme une aberration, et je pense, et j’espère même que nombre d’entre vous ressentent la même chose. Je n’écris pas cela pour le (douteux) plaisir de me pousser du col, histoire de me distinguer par le paradoxe, sous les applaudissements. Non, je jure solennellement que je le crois. Une aberration.

Les hommes normaux, quelle que soit leur couleur politique, jouent le rôle que la vie leur a octroyé. Les écologistes, non. Je précise que je ne place pas dans cette dernière catégorie ceux d’Europe-Écologie ni bien entendu, malgré quelques exceptions, les Verts. Non pas. Pour d’innombrables raisons que je ne peux ni ne souhaite d’ailleurs expliciter, ce courant politique n’a rien d’écologiste. Post-soixantuitard - très tard -, individualiste, hédoniste, « environnementaliste » peut-être, mais écologiste, sûrement pas. Voyez plutôt la plaisante et désespérante pantomime jouée au cours des Journées d’été des Verts, à Nantes. Ces mensonges, ces trucages, ces traquenards, ces scènes mille fois jouées et rejouées depuis la création du mouvement, en 1984.

Dans ce conglomérat, je connais certains de près, j’ai même de vieux amis, mais considéré globalement, il n’est qu’une queue de comète dérisoire de mouvements nés il y a quarante ans. Au reste, la plupart de ces gens, Cohn-Bendit en tête, sont des papys et des mamies. Ne rêvons pas : ils incarnent la critique modérée d’un monde extrémiste, qui menace tout, et finira par emporter ce qui tient encore debout. Non, je vous en prie, ne nous trompons pas. Les écologistes sont ceux qui entendent soumettre la politique d’aujourd’hui aux vastes impératifs de demain. Ils prétendent s’occuper du tout qu’est la vie, faite de toutes les vies de tous les êtres vivant sur terre, et la sauver. Ce projet délirant ne peut que s’opposer aux misérables combinazioni qui font le quotidien des réalistes.

S’il est à ce point délirant, c’est que les humains ne sont pas programmés pour cela. Quand j’écris programmé, je ne sais pas ce que je veux dire. S’agit-il de génétique, de culture, plus probablement d’un mélange aléatoire des deux ? Il est en tout cas manifeste que l’action humaine se porte sur l’immédiat. Le jour même, souvent, et l’on comprend cela sans peine chez eux qui ont « le pain quotidien relativement hebdomadaire ». Même chez ceux qui mangent, même chez ceux qui consomment comme et quand on leur dit de faire, l’horizon ne dépasse pas, dans le meilleur des cas, celui des enfants de la famille. Encore entend-on rituellement, chez la plupart, cette phrase sacramentelle : « Ils se démerderont, comme on a fait ». Où l’on voit bien que l’aveuglement ne saurait être plus total. Car ces excellentes personnes, que nous connaissons tous, ne voient pas que, précisément, on ne pourra pas se démerder. Pour la raison bien simple qu’un tsunami aura entre-temps emporté la plupart des esquifs disponibles.

Que se passe-t-il ? Exactement les mêmes phénomènes qu’à toutes les périodes de l’histoire connue des hommes. On s’intéresse à son sort, on joue des coudes pour obtenir un peu plus d’air, de bouffe et de confort, et l’on imagine ce que l’on est capable d’imaginer, c’est-à-dire la répétition du même. Or la crise écologique, par un extraordinaire coup du sort, n’est pas une répétition. C’est une radicale nouveauté. S’y adapter nécessiterait de rompre mentalement avec des millénaires de tradition humaine. Peut-être bien davantage. Au cours de ce si long passé, il s’agissait pour l’essentiel de s’emparer de ce qui pouvait se présenter. Comme nous n’étions jamais sûrs que la chance passerait une seconde fois, nous engloutissions au plus vite, en se cachant éventuellement, ce que nous trouvions sur le chemin. Toujours ça de pris !

Rien n’a changé, sauf que plus rien n’est pareil. Il faudrait apprendre en quelques années ce que des dizaines de siècles nous ont appris à dédaigner. Le temps long. La coopération définitive. La paix. Les liens cachés entre toutes les créatures et tous les êtres. La supériorité ontologique de la vie sur la mort. On n’y est pas. Je vois bien que mes contemporains n’entendent pas faire passer le sort des chauves-souris et des Mongols, des vautours et des Lapons, des ours bruns et des Bantous, des chimères et des Achuar, des licornes et des Penan, avant les élections de 2012.

J’en reviens au point de départ. Les écologistes sont une aberration culturelle et chromosomique. Ils ont donc tort, et on leur rira encore longtemps au nez. Mais l’évolution est d’un mystère insondable, et tire profit, parfois contre toute attente, d’une minuscule altération que personne n’avait jusque-là remarquée. Aussi bien, la distance entre une aberration et une altération n’est pas si grande que cela. Nous n’avons pas la moindre chance d’être entendus par ce monde imbécile et cruel. Mais il suffira d’une seconde, d’une fraction de seconde, d’un lumignon, d’un fenestron. Et tout le reste suivra. Voyez, je suis dans un jour de trêve, et de rêve.

Les principaux livres de Fabrice Nicolono.

samedi 14 août 2010

Rassurant : la Russie maîtrise le nucléaire !

Tout est dit : la Russie persiste à se vouloir en capacité de développer, seule, le nucléaire, dans la fédération comme à l'extérieur, tout en protégeant ses installations. Elle est, comme la France, un danger pour le monde mais ne l'admettra jamais. En voici des preuves.

Vue de de la centrale nucléaire de Bouchehr, en Iran.

Centrale de Bouchehr

AFP- Mis en ligne le 13/08/2010

1 - La Russie met en route la première centrale nucléaire d'Iran

http://www.lalibre.be/actu/international/article/602330/la-russie-met-en-route-la-premiere-centrale-nucleaire-d-iran.html

L'agence nucléaire russe Rosatom a indiqué que le combustible nucléaire serait alors chargé dans le réacteur de la centrale de Bouchehr, dans le sud de l'Iran, première étape vers sa mise en service effective.

La Russie a annoncé vendredi qu'elle allait procéder le 21 août au lancement technique de la première centrale nucléaire iranienne, une installation qui fait grincer des dents dans les pays occidentaux qui accusent Téhéran de chercher à se doter de l'arme atomique.

"Le combustible sera chargé dans le réacteur le 21 août. A partir de ce moment, Bouchehr sera considérée comme une installation nucléaire", a expliqué le porte-parole de Rosatom, Sergueï Novikov.

L'agence russe du nucléaire n'a cependant pas précisé quand la centrale serait réellement mise en service et produirait de l'électricité.

La construction de Bouchehr avait été officiellement achevée en février 2009 et la Russie avait ensuite livré le combustible nucléaire nécessaire à son fonctionnement.

Les responsables russes ont pour leur part souligné que le développement de Bouchehr se faisait sous le contrôle de la Russie, allié historique de l'Iran, et de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).


2 - La Russie va construire une centrale nucléaire flottante.

http://www.planetenonviolence.org/Nouvelle-Centrale-Nucleaire-Russe-sur-une-Plateforme-en-Mer_a876.html


Modèle informatique de la future plateforme nucléaire russe Copyright Der Spiegel.

Les défenseurs de l’environnement lancent un appel craignant une catastrophe nucléaire en mer. Les experts en prolifération nucléaire font remarquer que la plateforme nucléaire flottante utiliserait, pour produire de l’électricité, de l’uranium du type de celui utilisé dans la fabrication des armes nucléaires.

La semaine dernière la Compagnie d’énergie nucléaire russe Rosenergoatom et le poste militaire de stationnement maritime Semach à Severodvinsk sur la mer Arctique ont signé un contrat pour la construction de la première centrale nucléaire flottante au monde. Celle-ci, longue de 140m et large de 30m, coûtera 270 millions de dollars et sera pourvue de 2 réacteurs dans sa quille. Ensemble, ils produiront 70 mégawatts d’électricité, presque le 20ème de ce que peut produire une centrale fixe sur terre. La plateforme de Modele informatique de la future plateforme nucléaire russe Copyright Der Spiegedevrait devenir opérationnelle en 2010, mais cela pourrait juste marquer le début d’un projet de production en séries. Des pays comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie, et les pays du Golfe Persique se sont déjà montrés intéressés, semble-t-il.

Les plans russes promettent une solution flexible aux problèmes d’énergie : la plateforme peut abriter une équipe de 55 membres d’équipage, un centre de contrôle des réacteurs, et de quoi stocker les bâtons de fuel nucléaire. Néanmoins des remorqueurs seront nécessaires pour amener la plateforme sur son site de production, car elle ne sera pas elle-même équipée de moteurs à propulsion. Les russes affirment que ce bateau pourra répondre aux besoins énergétiques des villes côtières de 200 000 habitants.

L’organisation pour la protection de l’environnement norvégienne Bellona a décrit le projet comme une « idée complètement malade ». Les norvégiens sont soutenus par le groupe de protection de l’environnement russe Green Cross. Le porte parole du groupe, Vladimir Kuznetsov, ancien directeur de l’Agence Russe de Régulation Nucléaire, croit que les plateformes flottantes sont une « menace aux océans de la planète et au TNP ».

Le problème c’est en fait que des réacteurs du type KLT-40C devraient être utilisés sur la plateforme. Les réacteurs de ce type sont également utilisés pour fournir l’énergie des brises glaces nucléaires russes. Les réacteurs seraient certainement modifiés pour servir comme fournisseurs d’énergie, mais cela ne change pas le fait qu’ils sont de conception délicate et sujets aux accidents. Les réacteurs fonctionnent en utilisant des bâtons de fuel nucléaire constitué à 40% d’Uranium fissible 235. Ce type d’uranium est du type employé dans l’armement, et pourrait être utilisé pour construire des douzaines de têtes nucléaires. Des soldats seront nécessaires pour protéger la plateforme de terroristes.

La sécurité effective de cette entreprise est loin d’être fiable. Alors que les accidents de réacteurs sur les bateaux russes sont gardés secrets, des informations sur plusieurs accidents sérieux à bord des brises glaces à énergie nucléaire ont été dévoilés à l’ouest. Dans deux cas au moins, des matériaux nucléaires ont fondu sur ces bateaux brises glaces suite à une défaillance des systèmes de refroidissement.

Parce que la centrale sera refroidie en utilisant l’eau de mer, un incident du réacteur pourrait entraîner la contamination de zones maritimes entières. Selon l’expert suédois Oddbjörn Sandervag, les effets d’un accident d’un pétrolier serait négligeable en comparaison.

Ce concept reste aussi économiquement peu convaincant. Le prix du kwh sera de 6 cents, selon le directeur du projet. Les centrales fonctionnant au Gaz produisent de l’énergie au prix de 2 cents. Et cela n’inclut pas le coût de l’assurance, la sécurité et le coût pour se débarrasser de cette centrale après une utilisation moyenne de 40 ans.


3 - Le feu approche du centre nucléaire de Sarov.

http://www.lefigaro.fr/international/2010/08/12/01003-20100812ARTFIG00522-les-feux-russes-menacent-toujours-des-sites-nucleaires.php

Principale source d’inquiétude du ministère russe des Situations d’urgence : l’incendie qui ravage une réserve naturelle à l’est de Moscou, gagne du terrain et approche du centre nucléaire de Sarov. Les autorités admettent qu’il représente "un certain danger".

La situation s'est de nouveau  dégradée dans la région de Sarov, qui abrite un important complexe  nucléaire, évacué la semaine dernière en urgence de tous ses matériaux  radioactifs.

Source : Le Figaro

La situation s'est de nouveau dégradée du côté de Sarov, qui abrite un centre où sont fabriquées des bombes atomiques.

La situation est à l'image du ciel de Moscou, trompeuse. Dans la capitale débarrassée de son nuage de fumée, le niveau d'oxygène reste 4 fois inférieur à la normale. De même, si la superficie totale des incendies ne cesse de diminuer, la menace nucléaire n'est toujours pas écartée.

Les incendies ont gagné Sosnivka, une localité ukrainienne située à moins de 60 km au sud de Tchernobyl. Plusieurs hectares de tourbières y brûlent depuis lundi, a annoncé jeudi le ministère ukrainien des Situations d'urgence. En Russie, 3 900 ha de zones contaminées par la catastrophe de 1986 sont touchés, explique l'Agence fédérale des forêts, sans préciser si les incendies y sont toujours actifs. Alexeï Iablokov, fondateur de Greenpeace Russie, soutient, malgré les avis rassurants des experts occidentaux, que la fumée des incendies peut propager des particules radioactives sur des centaines de kilomètres, y compris jusqu'en Europe de l'Est.

La situation s'est de nouveau dégradée dans la région de Sarov, qui abrite un important complexe nucléaire, évacué la semaine dernière en urgence de tous ses matériaux radioactifs. Un train, utilisé par les pompiers comme réservoir d'eau, a été positionné sur la voie ferrée menant à Sarov, interrompant le trafic.

Au total, sur les 810.000 hectares en proie aux flammes à travers la Russie, le ministère des Situations d'urgence recense encore plus de 550 incendies, dont 66 feux majeurs. Des chiffres revus à la hausse par l'Agence fédérale des forêts qui évoque près de 600 incendies et 107 feux majeurs.



jeudi 12 août 2010

Tchernobyl : suite et pas fin !

L'Agence fédérale de l'énergie atomique russe (abrégé en Rosatom (en russe : РосАтом)


Selon l'AFP (1), "
des régions affectées par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl ont brûlé depuis juillet en Russie". Il est bien temps de le dire... La liste des zones touchées comprend, en effet, la région de Briansk, à la frontière du Bélarus et de l'Ukraine dans l'ouest de la Russie, où 28 feux de forêt ont ravagé 269 hectares. "Cette zone a été polluée par les retombées de la catastrophe de Tchernobyl en 1986, et le ministre des Situations d'urgence, Sergueï Choïgou, avait souligné, la semaine dernière , craindre que des feux n'en propagent les éléments radoactifs contenus dans le sol et la végétation ? C'est fait !

Quelque 1 400 hectares de zones irradiées ont aussi brûlé dans la région de Tcheliabinsk, dans l'Oural (2 000 km à l'est de Moscou). Le ministère a aussi fait état d'une amélioration de la situation autour de deux centres nucléaires menacés par les flammes, notamment celui de Snejinsk (Oural) où l'incendie a été maîtrisé. Il a aussi dit se préparer à porter "un coup massif" contre le feu près d'un autre centre nucléaire, à Sarov (500 km à l'est de Moscou).

Bref, la gravité, l'importance, l'étendue de la catastrophe sont signalées mais de façon volontairement imprécise. Cela arrange tout le monde et notamment les nucléocrates qui, en Russie comme ailleurs et tout spécialement en France, ne veulent absolument pas que l'opinion s'émeuve trop de cette nouvelle contamination dont les effets ne seront donc jamais connus mais il n'e
st pas douteux qu'ils affecteront d'abord les populations les plus proches de Tchernobyl et autres zones antérieurement polluées.



Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", la situation est critique, d'autant plus que ni les autorités russes ni les autorités françaises ne semblent prendre la mesure de sa gravité (2).

En 1957, dans le centre nucléaire de Mayak, un défaut de refroidissement d’un réservoir de déchets hautement radioactifs avait entraîné son explosion, contaminant 23 000 km2 et plus de 450 000 personnes (3). Le Réseau "Sortir du nucléaire" estime que l’on peut craindre un scénario catastrophe analogue, c’est-à-dire un accident nucléaire majeur.

De façon plus générale, les incendies risquent de mettre à mal les systèmes de refroidissement des installations nucléaires russes (pannes des équipements de pompage ou de re-circulation de l’eau de refroidissement, élévation de la température de l’air ambiant, etc.). En l’absence de tout refroidissement, le cœur d’un réacteur nucléaire entre en fusion en quelques minutes. La fusion du cœur d’un réacteur russe déboucherait sur un accident d’une gravité comparable à la catastrophe de Tchernobyl.

La situation dramatique que connaît actuellement la Russie démontre une fois de plus que les réacteurs nucléaires sont très vulnérables aux événements climatiques extrêmes, dont la fréquence augmente avec le changement climatique. Il est donc suicidaire de prétendre utiliser la technologie nucléaire comme "solution" face au changement climatique.

Accord Nucléaire US Russie sur le Dos de l’Iran
Quand l'ours russe joue avec la baballe nucléaire, le risque est grand pour les spectateurs...

(1) Voir le communiqué de l'AFP du 11-8-10 sur :http://www.boursorama.com/pratique/actu/detail_actu_flash.phtml?num=60c2410ad2c288a199b2cb00da8451cf
(2) Communiqué de presse du 9 août 2010 . http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=actualites&sousmenu=communiques&page=index
(3) « Déchets, le cauchemar du nucléaire », Laure Noualhat, Seuil/Arte Editions, 2009
http://fr.wikipedia.org/wiki/Complexe_nucl%C3%A9aire_Mayak




lundi 9 août 2010

La catastrophe russe éclaire le débat sur le nucléaire

http://c-pour-dire.com/wp-content/uploads/2006/04/tchernobyl_titr2.jpg
Et, en fait de mensonges, il en est d'autres que nous subissons, actuellement !

Ce que nous apprenons, en ce début de mois d'août 2010, nous conduit à repenser totalement ce qui se dit au sujet de l'utilisation de l'énergie nucléaire et en ce qui concerne le recours à l'arme nucléaire comme moyen de défense.

Il apparait que les hommes, en certaines circonstances, -et c'est le cas en cette période de canicule prolongée-, ne peuvent plus contrôler la propagation d'incendies dévastateurs. Cette conséquence d'une grave perturbation climatique est, en Russie, aggravée par la présence, en sous sol, d'immenses quantités de tourbe par où se transmet le feu.

Après un long silence, on admet que la canicule et les fumées toxiques qui s'abattent sur Moscou augmentent la mortalité dans des proportions dramatiques.

Mais il y a pire. En dépit du secret d'État qui élève des murs de silence autour des sites nucléaires, il semble bien que le feu menace des installations nucléaires civiles et militaires, notamment une usine de retraitement de déchets atomiques !

On redoute, -et comment en serait-il autrement ?- que toutes les installations et tous les produits radioactifs ne puissent être mis à l'abri du feu. On coupe, à la hâte, des forêts à proximité des centrales. On ne sait si des produits radioactifs et des bombes sont encore stockés, là où l'incendie approche. Les "combattants du feu" travaillent dans des conditions atrocement difficiles.

Un accident majeur n'est plus impensable. La diffusion de particules radioactives (tant celles qui étaient déposées après Tchernobyl que de nouvelles, libérées par les centrales incendiées) n'est non seulement plus à exclure mais est devenue probable. Le transport de ces particules par l'immense nuage qui se déploie sur la Russie et déjà sur les pays voisins dépend de la direction des vents. Que l'ouest de l'Europe n'ait rien à craindre ne rassure que les naïfs. Que les doses de radioactivité soient faibles, voire très faibles, nous dit-on, en France, ne doit pas nous faire oublier les mensonges des nucléocrates de 1986, mais surtout ne doit pas nous fermer les yeux sur ce que subissent et risquent de subir encore les populations proches : russes, ukrainiennes, biélorusses et autres.

Ces incendies gigantesques, à dimension planétaire, doivent nous apporter un enseignement nouveau et majeur : ce qu'un immense feu de forêts génère peut se produire à l'occasion d'un tremblement de terre ou d'une inondation. (Au fait, qu'en est-il des installations nucléaires pakistanaises sous le déluge de la mousson exceptionnelle qui se produit cet été ?).


Le Pakistan est une puissance nucléaire

Il faut lire, sous cet éclairage, le discours à Hiroshima, du secrétaire général de l'ONU Ban-Ki-Moon, qui, en résumé s'exclame : le désarmement nucléaire ne peut plus rester une espérance; il est plus qu'urgent que cela devienne une réalité.

Sans la pression des peuples, les complexes militaro-industriels n'accepteront jamais la remise en cause d'un pouvoir qui confère à des États le statut de puissance majeure : le pouvoir nucléaire ! La gravité des événements en Russie, mais qui peuvent, au cours du siècle, se produire ailleurs, exige une entrée en lutte politique à caractère international. La nouvelle dimension écologique monstrueuse que prend le désastre russe -dont nous ne savons pas et ne saurons sans doute jamais toute l'ampleur!- nous fait obligation de porter à une tout autre hauteur le niveau de la contestation anti-nucléaire.

Les semaines à venir seront, à cet égard, d'une exceptionnelle importance.


L'odieux doit cesser de nous fasciner !

On lira, sur le sujet, avec profit l"édito de François-Régis Hutin, daté du 7 août.
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-La-terreur-atomique-_3632-1469043_actu.Htm

dimanche 8 août 2010

Moscou : où trouver les 60 mètres cubes d'air neuf nécessaires par heure et par personne ?

Extrait du journal Le Monde :
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J'habite Moscou et je vis dans cette atmosphère irrespirable.
La tourbe des marais, asséchés pour l'extension des activités humaines, se consume sous terre sans flamme en dégageant une épaisse fumée. Il est très difficile de l'éteindre car la terre végétale en surface empêche l'eau de descendre en profondeur éteindre l'incendie. Il se propage sur de grande distance et enflamme la végétation de surface par les racines.

Al Gore, dans son film "Une vérité qui dérange", évoquait l'impact sur l'environnement de l'assèchement des marais et des zones humides. Nous en vivons une conséquence directe.

L'eau est sale : achetez un filtre. La nourriture polluée aux antibiotiques : achetez du bio. Mais l'air ? L'air, pollué au CO, CO2 et microparticules : pas de solution. Où trouver les 60 mètres cubes d'air neuf nécessaires par heure et par personne ? L'air est notre bien le plus précieux dont on oublie trop souvent qu'il existe.

Dehors, l'air chaud avec une forte odeur de brulé vous laisse un dépôt dans les fosses nasales. Dedans, l'appartement n'est pas aéré depuis longtemps, toutes les fenêtres sont fermées. A cause de la chaleur, les conduits d'extraction n'extraient plus l'air et laissent passer la fumée dans les toilettes et la salle de bain. On se sent assiégé par ce phénomène que l'on ne pourra combattre qu'en révolutionnant notre attitude envers l'environnement. Les inondations au Pakistan ou les glissements de terrain en Chine nous donnent bien le même enseignement.

http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/08/08/la-fumee-s-infiltre-par-le-trou-de-la-serrurre_1396933_3214.html