jeudi 12 août 2010

Tchernobyl : suite et pas fin !

L'Agence fédérale de l'énergie atomique russe (abrégé en Rosatom (en russe : РосАтом)


Selon l'AFP (1), "
des régions affectées par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl ont brûlé depuis juillet en Russie". Il est bien temps de le dire... La liste des zones touchées comprend, en effet, la région de Briansk, à la frontière du Bélarus et de l'Ukraine dans l'ouest de la Russie, où 28 feux de forêt ont ravagé 269 hectares. "Cette zone a été polluée par les retombées de la catastrophe de Tchernobyl en 1986, et le ministre des Situations d'urgence, Sergueï Choïgou, avait souligné, la semaine dernière , craindre que des feux n'en propagent les éléments radoactifs contenus dans le sol et la végétation ? C'est fait !

Quelque 1 400 hectares de zones irradiées ont aussi brûlé dans la région de Tcheliabinsk, dans l'Oural (2 000 km à l'est de Moscou). Le ministère a aussi fait état d'une amélioration de la situation autour de deux centres nucléaires menacés par les flammes, notamment celui de Snejinsk (Oural) où l'incendie a été maîtrisé. Il a aussi dit se préparer à porter "un coup massif" contre le feu près d'un autre centre nucléaire, à Sarov (500 km à l'est de Moscou).

Bref, la gravité, l'importance, l'étendue de la catastrophe sont signalées mais de façon volontairement imprécise. Cela arrange tout le monde et notamment les nucléocrates qui, en Russie comme ailleurs et tout spécialement en France, ne veulent absolument pas que l'opinion s'émeuve trop de cette nouvelle contamination dont les effets ne seront donc jamais connus mais il n'e
st pas douteux qu'ils affecteront d'abord les populations les plus proches de Tchernobyl et autres zones antérieurement polluées.



Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", la situation est critique, d'autant plus que ni les autorités russes ni les autorités françaises ne semblent prendre la mesure de sa gravité (2).

En 1957, dans le centre nucléaire de Mayak, un défaut de refroidissement d’un réservoir de déchets hautement radioactifs avait entraîné son explosion, contaminant 23 000 km2 et plus de 450 000 personnes (3). Le Réseau "Sortir du nucléaire" estime que l’on peut craindre un scénario catastrophe analogue, c’est-à-dire un accident nucléaire majeur.

De façon plus générale, les incendies risquent de mettre à mal les systèmes de refroidissement des installations nucléaires russes (pannes des équipements de pompage ou de re-circulation de l’eau de refroidissement, élévation de la température de l’air ambiant, etc.). En l’absence de tout refroidissement, le cœur d’un réacteur nucléaire entre en fusion en quelques minutes. La fusion du cœur d’un réacteur russe déboucherait sur un accident d’une gravité comparable à la catastrophe de Tchernobyl.

La situation dramatique que connaît actuellement la Russie démontre une fois de plus que les réacteurs nucléaires sont très vulnérables aux événements climatiques extrêmes, dont la fréquence augmente avec le changement climatique. Il est donc suicidaire de prétendre utiliser la technologie nucléaire comme "solution" face au changement climatique.

Accord Nucléaire US Russie sur le Dos de l’Iran
Quand l'ours russe joue avec la baballe nucléaire, le risque est grand pour les spectateurs...

(1) Voir le communiqué de l'AFP du 11-8-10 sur :http://www.boursorama.com/pratique/actu/detail_actu_flash.phtml?num=60c2410ad2c288a199b2cb00da8451cf
(2) Communiqué de presse du 9 août 2010 . http://www.sortirdunucleaire.org/index.php?menu=actualites&sousmenu=communiques&page=index
(3) « Déchets, le cauchemar du nucléaire », Laure Noualhat, Seuil/Arte Editions, 2009
http://fr.wikipedia.org/wiki/Complexe_nucl%C3%A9aire_Mayak




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