lundi 30 mai 2011

Nucléaire : le virage historique de l'Allemagne

Enfin, une très bonne nouvelle !

Après avoir fait adopter il y a six mois une loi prolongeant la durée de vie des centrales, Angela Merkel est finalement revenue à la case départ : la « sortie de l’atome » impulsée par l’ex-chancelier social-démocrate Gerhard Schröder et ses alliés Verts en 2001.

Alors que les manifestations antinucléaires reprenaient de plus belle, rassemblant encore plusieurs dizaines de milliers de personnes ce week-end, le Parti chrétien-démocrate de la chancelière (CDU) a perdu le 27 mars le Land de Bade-Wurtemberg, qu’elle détenait depuis cinquante-huit ans, au profit d’une coalition emmenée par le Vert Winfried Kretschmann. La CDU vient de subir une débâcle historique à Brême, devancée par le SPD et par les Verts. Et risque une nouvelle claque à Berlin en septembre. Il était urgent de tourner la barre. Même ses alliés libéraux plutôt favorables au nucléaire ont dû suivre.

Il serait cependant simpliste d’imputer ce retournement de la chancelière, qui est une physicienne de haut niveau, à la seule pression électorale.

Avant Fukushima, soulignait-elle dans un long entretien avec l’hebdomadaire Die Zeit le 15 mai, le « risque résiduel » – qui demeure lorsque l’on a envisagé tous les autres prévisibles – « ne semblait être qu’un risque théorique », inimaginable « surtout dans un pays comme le Japon, un pays industriel qui n’a rien à envier à l’Allemagne en ce qui concerne son savoir-faire, sa discipline, son ordre, son respect des lois ». Désormais, il ne peut plus être ignoré. Il n’y aura certes pas de tsunami au bord du Rhin. Mais, souligne la chancelière, l’enchaînement imprévu de circonstances néfastes dû aux risques de la civilisation moderne et de la nature peut conduire aussi en Allemagne à une catastrophe que l’on croyait impossible.

À l’inverse de la France, Berlin ne s’est pas épargné ainsi la vérification de la résistance de toutes ses centrales à un 11-Septembre nucléaire : l’écrasement sur un réacteur d’un avion gros porteur détourné. Aucune centrale, même la plus récente, n’y résisterait aujourd’hui.

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/Monde/Angela-Merkel-a-opere-un-virage-a-180-degres-sur-le-nucleaire-_EG_-2011-05-30-620388

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