samedi 19 juillet 2008

Terrorismes nucléaires...

Il est deux nouvelles raisons, chacune étant suffisante, de s'écarter du nucléaire : la première est que la sécurité n'en peut être assurée en passant à la privatisation de cette industrie. La seconde est que la prolifération militaire et civile du nucléaire ouvre des espaces d'action pour les fous qui ne reculent devant rien pour mener leur guerre planétaire. Au terrorisme de ceux qui nous imposent, pour des générations et des générations, de vivre sous une épée de Damoclès auprès de déchets dangereux dont nous ne savons que faire, s'ajoute le terrorisme de ceux qui peuvent frapper là où cela peut faire le plus mal et tuer le plus à court, moyen et long terme. Un article du Télégramme, ci-dessous, le met bien en évidence.

Des enjeux politiques et commerciaux majeurs

Le nucléaire en France est sujet à caution. Mais à l’heure de la crise énergétique, les groupes privés comme Bouygues convoitent son contrôle. Deux alarmes nucléaires en quinze jours, c’est étonnant mais ça peut s’expliquer. En fait, le contexte de ces révélations est plus important que les fuites. Il est dominé par la crise de l’énergie, par la prétention de l’atome à relayer le pétrole et par les grandes manœuvres autour du pactole nucléaire. Le fait qu’une pollution radioactive soit constatée à Romans dix jours après celle de Tricastin n’implique pas un accroissement du danger. Cette coïncidence découle du fait qu’après la première alerte, des vérifications intensives ont permis de découvrir plus d’anomalies et que celles-ci ont été davantage médiatisées. Deux remarques, cependant. La première porte sur le vieillissement des installations nucléaires françaises. La seconde concerne les règles de sécurité, très strictes dans les grands groupes énergétiques, mais qui ont tendance à se diluer chez les sous-traitants. Il y a là deux bonnes raisons de récuser la privatisation. En dépit de sa propension à l’opacité, la culture nucléaire française est associée à la mystique de l’Etat, laquelle implique une conception exigeante du service public, donc de la sécurité. Ce n’est pas le cas des groupes privés, dont la finalité est d’abord de servir d’abord de bons dividendes aux actionnaires, parfois au détriment des investissements de sécurité. En 2005, Dominique de Villepin a refusé de livrer Areva à Martin Bouygues.

Stratégie de contrôle
Cet ami personnel du président de la République est par ailleurs le principal actionnaire d’Alstom, dont le P-DG est également un ami du chef de l’Etat. Les deux amis du président veulent Areva. La patronne d’Areva, Anne Lauvergeon, résiste farouchement. Elle est plus vulnérable depuis son échec en Chine et les retards de l’EPR en Finlande et en France. Les fuites de Tricastin et de Romans sont de nature à fragiliser sa stratégie d’autonomie à partenariats multiples. Il est vrai que Nicolas Sarkozy perd aussi pas mal de crédibilité sur ce dossier à cause de son discours d’avril en Tunisie qui vantait « la technologie nucléaire française, la plus sûre du monde ». Si la radioactivité se répand aussi facilement dans les parages du Rhône, il vaudrait peut-être mieux réfléchir avant d’exporter des installations nucléaires dans des contrées à faible culture technologique mais à fort potentiel terroriste.
http://www.letelegramme.com/gratuit/generales/france/nucleaire-la-securite-en-question-20080719-3478992_1400487.php

Au fait : La
Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire est entrée en vigueur le 6 juillet 2007. Le saviez-vous? En sommes-nous mieux protégés?
http://www.aidh.org/Biblio/Txt_trait-terr/16_terr-nucl-05.htm


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