lundi 29 décembre 2008

Géothermie : l'énergie prometteuse et ...dangereuse?

La géothermie (Géo, la Terre, et thermie, la chaleur) vise à exploiter la chaleur interne de la Terre. On sait depuis très longtemps profiter de la chaleur contenue dans les nappes d'eau du sous-sol et depuis plus récemment on sait l'extraire -pour la production d'électricité (ce sont les Philippines qui détiennent le record avec environ le quart de leur électricité produite par géothermie) -et le chauffage urbain par des pompes à chaleur qui transfèrent dans les habitations les calories des nappes souterraines et y renvoient l'eau refroidie.



EAU CHAUDE

En Europe, une énergie nouvelle peut être récupérée du sous-sol alors qu'il n'y a pas de nappes souterraines à faible profondeur. Il s'agit de «la géothermie des roches chaudes fracturées». À Soultzsous- Forêts, en Alsace, au pied des Vosges, le Groupement d'intérêt économique européen (GIE) veut acquérir un savoir-faire utilisable partout ailleurs dans le monde quand le sous-sol le permet. Si l'investissement est coûteux, le fonctionnement l'est beaucoup moins.


Donc à Soultz, pas de réservoir d'eau chaude sous terre! Alors, comment faire ? Tout écolier a appris qu'au centre de la Terre le magma atteint des températures impressionnantes d'environ 6 000 degrés. Et à seulement à 40 km sous nos pieds, il règne encore 1 000 degrés. Pour obtenir de l'eau chaude, il suffit de l'injecter froide, à haut débit, pour qu'elle se réchauffe dans les fissures de la roche dont la température dépasse 200 °C à 5 000 mètres de profondeur. L'injection d'eau froide se fait par un puits central.
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L'eau chaude est extraite par deux autres puits. En surface, l'eau est récupérée à une température voisine de 200 °C. Après un passage dans un échangeur thermique, la vapeur entraîne une turbine et un alternateur pour produire de l'électricité.


PRESSION DE L'EAU

Mais en 2003 l'injection de 30 000 m3 d'eau à forte pression dans un puits a provoqué un séisme de 2,9 sur l'échelle de Richter. La même cause (une forte pression de l'eau dans un forage) a eu un effet semblable en Suisse). Depuis, la pression ayant été réduite, la phase industrielle est une réalité en tous points satisfaisante. Régler la pression d'eau pour éviter des réactions en chaîne du type séisme est donc un impératif que dicte l'expérience acquise.

Il est un autre impératif, déjà cité, à garder en mémoire pour l'installation du procédé : c'est seulement «quand le soussol le permet» ; donc, préalablement à toute décision d'implantation, il y a la nécessité de connaître la structure géologique du sous-sol...

En Allemagne, à Staufen-en-Brisgau où toutes les autorisations avaient été données, les forages de profondeur ont humidifié une zone de sédiments qui se transforment en gypse et dont le volume gonfle. Tout le sous-sol gonfle. Et bouleverse la topographie du sol. Des maisons se fissurent, toutes perdent de la valeur.

À Soulz, le sous-sol est granitique. La géothermie à grande profondeur ouvre des perspectives nouvelles dans le domaine des énergies renouvelables. C'est une filière énergétique prometteuse.

http://www2.canoe.com/infos/chroniques/hubertreeves/archives/2008/12/20081228-122401.html
http://www.soultz.net/fr/faq/http://www.soultz.net/fr/faq/

vendredi 19 décembre 2008

Connaîtrons-nous le même sort que l'ours blanc

L'humanité a-t-elle déjà perdu la partie? Après Poznam, il est apparu impossible de freiner sérieusement le processus économique qui engendre le réchauffement climatique. Il semble que seule la récession pourrait empêcher cette relance qu'on nous annonce comme indispensable et qui, n'étant remplacée par rien, bloque l'activité humaine dans des productions qui ne fournissent pas que des biens nécessaires mais aussi ce qui nuit à l'humanité.



Le réchauffement climatique passe-t-il à la vitesse supérieure ?

La fonte record des glaces du Groenland et le dégazage massif des dépôts de méthane autrefois congelé dans le sous-sol des côtes sibériennes indiquent que des changements importants sont en train de se produire en Arctique, risquant d'amplifier le réchauffement du climat mondial.

Il y a quelques mois déjà, les scientifiques avaient constaté que les fonds marins de l'Arctique libéraient du méthane dans l'atmosphère, un gaz à effet de serre vingt fois plus puissant que le dioxyde de carbone. Une nouvelle étude, présentée le 16 décembre 2008 à la conférence de l'Union américaine de géophysique à San Francisco, démontre que les estimations doivent être revues à la hausse.

« Il y a cinq ans, je n'étais pas certain que le phénomène soit très sérieux, mais à présent je suis sûr que quelque chose de grave est en cours et que nous devrions avertir les gens », s'alarme Igor Semiletov du International Arctic Research Center (IARC, université de l'Alaska, Fairbanks), chef scientifique d'une expédition océanographique le long du littoral sibérien l'été dernier.

Les analyses de l'eau indiquent des taux de méthane dissous jusqu'à 200 fois supérieurs à la normale, indiquant des dégagements significatifs qui n'avaient pas été mis en évidence durant les années 1990. Selon Igor Semiletov, cela démontre avec certitude que les dégagements de méthane sont en train de s'accroître dans des proportions importantes.

Les scientifiques estiment que la quantité de méthane stocké dans le pergélisol arctique sous forme de clathrates (des hydrates) serait supérieure aux réserves mondiales de charbon et représenterait douze fois la quantité actuellement présente dans l'atmosphère. Suite au réchauffement climatique, ce méthane se trouve maintenant au seuil de la fonte, et au niveau des côtes de la Sibérie, la température de l'air a augmenté de plus de 5 degrés durant la dernière décennie. « Nous ne nous étions pas rendu compte à quel point ce réservoir de méthane était vulnérable », confie Igor Semiletov.

Les chercheurs ne disposent pas encore de suffisamment de données pour déterminer en quelle proportion cet hydrate de méthane qui s'échappe du plateau continental sibérien peut affecter le reste de la planète, selon Edward Brook, de l'université d'Etat d'Oregon. Dans un rapport rendu public au cours de la même conférence, le chercheur estime peu probable qu'un dégagement catastrophique de méthane se produise au cours de ce siècle, bien qu'il admette que le changement climatique accélérera le relâchement, et suggère une surveillance accrue du processus afin de prévenir toute modification brutale de la situation.

Tout comme en Sibérie, la calotte glaciaire du Groenland se réduit inexorablement. Alors qu'une année moyenne comprend de 10 à 15 jours de températures positives, donc de fonte, cette période s'est élevée à 35 jours en 2008. Les dernières évaluations basées sur des mesures effectuées au moyen d'un satellite météo militaire ont révélé que l'île perd maintenant plusieurs centaines de milliards de tonnes de glace par an.

Selon Julienne Stroeve, du National Snow and Ice Data Center de l'université du Colorado, cette observation confirme les prévisions antérieures, que d'aucuns trouvaient pourtant trop pessimistes.

Les modèles climatiques prévoient que l'Arctique devrait se réchauffer plus rapidement que le reste du globe, car la disparition de la glace de mer permet au rayonnement solaire de pénétrer les océans, accélérant encore la fonte.



http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/climatologie-1/d/le-rechauffement-climatique-passe-t-il-a-la-vitesse-superieure_17677/

vendredi 5 décembre 2008

La Biosphère est un système hyper complexe

Jacques Robin (1919-2007)

Ainsi pensait Jacques Robin : “Je voudrais montrer comment une prise de conscience écologique va avoir une action très forte, dans les 10 ou 20 années, une action socio-économique et, bien entendu avant tout, dans l’idée des nouveaux rapports, d’une nouvelle alliance avec la Nature. Il est très difficile de faire passer le message que la Biosphère est un système hyper complexe autorégulé, ce qui veut dire non seulement que nous subissons l’influence de l’écosystème dans lequel nous sommes, mais que notre mode de vie va agir sur cet écosystème.

Nous nous trouvons devant un choix écologique : nous ne pouvons plus nous livrer à des activités industrieuses sans qu’il y ait des conséquences gravissimes pour la survie de notre espèce. Or, que voyons-nous dans la société, dans le système industriel marchand tel que nous le connaissons ? Une politique de l’environnement. C’est à dire : tant pis ! il y a un effet de serre, il y a un trou d’ozone, bon, on va vendre un petit peu plus de pots catalytiques, on va trouver des substituts aux aérosols, mais on ne va pas changer notre modèle de consommation, notre gaspillage, notre modèle de production, notre démographie, et puis on va créer des éco-industries. Tant mieux ! En créant des éco-industries, on va faire du PNB, on va peut-être créer des emplois. On ne veut pas avoir cette idée fondamentale que nous sommes en copilotage avec la Nature. Nous sommes avec la Nature en situation. L’élément le plus complexe qu’elle a créé, c’est-à-dire l’homo-démens, va continuer son évolution, sauf s’il se fait exploser lui-même, mais il a une chance d’être celui qui peut « copiloter » un peu dans cette symbiose avec la nature, et c’est une transformation radicale des rapports, des uns et avec les autres. Cette écologisation des idées, veut dire que nous avons un autre rapport avec la Nature - on n’est pas en admiration devant la Nature, on l’a toujours transformée.

Je pense que l’écologie est un grand tournant, à condition que cette écologie soit prise dans ce sens et non pas dans celui d’une ingénierie écologique qui nous amènerait probablement à une sorte de terreur écologique aussi grande que la terreur raciste. Quand j’entends dire que l’écologie n’est pas à marier : si, l’écologie est à marier avec la dimension sociale. Sinon, elle devient un danger.

http://utime.unblog.fr/tag/auteur/felix-guattari/