samedi 27 juillet 2013

Politique de l’eau en France


 

Pour fermer les vannes de la gabegie, l’UFC-Que Choisir demande un rattachement au Ministère de l’Ecologie


Alors que l’incapacité de la France à respecter le droit Européen de l’environnement, vient à nouveau d’être soulignée avec sa condamnation par la Cour de Justice de l’Union Européenne pour non-respect de la directive nitrates, l’UFC-Que Choisir demande une refonte du système de gestion de l’eau en France, par le biais d’un rattachement au Ministère de l’Ecologie, de toutes les structures locales et nationales en charge de cette ressource vitale. 

Bien que de nombreuses instances soient responsables de la protection de l’eau, l’échec de la politique française de l’eau est patent : actuellement la moitié du territoire agricole est classé en zone vulnérable du fait de fortes pollutions en nitrates. Quant aux pesticides, ils sont présents dans 91% des eaux de surfaces (fleuves et rivières) et dans deux tiers des nappes phréatiques ! En vue d’établir des propositions pour réformer le système qui a autorisé ces dérives, l’UFC-Que Choisir a interrogé ses représentants siégeant dans 82 instances locales et nationales, ayant un impact sur la protection de l’eau(1). 

Les réponses données à cette consultation sont accablantes : 

Une parodie de concertation
Les conditions minimales à une prise de décision éclairée sont bien peu respectées dans ces instances. Trop souvent, nos représentants découvrent en séance des documents particulièrement techniques, sans aucune aide pour leur interprétation. Dans un quart des structures, les décisions importantes sont expédiées en moins d’une heure, et dans 33% d’entre elles, sans réel débat contradictoire !
Des instances antidémocratiques
 Le nombre de sièges attribués aux associations consuméristes ou environnementales est systématiquement réduit à la portion congrue. Par exemple, dans le Comité de bassin "Seine Normandie", on ne compte que 10 représentants associatifs sur 180 membres, soit à peine 6% du total ! Ceci explique que pour 70% des instances dans lesquelles ils siègent, nos représentants considèrent qu’ils n’ont que peu, voire aucune influence pour orienter les décisions !
Dépollution : un tonneau des Danaïdes payé par les seuls consommateurs
Une gestion responsable de l’eau consisterait à aider le monde agricole à limiter les épandages d’engrais et de pesticides. Or, sous la pression de ce lobby et avec le soutien des collectivités territoriales, ces instances privilégient à l’inverse une coûteuse dépollution des eaux, dépassant le milliard d’euros par an(2) et financée à 90% par les consommateurs ! 

Dans un contexte de dégradation continue de la qualité des eaux brutes sur le territoire français, l’UFC-Que Choisir fait le constat de l’échec d’un système piloté par des acteurs locaux à la fois juges et parties.


C’est pourquoi l’UFC-Que Choisir appelle une réforme en profondeur et demande que la gestion de l’eau soit désormais exclusivement dirigée, tant au niveau local qu’au niveau national, par les représentants du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable, seule autorité en mesure de faire appliquer une gestion rigoureuse de l’eau, indépendamment des pressions professionnelles et locales.
 

(1) Principales instances : Comités de bassins et leurs sous-groupes (9 représentations), Commissions locales de l’eau (27 représentations), Conseil de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques (27 représentations), Commissions Consultatives des Services Publics Locaux (8 représentations), Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques (une représentation).

(2) Estimation du Commissariat Général au Développement Durable - "Coûts des principales pollutions agricoles de l’eau" - Septembre 2011. 

vendredi 26 juillet 2013

Après les abeilles les papillons ?

Butiner est une activité de moins en moins possible pour les papillons. Conséquence : les populations sont en déclin, comme le montre un rapport de l'Agence européenne de l'environnement publié mardi 23 juillet. La plus grande crise qu'on ait vue de mémoire de papillon.


Papillon azuré du serpolet (Wikimedia/PJC&CO)
Papillon "azuré du serpolet", une espèce en danger (JCP&CO).

D’après un nouveau rapport de l’Agence européenne de l’environnement, publié mardi 23 juillet, le nombre de papillons dans les prairies d’Europe a diminué de moitié en vingt ans.

Ce résultat n’est pas anodin, car ces espèces sont un pan important des écosystèmes. Les papillons contribuent par exemple à la reproduction des plantes sauvages, en butinant et en transportant le pollen d’une fleur à l’autre, et ils sont la nourriture d’un grand nombre d’oiseaux. Mais surtout, ce résultat traduit une tendance de fond préoccupante pour la biodiversité en Europe.

Des papillons communs

Les papillons qui ont été étudiés ici sont des papillons relativement répandus, que tout le monde peut croiser, comme l’azuré du serpolet, le cuivré ou le fadet commun. On les trouve dans les livres grand public et chacun peut les voir en se baladant.

En 2012, nous avons déjà relevé toute une série de menaces en publiant la "liste rouge des papillons menacés en France". Et ce que l’on observe, c’est que ce déclin des papillons dans les campagnes vaut aussi pour d’autres espèces, comme les oiseaux communs.

Le premier problème, c’est l’agriculture intensive, telle qu’elle est pratiquée en Europe et en France en particulier. Ce mode d’agriculture se traduit par une uniformisation des paysages agricoles, avec de très grands champs et la disparition des haies et des bosquets. Or, ces habitats naturels sont importants pour un grand nombre d’espèces, dont les insectes et les oiseaux.

On ne peut pas utiliser autant d’insecticides sans faire des dégâts

D’autre part, l’agriculture intensive repose sur l’utilisation de grandes quantités de pesticides, notamment en France qui est championne en ce domaine. Et on ne peut pas utiliser autant d’herbicides, de fongicides et d’insecticides sans faire des dégâts collatéraux sur l’environnement, même chez les espèces qui ne sont pas visées par ces produits.

Aujourd’hui, les villes apparaissent finalement comme des milieux plus hospitaliers pour les espèces sauvages que les zones d’agriculture intensive. À titre d’exemple, le suivi effectué par le Muséum national d’histoire naturelle montre que les oiseaux communs ont régressé de 10% en 20 ans en France, mais ce déclin atteint 20% dans les milieux agricoles, pour des espèces comme le tarier des prés ou l’alouette des champs.

Le second problème est, en quelque sorte, opposé au précédent. Dans certaines régions, notamment en moyenne montagne, c’est le recul de l'élevage pastoral qui menace les papillons. L’élevage entretient des paysages ouverts de pairies, favorables aux plantes nourricières dont dépendent les papillons. L’abandon des pratiques agricoles pastorales entraîne un envahissement de ces milieux par les broussailles et par la forêt, donc la disparition des pairies… et des papillons qui y trouvent de quoi se nourrir.

Repenser notre agriculture

Cette nouvelle étude vient confirmer de nombreux résultats publiés ces dernières années. Il est clair qu’il faut repenser notre manière de cultiver. L’Union européenne a institué des zones agricoles dites "de haute valeur environnementale", qu’elle encourage. Le principe est d’inciter les exploitants agricoles à restaurer les haies, à laisser des terrains en jachère et à utiliser moins de pesticides. C’est un pas dans la bonne direction, bien sûr, mais le dispositif est encore loin d’avoir fait ses preuves. Et les marges de progrès restent énormes vers une réduction réelle des doses de pesticides ou l’encouragement de l’agriculture biologique par exemple. Il faut désormais repenser l’agriculture en Europe, pour qu’elle nourrisse la population et qu’elle fasse vivre les agriculteurs, tout en préservant la richesse de la biodiversité et la qualité de notre environnement.

On pourrait toujours choisir également de laisser ces espèces de papillons disparaître, mais on ne sait pas par quelles espèces elles seraient remplacées, ni même si elles le seraient, ni encore les conséquences inévitables qu’aurait leur extinction sur les écosystèmes. Ces animaux jouent un rôle dans leur environnement, leur disparition serait une perte nette pour la biodiversité… et pour tous ceux qui les apprécient.

Source : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/912668-diminution-de-moitie-des-papillons-l-agriculture-intensive-les-a-chasses.html

mardi 23 juillet 2013

Stockage de déchets radioactifs.

Jean-Pierre Petit est un incontestable scientifique dont  bien des thèses ont été... contestées.
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Pierre_Petit.

Il n'en reste pas moins que ce qu'il écrit est : ou bien faux (et il faut, alors, dénoncer une supercherie) ou bien vrai (et c'est plus qu'alarmant et doit être pris en compte, tout de suite). Il est donc impossible d'ignorer ce qui est ici affirmé.

Çà chauffe !

..."Ce dégagement de chaleur reste un des problèmes importants des déchets radioactifs des réacteurs nucléaires. Lorsqu'on les achemine vers la Hague, il est indispensable de les placer dans des containers munis de radiateurs à huile. Au moment du stockage définitif , il faudra bien prendre garde à ce que cette chaleur puisse sans cesse s'évacuer librement pendant toute la durée de vie ces radio-isotopes, qui peut se chiffrer en dizaines ou en centaines d'années, sous peine de risquer une détérioration, de l'enveloppe. 
Ce phénomène d'émission de chaleur par les radio-isotopes créés lors de la catastrophe de Tchernobyl en grande quantité est également responsable des reprises d'incendies dans le réacteur, considéré à tort comme "éteint" ( chimiquement, oui, nucléairement, non )."

Extrait de son livre Les enfants du diable.





Jean-Pierre Petit, astro-physicien.

Jean-Pierre PETIT est un ancien Directeur de Recherche au CNRS. L'essentiel de son livre (Les enfants du diable) a été écrit en 1986. Il avait été commandé par un grand éditeur français qui, au dernier moment, refusa de le publier, sans doute pour deux raisons : soit il ne crut pas aux révélations qu'il contenait, soit il fut effrayé par ce qu'il trouva dans ce manuscrit.

Depuis l'effondrement de l'URSS, le public a tendance à croire que le danger thermonucléaire s'est éloigné. Il n'en est rien, et, après lecture, le lecteur verra que les choses sont devenues pires encore.
  
 http://www.savoir-sans-frontieres.com/JPP/telechargeables/Francais/les_enfants_du_diable1.pdf

jeudi 18 juillet 2013

Le MEDEF sort du bois

Faut-il s'offusquer de l'attitude du MEDEF ou se réjouir de le voir apparaître pour ce qu'il est : le défenseur d'intérêts qui ne sot pas ceux de la France. La lutte est engagée. Le MEDEF la perdra et ne réussira qu'à retarder des échéances inéluctables.

 

 

Le Medef refuse les conclusions du débat sur la transition énergétique !

L'exercice était périlleux. C'est désormais un échec. Le Medef, la CGPME, l'Union professionnelle artisanale et la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles refusent d'avaliser les quinze recommandations du débat national sur la transition énergétique qui s'achève officiellement le 18 juillet.


Le débat était l'une des pièces maîtresses du gouvernement pour lancer la transition énergétique, l'un des "grands chantiers du quinquennat", selon les mots de François Hollande, qui doit conduire à une société française sobre en carbone à l'horizon 2050
.../...

Derrière ce coup de colère du patronat, certains voient la patte de Pierre Gattaz, le nouveau président du Medef qui, dans la lignée de Laurence Parisot, refuse toute remise en cause du modèle énergétique français fondé depuis les années 1970 sur le nucléaire, et appelle à l'exploitation du gaz de schiste.


 


LE NUCLÉAIRE, SUJET DE DISCORDE
Pour justifier son geste, le Medef avance deux arguments majeurs. Le premier concerne les problèmes de gouvernance du débat qui ont donné lieu à des "dysfonctionnements", selon lui. En réalité, le patronat, s'il est habitué à dialoguer avec les syndicats, ne reconnaît pas la représentativité des ONG présentes aux discussions.


Le second point concerne des recommandations jugées "inacceptables ou insuffisantes". À commencer par la division par deux de la consommation d'énergie à l'horizon 2050,nécessaire selon les experts scientifiques du débat pour tenir les engagements de la France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. "Cette trajectoire n'est pas nécessaire pour réaliser la transition énergétique, et n'est pas compatible avec la perspective d'un retour à la croissance forte", souligne le document patronal.


Autre sujet de discorde, le nucléaire : "Il est incohérent de recommander la fermeture de centrales sûres et rentables. Il est essentiel d'interdire toute fermeture d'actif pour des raisons 'politiques'." Une fin de non-recevoir à la volonté de François Hollande de fermer la centrale de Fessenheim avant la fin de son quinquennat et de réduire de 75 % à 50 % d'ici à 2025 la part de la production de l'électricité issue de l'atome.

Enfin, dans la lignée du plaidoyer pour le maintien du nucléaire en l'état, les objectifs proposés en matière d'énergies renouvelables (plus de 27 % en 2020 et entre 30 et 40 % en 2030) sont estimés irréalistes.

"ATTITUDE SCANDALEUSE"
Puisque de grandes entreprises comme Saint-Gobain ou GDF-Suez et le secteur du BTP sont intéressées dans les investissements déployés dans la transition énergétique - rénovation thermique, efficacité énergétique, mobilité durable - le Medef prend soin de rappeler son attachement à la démarche. Mais son raidissement a un objectif clair : avertir le gouvernement qu'en aucune façon "les recommandations du Conseil national ne peuvent être un point d'entrée pour la future loi de programmation énergétique débattue en principe au premier semestre 2014", indique un représentant patronal.


"Cette attitude du patronat est scandaleuse", s'insurge Bruno Rebelle (1), membre du comité de pilotage du débat. Cet ancien responsable de Greenpeace souligne que le Medef a jusqu'à mercredi après-midi demandé des ajustements aux quinze propositions, pour ne plus jouer le jeu au final. De son côté Benoît Hartman, porte-parole de France Nature Environnement qui rassemble 3 000 associations, estime que le Medef se comporte comme "un brigand". "Le texte du conseil national du débat a été influencé par le Medef jusqu'à la dernière minute. Il est agacé de ne pas avoir pu avoir raison sur tout. Mais c'est cela la démocratie !"


Reste à jouer la troisième mi-temps. Les regards se tournent d'abord vers l'Élysée. La volonté politique de François Hollan
de sera-t-elle assez forte pour imposer un projet de loi sur la transition énergétique qui fixera un cap clair ? Il faudra ensuite compter sur un débat houleux à l'Assemblée nationale lorsque le projet de loi de programmation énergétique sera débattu. "Le nucléaire avait été exclu du Grenelle de l'environnement, rappelle Laurence Tubiana, animatrice du débat national. On comprend bien pourquoi aujourd'hui.


 La bagarre ne fait que commencer."

http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/07/18/le-medef-refuse-les-conclusions-du-debat-sur-la-transition-energetique_3449282_3244.html
  

 Ne nous laissons pas emmener en Batho...

1) Le "rebelle de l'environnement" ( ce blog) est sans rapports avec cet homonyme, Bruno Rebelle, que nous saluons.

dimanche 14 juillet 2013

Que faudra-t-il que nous apprenions pour comprendre ?

   

Japon: un bar hautement radioactif pêché à des kilomètres de Fukushima

Un bar pêché au large de la ville de Hitachi, dans la préfecture d'Ibaraki, à quelques dizaines de kilomètres de Fukushima, présente une quantité de césium radioactif mesurée à plus de 1000 becquerels par kilogramme, alors que la limite pour les aliments a été fixée à 100 becquerels par kilogramme. Un niveau de radioactivité jusqu'à présent inédit pour un poisson de cette espèce, dix fois supérieur à la limite autorisée au japon.

Comme toutes les espèces dont un spécimen d'une région donnée a dépassé la limite, le bar d'Ibaraki n'est pas mis sur le marché. Mais ce cas illustre le fait que la contamination issue de l'accident de Fukushima reste, plus de deux ans après, importante, dispersée et difficile à appréhender car il est impossible de tout contrôler.


AUGMENTATION PRÉOCCUPANTE DES TAUX DE CÉSIUM RADIOACTIF
 
La centrale nucléaire a été gravement endommagée par le violent séisme et le tsunami du 11 mars 2011. La coupure de l'alimentation électrique provoquée par la déferlante avait engendré un arrêt des systèmes de refroidissement du combustible, qui avait fondu dans le cœur de trois des six réacteurs du site, d'où la présence de nombreux éléments radioactifs alentour, en mer, dans l'air et au sol.

Par ailleurs une brusque montée des taux de césium radioactif a été mesurée ces derniers jours dans la nappe phréatique, en bordure de mer près de la centrale. Mardi 9 juillet, l'exploitant Tepco a mesuré dans un forage situé entre les réacteurs et le bord de mer, une nouvelle augmentation des taux de césium radioactif dans la nappe phréatique. Ils atteignaient 22 000 becquerels par litre d'eau (Bq/l) pour le césium 137 et 11 000 Bq/l pour le césium 134. Le 8 juillet, ces niveaux étaient de 18 000 et 9 000 Bq/l, soit respectivement... 86 et 99 fois plus que les taux relevés trois jours auparavant.