Fukushima a beau se situer au Japon, à l’autre bout du monde, les
conséquences de cet incident nucléaire survenu en 2011 se répercutent
près de chez vous. Des experts viennent de retrouver des poissons
radioactifs vendus dans les étalages des supermarchés suisses. Et la
France alors ?
Cette découverte a été faite grâce à une enquête de la station suisse Radio 105. Des employés ont sélectionné
deux spécimens de thon dans un supermarché suisse puis les ont faits
analyser par des experts du Laboratoire du canton de Bâle. Les
scientifiques ont découvert des traces d’un isotope radioactif, le
césium 137. Une substance qui est le résultat de la fission nucléaire
d’atomes d’uranium qui a lieu dans les centrales.
Ce qui fait le lien avec la centrale de Fukushima au Japon est que cet isotope possède une signature propre qui peut être tracée dans le monde.
Les experts considèrent ainsi qu’il n’y a quasiment aucun doute pour
que les poissons aient été contaminés par l’eau radioactive déversée
dans l’océan Pacifique depuis la catastrophe du 11 mars 2011. Et ce
malgré le fait que ces poissons aient été pêchés au large
desPhilippines.
Pour Markus Zehringer, directeur du laboratoire, c’est la seule
explication possible. Pourtant, il précise que les isotopes présents
dans les thons analysés ne présenteraient pas de danger immédiat pour
l’homme : « Avec 0,4 becquerels par kilogramme de césium 137, les
valeurs sont encore en deçà de la limite de 1.250 becquerels par
kilogramme. » Rien ne dit en revanche combien de poissons ont été
contaminés, et dans quelles proportions, par ces isotopes radioactifs.
En l’état, les chercheurs ne peuvent pas non plus établir le nombre de
poissonneries et de supermarchés concernés.
La centrale de Fukushima continue encore de déverser des substances
radioactives dans l’océan, environ 300 tonnes d’eau contaminée chaque
jour. Certains estiment que la contamination des océans durera environ 40 ans, dans le meilleur des cas.
C’est un village minuscule posé au creux des collines de
l’Allgaü, en Bavière.
Wildpoldsried compte 2 600 habitants, regroupés
autour de l’église catholique dont les cloches ponctuent les heures, et de son
centre communal, ultramoderne : c’est là que défilent tout au long de
l’année des milliers de visiteurs, d’Allemagne, mais aussi du monde entier,
venus voir de plus près à quoi ressemble le « modèle
Wildpoldsried » : depuis des années, cette commune rurale s’enorgueillit
de produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme.
Une douzaine d’éoliennes, des
panneaux solaires partout, sur les habitations et sur le toit des exploitations
agricoles, sans oublier l’utilisation du biogaz issu des déjections bovines. Pour
arriver à ses fins, la commune a consulté, puis mobilisé la population :
les éoliennes par exemple ont été financées par une partie des habitants
eux-mêmes.
Outre les visiteurs, la commune collectionne les prix dans le
domaine de l’environnement. Cette notoriété a drainé vers ce coin de Bavière
une centaine de groupes de visiteurs l’an passé. Ces derniers jours, on pouvait
croiser dans les rues et les sentiers du village des délégations du Japon et de Corée.
Mais pour Wildpoldsried,
l’environnement n’est pas seulement un engagement : c’est une source de
revenus : la revente d’électricité au réseau national procure des
compléments financiers aux particuliers comme au budget communal. Et
l’engagement concerne tout le monde, y compris les enfants, très tôt
sensibilisés à la protection de l’environnement.
Le huitième Rapport sur l’état de l’industrie
nucléaire dans le monde (World
Nuclear Industry Status Report ou WNISR) est paru en juillet
dernier. Au fil des années, cette publication élaborée par des
experts indépendants a acquis une vaste audience internationale. Ses
chiffres et analyses sont désormais repris par de nombreux médias
dans le monde.
Le rapport s’ouvre sur une préface de Peter
Bradford, un ancien commissaire de la Nuclear Regulatory
Commission (NRC), l’autorité de sûreté nucléaire des
États-Unis. Son constat est sévère. « L’énergie
nucléaire exige la soumission, pas la transparence »,
écrit-il en introduction. « Pour différentes
raisons, dans de nombreux pays, l’industrie nucléaire ne peut pas
dire la vérité sur ses avancées, ses perspectives ou ses périls.
[…] L’importance cruciale du World Nuclear Industry Status Report
réside dans l’étonnante persistance de cette attirance mondiale
pour les promesses trompeuses du nucléaire. »
On ne saurait trop recommander à celles et ceux qui
comprennent l’anglais de se
reporter au rapport intégral, qui condense, en quelque 140
pages, une mine d’analyse et de chiffres sur la situation de
l’industrie nucléaire dans le monde et les différents pays, les
aspects économiques et financiers de cette industrie, un bilan
provisoire sur Fukushima et un point sur l’évolution des
renouvelables.
Le
nucléaire recule. Lentement. Le choix entre ce qu'il a rapporté et ce
qu'il coûte désormais, tarde à se faire. Les risques pour les assurances
sont en cours de mesure mais non publiés. Le vieillissement des
centrales augmente les craintes. La fin du nucléaire est annoncée mais
reste lointaine compte tenu de l'entêtement des États et des entreprises
qui en dépendent encore, dont la France. Sans une inversion des
opinions, à quoi travaille Sortir du nucléaire, il faudra attendre... le prochain accident majeur, de toute façon statistiquement inéluctable !
Mamère s'en va. Enfin, un élu connu met sa pensée en harmonie avec ses actes. Deux articles l'annoncent : ils méritent une lecture attentive.
"Pascal Durand n'était pas un chef, c'était un fusible"
Nouvel observateur le 23-09-2013 Annoncé sur la sellette depuis déjà plusieurs jours, le
sort de Pascal Durand à la tête d'Europe Ecologie-les Verts semble
scellé. Ce dimanche, le patron des écologistes aurait indiqué à
plusieurs membres d’EELV, lors d’une réunion interne, qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat lors du prochain congrès du parti en novembre à Caen. Le député écologiste de Gironde, Noël Mamère, réagit.
Pascal Durand semble renoncer à briguer un nouveau mandat de secrétaire national d'Europe Ecologie-les Verts. Paie-t-il son ultimatum lancé au gouvernement ?
- Cela me paraît assez évident. L’appareil du parti – que
l’on appelle communément à l’intérieur du mouvement "la Firme" - a
décidé que Pascal Durand n’était plus l’homme de la situation, après l’y
avoir pourtant installé en 2012. Ceux qui décident en sous-main lui ont
offert une porte de sortie, puisqu’il y a de fortes chances qu’il soit
la tête de liste écologiste à Paris lors des prochaines élections
européennes de 2014. En réalité, son départ n'est pas une surprise.
Faut-il y voir la main invisible de Jean-Marc Ayrault ?
- Je suis incapable de le dire. Cependant, je constate qu’il
y a une certaine contradiction des dirigeants dans cette décision de ne
pas renouveler leur confiance à Pascal Durand. Certains nous expliquent
que s’il n’était pas monté au créneau avec son ultimatum, on n’aurait
pas obtenu certaines avancées à l’issue de la seconde conférence environnementale. Pourtant, il en paie visiblement les frais.
Quel bilan tirez-vous du passage de Pascal Durand, en poste depuis juin 2012 à la tête d’EELV ?
- Son mandat a été très court. Il aura été un secrétaire
national éphémère. De toute façon, il n’y a que les naïfs et les
imbéciles pour ne pas comprendre que c’est Cécile Duflot qui continue
d’être la patronne des Verts. Elle et ses comparses - des secrétaires
nationaux par procuration - n'ont cessé de diriger le parti en
sous-main.
Les écologistes n’ont-ils pas un problème culturel à se soumettre à l’autorité d’un chef ?
- Non. Il y a toujours eu des chefs au sein du parti. Ceux
qui décident ne sont pas ceux que l’on croit. Pascal Durand n’était pas
un chef, c’était un fusible, c’était un instrument au service d’autres
personnes. Rien d’autre.
Vous avez récemment menacé de quitter Europe
Ecologie–les Verts. Au lendemain de la seconde conférence
environnementale, dont les avancées ont été saluées par vos collègues
écologistes, où êtes-vous de votre réflexion ?
- On est face à une vaste opération d’enfumage et de trompe
l’œil. On nous fait croire que l’on entre dans la transition
énergétique, alors que le gouvernement maintient des niches fiscales
nuisibles à l’environnement. Entre les transports, l’agriculture, la
pêche et l’automobile, ces niches représentent autour de 6 milliards
d’euros. C'est-à-dire, un peu plus que ce que François Hollande prétend
que rapportera la future contribution climat énergie[4 milliards d'euros sont escomptés, NDLR].
C’est également un renoncement, un changement de politique
qui ne dit pas son nom sur la question du nucléaire. Dans la mesure où
l’on sait qu’il sera très difficile de fermer la centrale de Fessenheim
en 2016, l’engagement de réduire de 75 à 50 % la part du nucléaire dans
la production électrique française, d'ici 2025, risque d’être effacé par
un engagement sur la non-augmentation de la production nucléaire.
A vous entendre critiquer aussi sévèrement l'action
du gouvernement, il semblerait que vos jours au sein de la majorité sont
comptés…
- Il y a plusieurs étapes. La première consiste à ne pas
voter le budget 2014 à l’Assemblée nationale – puisque le gouvernement
nous a roulés dans la farine. Dans la mesure où je ne voterai pas le
texte, je n’appartiendrai donc plus à la majorité actuelle. Cependant,
ce n'est pas pour autant que j'entre dans l'opposition : je resterai au
sein du groupe écologiste à l’Assemblée - à moins que l’on m’en vire, ce
qui m’étonnerait fort. Quand à ma présence au sein d’Europe
Ecologie–les Verts, je prendrai une décision à l’issue du congrès de
novembre à Caen. Si le parti continue de jouer les supplétifs du
gouvernement, je rendrai ma carte. Aujourd’hui, plus les écologistes
reçoivent des coups du gouvernement sur la tête, plus ils remercient et
s’en réjouissent !
Propos recueillis par Guillaume Stoll, lundi 23 septembre - Le Nouvel Observateur
Mamère : "J'ai décidé de quitter EELV car le parti est prisonnier de ses clans"
Le Monde.fr |
Il le dit lui-même : "C'est une page qui se tourne." Quinze ans après être entré chez Les Verts, le député de Gironde, Noël Mamère, a décidé de rendre sa carte. Les conditions dans lesquelles Pascal Durand, secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, s'apprête à quitter la tête du parti auront été la goutte d'eau pour celui qui a réuni 5,25 % des voix à la présidentielle de 2002.
Pourquoi avez-vous décidé de quitter Europe Ecologie-Les Verts ?
J'ai décidé de quitterEELV
parce que je ne reconnais pas le parti que j'ai représenté à la
présidentielle en 2002. Notre parti ne produit plus rien : il est
prisonnier de ses calculs et de ses clans. Nous sommes devenus un
syndicat d'élus. J'ai l'impression d'un sur-place qui nuit au rôle que
nous pouvons jouer dans la société. Cela ne m'empêchera pas de conduire une liste aux municipales
à Bègles, je n'ai pas besoin de l'étiquette. C'est une page qui se
tourne. Je pars sans regret, sans émotion particulière. C'est le
résultat d'un constat et d'une analyse.
Comment interprétez-vous la décision de Pascal Durand de ne pas se représenter à la tête d'EELV ?
Pascal Durand est une variable d'ajustement. On le nomme en 2012
parce qu'il est compatible entre Europe Ecologie et Les Verts. La preuve
est faite aujourd'hui que la greffe n'a pas pris. La manière dont il a
été traité est humiliante. Ça me choque et je n'aime pas ces méthodes.
Pascal n'était qu'un patron par procuration.
Les vrais patrons sont ceux qu'on appelle "la firme" : Cécile Duflot
et ses amis. Même si Cécile Duflot est une bonne ministre, elle n'a pas
lâché la direction des Verts. Mais ces derniers ne se sont pas créés
pour être soumis au bon vouloir d'un clan. C'est le contraire de ce que défendent les écologistes.
Vous souhaitez rester dans le groupe écologiste à l'Assemblée nationale. N'est-ce pas contradictoire ?
Pas du tout. Dans le groupe, il n'y a pas que des gens inscrits à
EELV, comme Paul Molac qui est à Régions etpeuples solidaires. A moins
qu'on ne me le demande, je ne vois pas pourquoi je quitterais le groupe.
Vous aviez indiqué que si vous étiez réélu à Bègles, vous
démissionneriez de votre mandat de député. C'est toujours d'actualité ?
Si je suis réélu à la mairie de Bègles, mon intention est de me mettre en accord avec ce que j'ai dit. C'est la première fois que je vois l'Assemblée nationale voter
une loi qui s'appliquera trois ans plus tard. La loi sur la limitation
du cumul des mandats est d'ailleurs inaboutie puisqu'aujourd'hui un
maire peut beaucoup plus cumuler qu'un député-maire. Fin 2014, je ne serai plus cumulard : je me sens plus utile dans ma ville de Bègles qu'à l'Assemblée.
Vous avez annoncé que vous ne voterez pas le budget pour 2014. Cela veut dire que vous allez voter contre ou vous abstenir ?
Je voterai contre parce que je considère que le compte n'y est pas,
notamment sur la transition énergétique. La conférence environnementale
n'était qu'un trompe-l'œil. Le gouvernement propose une contribution climat-énergie qui réunira péniblement la somme de 4 milliards d'euros en 2016. Comment voulez-vous que les entreprises aient une perspective de mise en place de modification de leur mode de production si vous ne leur proposez pas un plan de route jusqu'au moins 2020 ?
Je ne crois pas non plus à la TVA à 5 % uniquement cantonnée à la
rénovation énergétique des bâtiments alors qu'il aurait fallu qu'elle
s'applique à l'ensemble du bâtiment. Aucune des niches fiscales
nuisibles à l'environnement et à la santé concernant les transports,
l'agriculture, le diesel, les agrocarburants ou les pesticides –
pourtant d'un montant de 6 milliards d'euros–, n'ont été remises en
cause. Et nos amis disent que c'est formidable ?
Pour vous, les écologistes seraient plus utiles en dehors de la majorité qu'à l'intérieur ?
Aujourd'hui, je ne vois pas très bien leur utilité dans la majorité. Les écologistes passent leur temps à accepter ce qui ne correspond pas au projet qu'ils sont censés porter. Vous trouverez toujours des arguments pour dire qu'on fait avancer les choses mais c'est à la marge.
Nous avons aussi notre part de responsabilité. Nous nous sommes
arc-boutés sur le diesel. Sans doute était-ce un piège : nous n'avons
pas su expliquer de manière pédagogique que ce carburant représente 32 000 morts par an et que cela coûte beaucoup plus cher à la société de poursuivre dans cette direction que d'augmenter le prix du diesel d'un centime par an pendant dix ans pour rattraper celui de l'essence comme le propose la Fondation Hulot.
À quelques mois des municipales et des européennes, la séquence n'est pas des plus réussies pour EELV...
J'ai le sentiment d'assister à une immense régression. Nous avons abandonné notre fonction de lanceur d'idées pour devenir un parti comme les autres, obsédé par ses jeux d'appareil. Nous risquons d'en payer le prix aux prochaines élections. A se soumettre et à chercher des arrangements, il ne faudra pas s'étonner si notre électorat nous couvre de goudron et de plumes.
Un séisme de magnitude 5,3 a secoué dans la nuit de jeudi à vendredi la préfecture de Fukushima qui héberge une centrale nucléaire accidentée, a annoncé l'Institut de géophysique américain (USGS).
La compagnie d'électricité Tepco, qui gère la centrale accidentée
Fukushima Daiichi, a assuré qu'aucun problème nouveau ni dégagement
supplémentaire de radiation n'avaient été observés sur le site sinistré
après cette secousse, a rapporté l'agence de presse Kyodo.
L'agence de météorologie japonaise, qui a estimé pour sa part la
magnitude de la secousse à 5,8, n'a lancé de son côté aucune alerte au
tsunami.
D'après l'USGS, le tremblement de terre s'est produit vendredi à
02h25 locale, à une profondeur de 22,2km. L'épicentre a été mesuré à
une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la ville d'Iwaki au bord de
l'océan Pacifique, soit à 175km au nord-est de Tokyo où les immeubles ont tremblé.
Ce tremblement de terre s'est produit quelques heures à peine après
une visite sur ce site accidenté du Premier ministre japonais, Shinzo
Abe, qui a sommé la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) de fournir
un calendrier comportant des mesures destinées à mettre fin aux fuites
d'eau radioactive, un problème qui suscite l'inquiétude dans le monde
entier.
Le site de Fukushima est et restera fragile. Peut-être le savait-on déjà quand a été construite la centrale, mais on comptait sur la science des hommes pour parer à tout danger éventuel. On sait ce qu'il en est advenu. À présent, on ne peut plus compter sur la savoir humain seulement ou sur ... le hasard ! Et pourtant on s'entête, tout simplement parce que beaucoup, beaucoup d'argent fut investi et l'on rage d'avoir à envisager de l'avoir perdu. Le "retour sur investissement" n'est plus assuré et c'est pour les dirigeants de TEPCO, et bien d'autres défenseurs du système économique, (à commencer par le premier ministre Shinzo Abe), insupportable et littéralement "impensable".
Chaque jour pourtant apporte son lot d'informations tendant à prouver que la situation n'est pas et ne peut pas être sous contrôle. Tout se passe comme si la nature tentait une ultime fois de nous inciter à sortir de cette impasse nucléaire dont on ne veut pas sortir car les conséquences pour l'industrie nucléaire planétaire et ses applications (civiles et militaires) leur seraient fatales.
Le 12 septembre dernier, des inondations catastrophiques ont dévasté les plaines du Colorado. Des murs d’eau de 10 mètres
ont fait déplacer de nombreux habitants, des habitations ont été
détruites. Le nombre des victimes reste encore inconnu.
Dans cet État, il existe
20.000 puits de "fracking" ( exploitation de gaz de schiste) dont une
part importante a été noyée dans les flots. Le gaz s’est échappé dans
les airs… Pire, des hangars contenant
les produits chimiques utilisés pour la fracturation ont été dévastés et
les produits (y compris les toxiques) se sont répandus dans la nature.
La presse a été muselée pour éviter que la nouvelle ne se répande trop rapidement…. Voici un lien permettant de visualiser
l’ampleur du désastre. Si vous ne comprenez pas l’anglais, les images
parlent d’elle même.
Le secrétaire national d'EELV attend donc des
annonces concrètes lors de la conférence environnementale. Sinon ? "J'en
tirerai personnellement les conséquences et je demanderai au mouvement
d'en tirer les conséquences. Je ne serai pas le secrétaire national du
renoncement écologique", a menacé Pascal Durand à deux mois du congrès
d'EELV. JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
Il avait prévenu qu'il parlerait fort. Pascal Durand, le
secrétaire national d'EELV, a tenu parole. Ce samedi, devant le Conseil
fédéral de son parti, il a poussé une sorte de cri de colère d'un Vert
de rage. Et il a lancé, à la surprise de quelques-uns de ses amis, une
forme d'ultimatum à François Hollande qui doit s’exprimer vendredi lors
de la Conférence environnementale : Monsieur le président, vous avez 6
jours pour convaincre ! 6 jours pour inverser la tendance, a dit en
substance le chef de file écolo très remonté après la double douche
froide de la semaine.
Les écolos s'étaient pourtant promis d'être positifs en
cette rentrée mais mercredi dernier, patatras : le ministre de
l’écologie a refroidi tout le monde en expliquant (puis démentant) qu'il n'y aurait pas de geste sur le diesel dans le budget 2014.
Et surtout en annonçant le report de la loi que les écologistes
présentent à juste titre comme l'heure de vérité : celle sur la
transition énergétique qui doit traduire l'engagement présidentiel de
réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix énergétique. Une loi qui
pourrait ne pas être votée avant les municipales de 2014. Autant dire
que son sort risque d’être lié à ce qui sortira des urnes et dans un
contexte de crise et de FN fort, il est fort possible que la baisse du
nucléaire ne soit pas la priorité…
Durand, comme une grande partie de ses amis, a eu le
sentiment d'une forme de trahison du contrat. "Mercredi (jour des
annonces), j'ai senti passer le souffle de l'échec", a-t-il entamé avant
de lâcher les rênes : d'abord en dressant un bilan sans fard de la
participation des écolos au gouvernement. "L'écologie a reculé pendant
un an", a-t-il constaté, avec sans doute en tête les sondages qui
montrent qu’EELV n’aborde pas les municipales en forme. "Les choix faits
à ce stade par le gouvernement ne correspondent en rien à la transition
énergétique", a aussi assuré l’avocat proche de Hulot avant de lancer
sa guerre des six jours : d'ici vendredi, le patron d’EELV, qui a
beaucoup discuté hier avec le ministre du budget Bernard Cazeneuve,
espère obtenir des "engagements" beaucoup plus clairs sur le nucléaire,
le financement des renouvelables ou encore la fiscalité écolo qu’il
souhaite retrouver dans le discours présidentiel.
"Je ne serai pas le secrétaire national du renoncement"
Il a notamment insisté sur le report "inacceptable" de la
loi de transition énergétique : "Il n’y aura pas de transition
énergétique dans ce pays si la loi n’est pas soumise au Parlement avant
fin 2014". Mais Durand n’a pas détaillé plus les termes de son
ultimatum. A partir de quelles mesures budgétaires jugera-t-il que le
compte est bon ou pas ? Mystère ! Dans la salle, une militante a
d'ailleurs interrogé : "Six jours et après ?" Durand a semblé lier son
sort personnel (sa candidature pour un nouveau mandat) au verdissement
ou non du gouvernement : "Je ne serai pas le secrétaire national du
renoncement", a-t-il dit. Avant d’exhorter ses troupes à "en tirer les
conséquences" si Hollande n’était pas au rendez-vous écolo lors de la
Conférence environnementale. "Le problème c’est qu’on n’a pas de plan
B", glissait un cadre à la sortie dans les couloirs, résumant l’état
d’esprit toujours majoritaire : EELV veut rester au gouvernement. Mais
ne pas être ridiculisé.
Cette charge du secrétaire national n’a cependant pas fait
l’unanimité. D’abord sur la forme. "On peut faire passer des messages
autrement que par des ultimatums", dit le député Denis Baupin qui assure
avoir vérifié auprès du gouvernement que la loi de transition pourrait
bien être déposée au conseil des ministres d’ici la fin de l’année. Mais
le fond en fait aussi tiquer certains à EELV. Depuis des mois,
Jean-Vincent Placé, comme l’entourage de Cécile Duflot (la ministre se
tait sur ce sujet), tiquent sur la priorité mis sur la fiscalité écolo,
et notamment celle du diesel. Un "piège", selon eux, qui enferme les
Verts dans l’image de taxeurs. "Avec cette histoire, on est en train
d’être en slip dans l’opinion. Il vaudrait mieux se battre sur la baisse
de la TVA sur la rénovation thermique", dit un proche de la ministre du
Logement. A la sortie du Conseil fédéral, Noël Mamère a déjà prévenu :
lui ne croit pas qu’autre chose que du "bricolage" soit possible en une
semaine. "Si on accepte ce bricolage, on risque d’être discrédités
auprès de nos électeurs et de partir avec le goudron et les plumes."
Maël Thierry
Questions :
Mais qu'allaient-ils faire en cette galère ?
La peur d'un échec cinglant aux municipales et aux européennes apparaît-elle ici ?
L'échec de la conférence sur la transition énergétique n'est-il pas programmé ?
Le diamètre des couleuvres à avaler dépasse-t-il les dimensions du gosier d'EELV ?
Diesel, nucléaire, croissance, énergies renouvelables : des mots qui fâchent, désormais ?
On pourrait sans peine nourrir ceux qui meurent de faim !
Les pertes agricoles et alimentaires coûtent
chaque année à la planète l'équivalent de trois fois le lac Léman en eau gaspillée et
occupent inutilement un tiers de sa surface agricole. La production
de ces denrées non consommées provoque autant d'émissions de gaz à
effet de serre que les Etats-Unis ou la Chine en six mois.
Pour rien. Dans
un rapport publié mercredi 11 septembre (format PDF),
l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture
(FAO) étudie les impacts environnementaux, jusqu'à présent peu
connus, de cet immense gâchis. Environ 1,6 milliard de tonnes de
produits alimentaires sont perdus chaque année dans le monde, soit
un tiers de ce qui est produit.
"L'empreinte carbone de la nourriture produite mais
jamais consommée est estimée à 3,3 milliards detonnes de
CO2", affirme le rapport, un
chiffre qui représente à peu près la moitié des émissions de gaz
à effet de serre des Etats-Unis ou de la Chine. La production de ces
denrées gaspille annuellement 250 km3 de ressources en
eau et occupe 1,4 milliard d'hectares.
750 MILLIARDS DE DOLLARS EN COÛTS DIRECTS
Ce gâchis est évalué à 750 milliards de dollars (565 milliards
d'euros) en coûts directs par la FAO, qui rappelle que la réduction
des pertes agricoles et alimentaires pourrait largement contribuer à atteindre l'objectif d'augmentation de 60 % des denrées disponibles pour
répondre aux besoins de la population
mondiale en 2050. Selon la FAO, 54 % des pertes sont enregistrées
dans les phases de production, de récoltes et de stockage. Le reste
relève du gaspillage alimentaire au sens propre, au stade de la
préparation, de la distribution ou de la consommation.
Dans les pays riches, c'est ce dernier type de pertes qui domine.
Les experts ont cherché à déterminer quels étaient les régions
du monde et les produits agricoles responsables des plus importants
impacts environnementaux liés aux pertes alimentaires. "Les
pertes de céréales en Asie apparaissent comme un point chaud
environnemental significatif", tant pour leur bilan carbone
que pour leur consommation en eau et leur utilisation de terres
arables, conclut le rapport. Cela est dû notamment aux importants
volumes de production en Asie du Sud et de l'Est, ainsi qu'au poids
de la riziculture, qui émet de fortes quantités de méthane. Les
pays riches et l'Amérique latine sont à l'origine de 80 % des
pertes en viande, qui "ont un impact élevé en termes
d'occupation des sols et d'empreinte carbone", poursuivent
les auteurs. Les pertes de fruits en Asie, en Amérique latine et en Europe
comptent parmi les principaux responsables du gaspillage de l'eau.
Pour remédier à cette situation, la FAO préconise
l'amélioration des pratiques agricoles ainsi que des infrastructures
de stockage et de transport dans les pays en développement. Elle
estime que les pays riches ont "une responsabilité majeure
en matière de gaspillage alimentaire en raison de leurs modes de
production et de consommation non durables".
Nous empruntons à Benoist Magnat, écologiste, poète et humoriste, son analyse truffée de sources informatives : oui, à Fukushima le danger s'accroît et pas seulement pour les Japonais !
Il
fallait s’y attendre, à force de verser de l’eau sur les réacteurs détruits,
et à force de remplir toujours plus de réservoirs, l’eau, considérablement
radioactive, fuit en quantité vers l’océan. Ceux qui, pour nous rassurer,
évoquent la dilution dans l'immensité du Pacifique, oublient une donnée essentielle, : la chaîne alimentaire
va se trouver affectée.
La fable
de l’arrêt à froid, décrété en décembre 2011 a de
toute évidence fait long feu, et Tepco avoue,
maintenant, que, depuis mai 2011, 300
tonnes d’eau très radioactive se déversent chaque jour dans
l’océan.
En
4 petites minutes, ce dessin
animé simple et pédagogique avait déjà compris dès le 18 mars
2011 le problème insoluble qui allait se poser à
Fukushima, depuis la catastrophe du 11 mars
2011 et, dès le 17 mars 2011, Roger
Nymo, l’un des nombreux lanceurs d’alerte concernant ce sujet,
évoquait un pire qui serait à venir. lien
Le
pire ? Nous y voila maintenant, et le 6 août
2013, Shinji Kingo, responsable de la
NRA (autorité de régulation nucléaire japonaise) a
décrété une situation d’urgence.
Cette
eau déversée dans le Pacifique est chargées de
20 et 40 milliards de becquerels (de tritium, de
strontium, de césium et d’autres éléments radioactifs), soit plusieurs
dizaines de milliers de fois la dose limite admise pour l’eau de mer. lien. Cette carte montre de quelle manière ces fuites se
produisent.
Tepco assure qu’il va colmater les fuites en
injectant dans le sol un produit chimique afin de le rendre étanche, solution
qui,d’après le quotidien japonais Asahi, ne serait pas du tout
efficace au niveau des nappes phréatiques. lien
Arnold
Gundersen, scientifique reconnu
par ses pairs comme expert en matière nucléaire, est convaincu qu’il n’y a
aucun moyen d’empêcher cette eau de rejoindre l’océan, et que cela durera
pendant au moins 20 à 30 ans.
lien
Laure Hameaux, porte parole du réseau
« Sortir du Nucléaire » est claire :
« pour nous ce n’est pas une
surprise. Nous travaillons avec des experts indépendants depuis le début de la
catastrophe. Il ne pouvait pas en être autrement, l’accident de Fukushima ne
pouvait qu’empirer. Il ne pouvait pas être réglé en quelques
semaines », et elle ajoute :
« les océans vont être
contaminés, et par conséquence toute la chaîne alimentaire de ce millier
aquatique », en concluant au sujet de la solution
envisagée par Tepco concernant les nappes
phréatiques : « on va
pouvoir pomper une partie de l’eau, mais la radioactivité va rester. On ne
peut pas la faire disparaitre. Il n’y a pas de solution (…) les ennuis ne font
que commencer ». lien
Dès le mois d’octobre 2012 Ken Buesseler, chimiste à
l’institut océanographique de Wood Hole,
s’interrogeait sur les raisons de l’importante radioactivité trouvée sur les
poissons péchés au large de Fukushima, supposant déjà
des fuites provenant de la centrale. lien
La
situation s’aggrave donc à Fukushima, d’autant que les
3000 techniciens et ouvriers qui tentent de préparer
le démantèlement de la centrale dévastée sont en permanence confrontés à de
nombreuses avaries dans des lieux rendus inaccessibles, compte tenu du niveau
élevé de radioactivité. lien
Un autre
veilleur de Fukushima, Etienne Servant, dans
un communiqué récent
rappelle que cette pollution de l’océan n’est pas une nouveauté, et qu’elle
est effective depuis le premier jour de la
catastrophe.Le mur
en béton que Tepco avait construit pour empêcher ces
fuites vers l’Océan a finalement provoqué une accumulation de l’eau
contaminée, et un débordement fatal dans la mer.
Dénonçant
le silence consternant et complice de la plupart des médias,
Servant a décidé de s’embarquer dès le 3
mai 2014 dans un voilier et de rejoindre le
Japon en passant par le détroit de
Bering et la mer de Chine avec comme but
de faire des mesures de la contamination tout au long de son voyage. lien
En
effet, c’est maintenant sur l’autre rive du Pacifique
que l’inquiétude s’installe, car Joseph J.Mangano
et Janette Sherman, chercheurs notoires, ont constaté,
dans un rapport récent, d’une part un niveau élevé de radioactivité sur la
cote Ouest des USA, et d’autre part une tendance à
l’hypothyroïdie chez les nouveaux nés américains, après la catastrophe de
Fukushima.Pour
arriver à ce constat, les chercheurs se sont basés sur des mesures relevées
dans 18 sites situés sur la cote
Ouest des Etats Unis. lienMangano et
Sherman ont étudié l’hypothyroïdie congénitale chez
les nourrissons nés entre mars 2011 et novembre 2011,
en se basant sur des tests de dépistage néonatal. lien
Résultat :
ces cas d’hypothyroïdie congénitale sont en augmentation de
16% dans les 5 états qui
bordent le Pacifique, et dès mars
2011 des concentrations d’iode radioactif avaient été mesurées
jusqu’à 211 fois supérieures à la norme autorisée. lien
D’ailleurs,
dès le 6 avril 2013, les 2 chercheurs
américains avaient mis en garde les populations du risque que
représentait Fukushima, malgré les assurances données
par les responsables gouvernementaux américains, affirmant qu’il n’y avait
rien à craindre de la catastrophe japonaise.
Avec ce
nouvel épisode de déversement de radioactivité dans l’Océan
Pacifique, il est a craindre que la chaîne alimentaire ne soit
durablement touchée car, même s’il est vrai que cette énorme quantité de
radioactivité sera dispersée dans l’océan, il est vraisemblable que la
radioactivité va bientôt se trouver dans nos plats quotidiens, et qu’il va
falloir être très attentifs à la qualité des poissons qui seront proposés aux
étalages de nos poissonniers.
En
effet, le vrai problème ne concerne
plus seulement le Japon aujourd’hui, mais une bonne
partie de la planète, car si les USA admettent
maintenant être concernés par la catastrophe japonaise, par le biais de la
chaine alimentaire, nous allons être tous plus ou moins
touchés.
On sait
que les poissons se nourrissent de plancton, les petits étant finalement
mangés par les plus gros, lesquels se retrouvent dans nos
assiettes.Or la
pollution radioactive se fixe d’abord sur les plantes, le plancton, les
algues, et elle se retrouvera finalement concentrée dans les gros
poissons.Si les
facteurs de concentration du césium sont de l’ordre de
50 pour les mollusques et les algues, ils montent à
400 pour les poissons.Comme le
césium 137 a une période (ou demi-vie) de
30 ans, l’accumulation de ce dangereux produit
radioactif va se prolonger pendant un siècle, avec les conséquences que l’on
imagine pour les poissons et les humains qui les
mangeront.Considérant
qu’il est quasi impossible de tout contrôler, quelle garantie avons-nous
aujourd’hui sur l’éventuelle nocivité des poissons que l’on nous propose à la
vente en Europe ?
D’autre
part, alors que l’on considérait jusqu’à récemment qu’il n’y avait pas
d’échange entre le Pacifique Nord et le
Pacifique Sud, on sait aujourd’hui que l’importante
barrière formée par les courants équatoriaux n’empêchent pas que des échanges
se produisent. lien. Déjà au
mois d’aout 2011, 15 thons pêchés au large de San
Diego présentaient des niveaux de césium relativement élevés. lien
Plus
tard, en juillet 2013, un bar, capturé au large du
Japon a révélé un niveau de radioactivité
10 fois supérieur à la limite autorisé, soit
1000 Bq/k, (lien) ce qui n’est rien par rapport au poisson péché en
janvier 2013 qui lui, présentait un niveau
impressionnant de radioactivité, égal à 254 000
Bq/k. lien
Au-delà de ces rejets dans l’océan et des poissons contaminés, le
problème avec les vapeurs radioactives qui s’échappent du réacteur
n° 3 perdure, et si parfois, on ne les perçoit plus, c’est
seulement du à la différence de température
extérieure.Le
matin, quand l’air est frais, les vapeurs sont visibles, et disparaissent dans
la journée, avec l’augmentation de la chaleur, mais la radioactivité continue
pourtant de s’échapper, même si elle n’est plus visible. lien
Or, ce
réacteur est le plus problématique, puisqu’il fonctionnait avec du
MOX, contenant du plutonium, et cela va faire au moins
un mois que cette vapeur s’échappe du réacteur. lien
Ajoutons
pour la bonne bouche que la piscine du réacteur n°4
contient toujours 1535 barres d’uranium, et que, si
depuis le mois de mars 2013,
Tepco a démarré la construction d’une structure
métallique destinée à les recevoir, la situation demeure préoccupante, le
moins qu’on puisse dire.
En avril 2012, Akio Matsumura,
un diplomate japonais, avait déjà expliqué en 7
minutes de quelle nature était le danger qui planait autour de
cette piscine de refroidissement. vidéo
Et
pourtant, aujourd’hui encore, il reste dans le monde de chauds partisans de
l’énergie nucléaire, convaincus qu’il n’y a pas
d’alternative...
La plupart des démographes
annoncent un "pic" vers 2050 autour de 10 milliards d'humains.
Si c'est le cas, l'agriculture biologique
suffirait largement à nourrir tout le monde : voir le numéro de
Silence consacré à cette question : http://www.revuesilence.net/epuises/300_399/silence389.pdf
Des scénarios catastrophistes
prévoient une déplétion drastique. Si ces hypothèses sont un
jour avérées, ce sera dans des conditions injustes, tragiques et indécentes.
Il y aura donc un "effet d'aubaine" dont aucun décroissant ne
devrait se réjouir.
Faut-il"accepter"ou "provoquer" la décroissance démographique ?
Si "provoquer" signifie un quelconque usage de la violence,
nous devons refuser ce mot. C'est la croissance qui est la guerre,
pas la décroissance.
Dans le même numéro de Silence, Mathilde
Szuba défend un néo-malthusianisme équilibré. On sait les
effets d'une certaine "éducation" sur la baisse de la natalité ?
Mais tout cela ne nous fait pas échapper à la démarcation du
"quand bien même" : quand bien même aurait lieu après 2050 une
stabilisation puis une baisse de la population mondiale, serait-ce
une raison pour conserver, non pas notre "niveau de vie", mais
notre "mode de vie" ?
Car le mode de vie actuel (et là la question est beaucoup plus large que
la seule question de l'alimentation) ne respecte (n'aime) ni la
Nature ni la Vie et ne s'inscrit donc pas dans le cadre écologique
d'une vie décente pour les humains, d'une "vie bonne", d'une vie
heureuse...
Cette dernière phrase ne doit pas être lue/entendue comme une
priorité de la Vie et de la Nature sur l'Humain : car les humains auront depuis bien longtemps disparu
quand la Nature et la Vie (sous quelles formes, personne n'est
prophète) seront encore là ( sur cette Terre pendant environ
encore quelques 5 milliards d'années)... Non, c'est l'homme qu'il convient de protéger.
Non, ce n'est pas une autre catastrophe nucléaire : c'est une catastrophe qui dure et qui n'a pas cessé depuis le 11 mars 2011, depuis plus de deux ans ! Oui, mais il y a du nouveau, sur les mêmes lieux : un nouvel "incident", une fuite d'eau classée "incident grave", une nouvelle menace... Ce n'est pas de l'eau qui s'écoule (pour le moment) dans l'océan, c'est de l'eau hautement contaminée qui s'est répandue hors d'un réservoir de stockage ! Tepco ne maîtrise plus la situation.
L'autorité de
régulation nucléaire du Japon a évalué, mercredi 21 août, au "niveau
3" correspondant à un "incident grave" sur l'échelle
internationale des événements nucléaires (Ines) une fuite de 300 tonnes d'eau
hautement radioactive survenue ces derniers jours à la centrale de
Fukushima. Ce classement au rang 3 sur l'échelle allant de 0 à 7
correspond au "rejet d'une grande quantité de matière radioactive à
l'intérieur de l'installation".
Depuis plusieurs
jours, un réservoir de stockage d'eau partiellement décontaminée installé sur
le site au milieu de centaines d'autres a laissé s'échapper 300 tonnes d'eau
radioactive qui s'est répandue sur et dans le sol de la centrale
nucléaire. La radioactivité mesurée à environ 50 cm au-dessus de ces
flaques était d'environ 100 milli-sieverts par heure, selon la compagnie
gérante du site Tokyo Electric Power (Tepco). Un ouvrier qui serait exposé
à ce niveau accumulerait en une heure la dose maximale autorisée en cinq années
actuellement au Japon pour les travailleurs du secteur nucléaire.
Tepco tente de récupérer l'eau répandue au sol et
qui s'y est en partie infiltrée. Un litre de cette eau contient environ 80
millions de becquerels de strontium et autres éléments radioactifs dégageant
des rayons bêta.
Cette fuite est un
incident supplémentaire dans la longue série des problèmes de gestion de l'eau
contaminée issue en grande partie de l'arrosage des réacteurs saccagés, moyen
de refroidissement indispensable pour éviter un réchauffement du combustible
fondu.
Cette fuite de
réservoir est jusqu'à présent l'un des plus graves incidents survenus depuis
que la centrale est considérée comme stabilisée, soit depuis décembre 2011
lorsque les réacteurs ont été déclarés en "état d'arrêt à froid".
En fait de stabilisation, ça continue et la contamination alimentaire, notamment par les poissons, ne fait que commencer.
Et si la bataille
des mots pour décrire les maux de la croissance était en train
d'être gagnée ?
Il
y a ceux qui continuent de croire que la croissance est la solution. On les retrouve au sein ou proche du "parti de gouvernement".
Et il y a les
les autres, qui établissent des
distinctions :
la
croissance n'est pas (momentanément) la solution : il faut,
aujourd'hui,"faire sans croissance".
la
croissance n'est plus et ne sera jamais plus la solution : il faudra
toujours faire sans croissance (qui s'est arrêtée d'elle-même)
la
croissance est le problème (quand
bien même la
croissance serait encore possible, elle ne serait pas désirable)
la
décroissance est une solution mais pas la seule.
Il serait
plus simple de comprendre parmi les "objecteurs de croissance" tous ceux qui oscillent entre "la croissance n'est pas la
solution" et "la croissance est un problème".
"En 1972, nous
avions atteint environ 85% de la soutenabilité planétaire. Quand je
me suis exprimé devant la Smithsonian Institution, il y a quarante
ans, je pouvais dire que nous avions juste besoin de ralentir.
Aujourd'hui, nous avons atteint environ 150% de soutenabilité, je ne
peux plus le dire. Nous devons décroître". Tim Jackson, en
conclusion de Penser
la décroissance,
sous la direction d'Agnès Sinaï, Paris, Presses de Sciences Po,
2013, page 205.
Au sens strict, un
décroissant est, plus encore, celui qui a réalisé qu'il est trop tard pour
être seulement objecteur de croissance :
Car les
seuils de soutenabilité sont globalement dépassés depuis 40 ans.
Carles dépassements d'une minorité signifient pour la
grande majorité des niveaux de charge écologique largement sous
les seuils de soutenabilité ; autrement dit, question sociale et
question écologique sont les deux faces d'une même
insoutenabilité.
car surgit alors la question
politique
: comment sortir d'une société de croissance et atteindre deS
sociétéS d'a-croissance, ce qui signifie, sans ambiguïté,
d'assumer une "forme de recul" : déproduction,
déconsommation... ?
Au sens large, parmi les
objecteurs de croissance, il y a donc les décroissants.
Parmi les
décroissants, on pourrait encore distinguer entre :
ceux
qui adoptent une démarche "identitaire" : la décroissance
est la
solution ;la
décroissance est un projet
: politiquement, il s'agit d'abord de dire qui
sont les
décroissants.
ceux qui préfèrent une
démarche "identifiante" : la décroissance est une
solution : la décroissance est un trajet
; politiquement, il s'agit d'abord de dire ce
que nous proposons à d'autres,
de dégager des perspectives "unifiantes" : est alors
visée une "convergence" plutôt autour de
l'antiproductivisme que de la seule décroissance. Un certain goût
pour les "propositions", les "belles revendications"
(par exemple : retraite d'un montant égal pour touTEs).
SelonMichel Lepesant, qui s'affirme décroissant
donc antiproductiviste.