lundi 9 août 2010

La catastrophe russe éclaire le débat sur le nucléaire

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Et, en fait de mensonges, il en est d'autres que nous subissons, actuellement !

Ce que nous apprenons, en ce début de mois d'août 2010, nous conduit à repenser totalement ce qui se dit au sujet de l'utilisation de l'énergie nucléaire et en ce qui concerne le recours à l'arme nucléaire comme moyen de défense.

Il apparait que les hommes, en certaines circonstances, -et c'est le cas en cette période de canicule prolongée-, ne peuvent plus contrôler la propagation d'incendies dévastateurs. Cette conséquence d'une grave perturbation climatique est, en Russie, aggravée par la présence, en sous sol, d'immenses quantités de tourbe par où se transmet le feu.

Après un long silence, on admet que la canicule et les fumées toxiques qui s'abattent sur Moscou augmentent la mortalité dans des proportions dramatiques.

Mais il y a pire. En dépit du secret d'État qui élève des murs de silence autour des sites nucléaires, il semble bien que le feu menace des installations nucléaires civiles et militaires, notamment une usine de retraitement de déchets atomiques !

On redoute, -et comment en serait-il autrement ?- que toutes les installations et tous les produits radioactifs ne puissent être mis à l'abri du feu. On coupe, à la hâte, des forêts à proximité des centrales. On ne sait si des produits radioactifs et des bombes sont encore stockés, là où l'incendie approche. Les "combattants du feu" travaillent dans des conditions atrocement difficiles.

Un accident majeur n'est plus impensable. La diffusion de particules radioactives (tant celles qui étaient déposées après Tchernobyl que de nouvelles, libérées par les centrales incendiées) n'est non seulement plus à exclure mais est devenue probable. Le transport de ces particules par l'immense nuage qui se déploie sur la Russie et déjà sur les pays voisins dépend de la direction des vents. Que l'ouest de l'Europe n'ait rien à craindre ne rassure que les naïfs. Que les doses de radioactivité soient faibles, voire très faibles, nous dit-on, en France, ne doit pas nous faire oublier les mensonges des nucléocrates de 1986, mais surtout ne doit pas nous fermer les yeux sur ce que subissent et risquent de subir encore les populations proches : russes, ukrainiennes, biélorusses et autres.

Ces incendies gigantesques, à dimension planétaire, doivent nous apporter un enseignement nouveau et majeur : ce qu'un immense feu de forêts génère peut se produire à l'occasion d'un tremblement de terre ou d'une inondation. (Au fait, qu'en est-il des installations nucléaires pakistanaises sous le déluge de la mousson exceptionnelle qui se produit cet été ?).


Le Pakistan est une puissance nucléaire

Il faut lire, sous cet éclairage, le discours à Hiroshima, du secrétaire général de l'ONU Ban-Ki-Moon, qui, en résumé s'exclame : le désarmement nucléaire ne peut plus rester une espérance; il est plus qu'urgent que cela devienne une réalité.

Sans la pression des peuples, les complexes militaro-industriels n'accepteront jamais la remise en cause d'un pouvoir qui confère à des États le statut de puissance majeure : le pouvoir nucléaire ! La gravité des événements en Russie, mais qui peuvent, au cours du siècle, se produire ailleurs, exige une entrée en lutte politique à caractère international. La nouvelle dimension écologique monstrueuse que prend le désastre russe -dont nous ne savons pas et ne saurons sans doute jamais toute l'ampleur!- nous fait obligation de porter à une tout autre hauteur le niveau de la contestation anti-nucléaire.

Les semaines à venir seront, à cet égard, d'une exceptionnelle importance.


L'odieux doit cesser de nous fasciner !

On lira, sur le sujet, avec profit l"édito de François-Régis Hutin, daté du 7 août.
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-La-terreur-atomique-_3632-1469043_actu.Htm

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