jeudi 21 novembre 2013

Poissons contaminés par la radioactivité de Fukushima


Pour qui lit l'allemand, telle est la référence du premier article ayant révélé cette contamination :

 


nuclear_fish
Louise Bergé, le 17 novembre 2013

Fukushima a beau se situer au Japon, à l’autre bout du monde, les conséquences de cet incident nucléaire survenu en 2011 se répercutent près de chez vous. Des experts viennent de retrouver des poissons radioactifs vendus dans les étalages des supermarchés suisses. Et la France alors ?

Cette découverte a été faite grâce à une enquête de la station suisse Radio 105. Des employés ont sélectionné deux spécimens de thon dans un supermarché suisse puis les ont faits analyser par des experts du Laboratoire du canton de Bâle. Les scientifiques ont découvert des traces d’un isotope radioactif, le césium 137. Une substance qui est le résultat de la fission nucléaire d’atomes d’uranium qui a lieu dans les centrales.

Ce qui fait le lien avec la centrale de Fukushima au Japon est que cet isotope possède une signature propre qui peut être tracée dans le monde. Les experts considèrent ainsi qu’il n’y a quasiment aucun doute pour que les poissons aient été contaminés par l’eau radioactive déversée dans l’océan Pacifique depuis la catastrophe du 11 mars 2011. Et ce malgré le fait que ces poissons aient été pêchés au large desPhilippines.
Pour Markus Zehringer, directeur du laboratoire, c’est la seule explication possible. Pourtant, il précise que les isotopes présents dans les thons analysés ne présenteraient pas de danger immédiat pour l’homme : « Avec 0,4 becquerels par kilogramme de césium 137, les valeurs sont encore en deçà de la limite de 1.250 becquerels par kilogramme. » Rien ne dit en revanche combien de poissons ont été contaminés, et dans quelles proportions, par ces isotopes radioactifs. En l’état, les chercheurs ne peuvent pas non plus établir le nombre de poissonneries et de supermarchés concernés.

La centrale de Fukushima continue encore de déverser des substances radioactives dans l’océan, environ 300 tonnes d’eau contaminée chaque jour. Certains estiment que la contamination des océans durera environ 40 ans, dans le meilleur des cas.

Information recueillie grâce à :


Consulter :
 

dimanche 17 novembre 2013

Wildpoldsried, de l'énergie à revendre

Une émission de ce jour : dimanche 17 novembre 2013.

Aller voir et podcaster :
http://www.franceinter.fr/emission-interception-wildpoldsried-de-lenergie-a-revendre

Les vaches et les éoliennes de Wildpoldsried © pascale pascariello - 2013 

C’est un village minuscule posé au creux des collines de l’Allgaü, en Bavière.

Wildpoldsried compte 2 600 habitants, regroupés autour de l’église catholique dont les cloches ponctuent les heures, et de son centre communal, ultramoderne : c’est là que défilent tout au long de l’année des milliers de visiteurs, d’Allemagne, mais aussi du monde entier, venus voir de plus près à quoi ressemble le « modèle Wildpoldsried » : depuis des années, cette commune rurale s’enorgueillit de produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme. 

Une douzaine d’éoliennes, des panneaux solaires partout, sur les habitations et sur le toit des exploitations agricoles, sans oublier l’utilisation du biogaz issu des déjections bovines. Pour arriver à ses fins, la commune a consulté, puis mobilisé la population : les éoliennes par exemple ont été financées par une partie des habitants eux-mêmes. 

Outre les visiteurs, la commune collectionne les prix dans le domaine de l’environnement. Cette notoriété a drainé vers ce coin de Bavière une centaine de groupes de visiteurs l’an passé. Ces derniers jours, on pouvait croiser dans les rues et les sentiers du village des délégations du  Japon et de Corée. 

Mais pour Wildpoldsried, l’environnement n’est pas seulement un engagement : c’est une source de revenus : la revente d’électricité au réseau national procure des compléments financiers aux particuliers comme au budget communal. Et l’engagement concerne tout le monde, y compris les enfants, très tôt sensibilisés à la protection de l’environnement.


samedi 26 octobre 2013

Choisir entre nucléaire et démocratie


Peter Bradford 

http://groupes.sortirdunucleaire.org/Nucleaire-la-renaissance-a-l?origine_sujet=LI201310

Le huitième Rapport sur l’état de l’industrie nucléaire dans le monde (World Nuclear Industry Status Report ou WNISR) est paru en juillet dernier. Au fil des années, cette publication élaborée par des experts indépendants a acquis une vaste audience internationale. Ses chiffres et analyses sont désormais repris par de nombreux médias dans le monde.

Le rapport s’ouvre sur une préface de Peter Bradford, un ancien commissaire de la Nuclear Regulatory Commission (NRC), l’autorité de sûreté nucléaire des États-Unis. Son constat est sévère. « L’énergie nucléaire exige la soumission, pas la transparence », écrit-il en introduction. « Pour différentes raisons, dans de nombreux pays, l’industrie nucléaire ne peut pas dire la vérité sur ses avancées, ses perspectives ou ses périls. […] L’importance cruciale du World Nuclear Industry Status Report réside dans l’étonnante persistance de cette attirance mondiale pour les promesses trompeuses du nucléaire. »

On ne saurait trop recommander à celles et ceux qui comprennent l’anglais de se reporter au rapport intégral, qui condense, en quelque 140 pages, une mine d’analyse et de chiffres sur la situation de l’industrie nucléaire dans le monde et les différents pays, les aspects économiques et financiers de cette industrie, un bilan provisoire sur Fukushima et un point sur l’évolution des renouvelables.

Le collectif avait déjà organisé une action en mars dernier au rond-point du Tricastin.
 Manifestation devant le Tricastin
Le nucléaire recule. Lentement. Le choix entre ce qu'il a rapporté et ce qu'il coûte désormais, tarde à se faire. Les risques pour les assurances sont en cours de mesure mais non publiés. Le vieillissement des centrales augmente les craintes. La fin du nucléaire est annoncée mais reste lointaine compte tenu de l'entêtement des États et des entreprises qui en dépendent encore, dont la France. Sans une inversion des opinions, à quoi travaille Sortir du nucléaire, il faudra attendre... le prochain accident majeur, de toute façon statistiquement inéluctable !

mercredi 25 septembre 2013

Mamère devient un écologiste sans parti.



Mamère s'en va. Enfin, un élu connu met sa pensée en harmonie avec ses actes. Deux articles l'annoncent : ils méritent une lecture attentive.

"Pascal Durand n'était pas un chef, c'était un fusible"

Nouvel observateur le 23-09-2013
Annoncé sur la sellette depuis déjà plusieurs jours, le sort de Pascal Durand à la tête d'Europe Ecologie-les Verts semble scellé. Ce dimanche, le patron des écologistes aurait indiqué à plusieurs membres d’EELV, lors d’une réunion interne, qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat lors du prochain congrès du parti en novembre à Caen. Le député écologiste de Gironde, Noël Mamère, réagit. 

Pascal Durand semble renoncer à briguer un nouveau mandat de secrétaire national d'Europe Ecologie-les Verts. Paie-t-il son ultimatum lancé au gouvernement ?
- Cela me paraît assez évident. L’appareil du parti – que l’on appelle communément à l’intérieur du mouvement "la Firme" - a décidé que Pascal Durand n’était plus l’homme de la situation, après l’y avoir pourtant installé en 2012. Ceux qui décident en sous-main lui ont offert une porte de sortie, puisqu’il y a de fortes chances qu’il soit la tête de liste écologiste à Paris lors des prochaines élections européennes de 2014. En réalité, son départ n'est pas une surprise.

Faut-il y voir la main invisible de Jean-Marc Ayrault ?
- Je suis incapable de le dire. Cependant, je constate qu’il y a une certaine contradiction des dirigeants dans cette décision de ne pas renouveler leur confiance à Pascal Durand. Certains nous expliquent que s’il n’était pas monté au créneau avec son ultimatum, on n’aurait pas obtenu certaines avancées à l’issue de la seconde conférence environnementale. Pourtant, il en paie visiblement les frais.

Quel bilan tirez-vous du passage de Pascal Durand, en poste depuis juin 2012 à la tête d’EELV ?
- Son mandat a été très court. Il aura été un secrétaire national éphémère. De toute façon, il n’y a que les naïfs et les imbéciles pour ne pas comprendre que c’est Cécile Duflot qui continue d’être la patronne des Verts. Elle et ses comparses - des secrétaires nationaux par procuration - n'ont cessé de diriger le parti en sous-main.

Les écologistes n’ont-ils pas un problème culturel à se soumettre à l’autorité d’un chef ?
- Non. Il y a toujours eu des chefs au sein du parti. Ceux qui décident ne sont pas ceux que l’on croit. Pascal Durand n’était pas un chef, c’était un fusible, c’était un instrument au service d’autres personnes. Rien d’autre.

Vous avez récemment menacé de quitter Europe Ecologie–les Verts. Au lendemain de la seconde conférence environnementale, dont les avancées ont été saluées par vos collègues écologistes, où êtes-vous de votre réflexion ?
- On est face à une vaste opération d’enfumage et de trompe l’œil. On nous fait croire que l’on entre dans la transition énergétique, alors que le gouvernement maintient des niches fiscales nuisibles à l’environnement. Entre les transports, l’agriculture, la pêche et l’automobile, ces niches représentent autour de 6 milliards d’euros. C'est-à-dire, un peu plus que ce que François Hollande prétend que rapportera la future contribution climat énergie [4 milliards d'euros sont escomptés, NDLR].
C’est également un renoncement, un changement de politique qui ne dit pas son nom sur la question du nucléaire. Dans la mesure où l’on sait qu’il sera très difficile de fermer la centrale de Fessenheim en 2016, l’engagement de réduire de 75 à 50 % la part du nucléaire dans la production électrique française, d'ici 2025, risque d’être effacé par un engagement sur la non-augmentation de la production nucléaire.

A vous entendre critiquer aussi sévèrement l'action du gouvernement, il semblerait que vos jours au sein de la majorité sont comptés…
- Il y a plusieurs étapes. La première consiste à ne pas voter le budget 2014 à l’Assemblée nationale – puisque le gouvernement nous a roulés dans la farine. Dans la mesure où je ne voterai pas le texte, je n’appartiendrai donc plus à la majorité actuelle. Cependant, ce n'est pas pour autant que j'entre dans l'opposition : je resterai au sein du groupe écologiste à l’Assemblée - à moins que l’on m’en vire, ce qui m’étonnerait fort. Quand à ma présence au sein d’Europe Ecologie–les Verts, je prendrai une décision à l’issue du congrès de novembre à Caen. Si le parti continue de jouer les supplétifs du gouvernement, je rendrai ma carte. Aujourd’hui, plus les écologistes reçoivent des coups du gouvernement sur la tête, plus ils remercient et s’en réjouissent !

Propos recueillis par Guillaume Stoll, lundi 23 septembre - Le Nouvel Observateur



  _________


Mamère : "J'ai décidé de quitter EELV car le parti est prisonnier de ses clans"

Le Monde.fr |

Il le dit lui-même : "C'est une page qui se tourne." Quinze ans après être entré chez Les Verts, le député de Gironde, Noël Mamère, a décidé de rendre sa carte. Les conditions dans lesquelles Pascal Durand, secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts, s'apprête à quitter la tête du parti auront été la goutte d'eau pour celui qui a réuni 5,25 % des voix à la présidentielle de 2002.

Pourquoi avez-vous décidé de quitter Europe Ecologie-Les Verts ?
J'ai décidé de quitter EELV parce que je ne reconnais pas le parti que j'ai représenté à la présidentielle en 2002. Notre parti ne produit plus rien : il est prisonnier de ses calculs et de ses clans. Nous sommes devenus un syndicat d'élus. J'ai l'impression d'un sur-place qui nuit au rôle que nous pouvons jouer dans la société. Cela ne m'empêchera pas de conduire une liste aux municipales à Bègles, je n'ai pas besoin de l'étiquette. C'est une page qui se tourne. Je pars sans regret, sans émotion particulière. C'est le résultat d'un constat et d'une analyse.

Comment interprétez-vous la décision de Pascal Durand de ne pas se représenter à la tête d'EELV ?
Pascal Durand est une variable d'ajustement. On le nomme en 2012 parce qu'il est compatible entre Europe Ecologie et Les Verts. La preuve est faite aujourd'hui que la greffe n'a pas pris. La manière dont il a été traité est humiliante. Ça me choque et je n'aime pas ces méthodes. Pascal n'était qu'un patron par procuration.
Les vrais patrons sont ceux qu'on appelle "la firme" : Cécile Duflot et ses amis. Même si Cécile Duflot est une bonne ministre, elle n'a pas lâché la direction des Verts. Mais ces derniers ne se sont pas créés pour être soumis au bon vouloir d'un clan. C'est le contraire de ce que défendent les écologistes.

Vous souhaitez rester dans le groupe écologiste à l'Assemblée nationale. N'est-ce pas contradictoire ?
Pas du tout. Dans le groupe, il n'y a pas que des gens inscrits à EELV, comme Paul Molac qui est à Régions et peuples solidaires. A moins qu'on ne me le demande, je ne vois pas pourquoi je quitterais le groupe.

Vous aviez indiqué que si vous étiez réélu à Bègles, vous démissionneriez de votre mandat de député. C'est toujours d'actualité ?
Si je suis réélu à la mairie de Bègles, mon intention est de me mettre en accord avec ce que j'ai dit. C'est la première fois que je vois l'Assemblée nationale voter une loi qui s'appliquera trois ans plus tard. La loi sur la limitation du cumul des mandats est d'ailleurs inaboutie puisqu'aujourd'hui un maire peut beaucoup plus cumuler qu'un député-maire. Fin 2014, je ne serai plus cumulard : je me sens plus utile dans ma ville de Bègles qu'à l'Assemblée.

Vous avez annoncé que vous ne voterez pas le budget pour 2014. Cela veut dire que vous allez voter contre ou vous abstenir ?
Je voterai contre parce que je considère que le compte n'y est pas, notamment sur la transition énergétique. La conférence environnementale n'était qu'un trompe-l'œil. Le gouvernement propose une contribution climat-énergie qui réunira péniblement la somme de 4 milliards d'euros en 2016. Comment voulez-vous que les entreprises aient une perspective de mise en place de modification de leur mode de production si vous ne leur proposez pas un plan de route jusqu'au moins 2020 ?
Je ne crois pas non plus à la TVA à 5 % uniquement cantonnée à la rénovation énergétique des bâtiments alors qu'il aurait fallu qu'elle s'applique à l'ensemble du bâtiment. Aucune des niches fiscales nuisibles à l'environnement et à la santé concernant les transports, l'agriculture, le diesel, les agrocarburants ou les pesticides – pourtant d'un montant de 6 milliards d'euros–, n'ont été remises en cause. Et nos amis disent que c'est formidable ?

Pour vous, les écologistes seraient plus utiles en dehors de la majorité qu'à l'intérieur ?
Aujourd'hui, je ne vois pas très bien leur utilité dans la majorité. Les écologistes passent leur temps à accepter ce qui ne correspond pas au projet qu'ils sont censés porter. Vous trouverez toujours des arguments pour dire qu'on fait avancer les choses mais c'est à la marge.
Nous avons aussi notre part de responsabilité. Nous nous sommes arc-boutés sur le diesel. Sans doute était-ce un piège : nous n'avons pas su expliquer de manière pédagogique que ce carburant représente 32 000 morts par an et que cela coûte beaucoup plus cher à la société de poursuivre dans cette direction que d'augmenter le prix du diesel d'un centime par an pendant dix ans pour rattraper celui de l'essence comme le propose la Fondation Hulot.

À quelques mois des municipales et des européennes, la séquence n'est pas des plus réussies pour EELV...
J'ai le sentiment d'assister à une immense régression. Nous avons abandonné notre fonction de lanceur d'idées pour devenir un parti comme les autres, obsédé par ses jeux d'appareil. Nous risquons d'en payer le prix aux prochaines élections. A se soumettre et à chercher des arrangements, il ne faudra pas s'étonner si notre électorat nous couvre de goudron et de plumes.
 
Raphaëlle Besse Desmoulieres 
Journaliste au Monde

samedi 21 septembre 2013

Fukushima : non, ce n'est pas la nature qui s'acharne

Un séisme de magnitude 5,3 a secoué dans la nuit de jeudi à vendredi la préfecture de Fukushima qui héberge une centrale nucléaire accidentée, a annoncé l'Institut de géophysique américain (USGS).

La compagnie d'électricité Tepco, qui gère la centrale accidentée Fukushima Daiichi, a assuré qu'aucun problème nouveau ni dégagement supplémentaire de radiation n'avaient été observés sur le site sinistré après cette secousse, a rapporté l'agence de presse Kyodo.

L'agence de météorologie japonaise, qui a estimé pour sa part la magnitude de la secousse à 5,8, n'a lancé de son côté aucune alerte au tsunami.

D'après l'USGS, le tremblement de terre s'est produit vendredi à 02h25 locale, à une profondeur de 22,2km. L'épicentre a été mesuré à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la ville d'Iwaki au bord de l'océan Pacifique, soit à 175km au nord-est de Tokyo où les immeubles ont tremblé.

L'épicentre était également situé à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de la centrale de Fukushima Daiichi, ravagée par un séisme de magnitude 9 et un tsunami géant le 11 mars 2011 et dont l'exploitant Tepco continue de faire face à de nombreux problèmes.

Ce tremblement de terre s'est produit quelques heures à peine après une visite sur ce site accidenté du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui a sommé la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco) de fournir un calendrier comportant des mesures destinées à mettre fin aux fuites d'eau radioactive, un problème qui suscite l'inquiétude dans le monde entier.

http://jmdinh.net/wp-content/uploads/2011/03/centrale-fukushima.jpg

Le site de Fukushima est et restera fragile. Peut-être le savait-on déjà quand a été construite la centrale, mais on comptait sur la science des hommes pour parer à tout danger éventuel. On sait ce qu'il en est advenu. À présent, on ne peut plus compter sur la savoir humain seulement ou sur ... le hasard ! Et pourtant on s'entête, tout simplement parce que beaucoup, beaucoup d'argent fut investi et l'on rage d'avoir à envisager de l'avoir perdu. Le "retour sur investissement" n'est plus assuré et c'est pour les dirigeants de TEPCO, et bien d'autres défenseurs du système économique, (à commencer par le premier ministre Shinzo Abe), insupportable et littéralement "impensable".

Chaque jour pourtant apporte son lot d'informations tendant à prouver que la situation n'est pas et ne peut pas être sous contrôle. Tout se passe comme si la nature tentait une ultime fois de nous inciter à sortir de cette impasse nucléaire dont on ne veut pas sortir car les conséquences pour l'industrie nucléaire planétaire et ses applications (civiles et militaires) leur seraient fatales.

vendredi 20 septembre 2013

Inondation des puits d'exploitation des gaz de schiste

Le 12 septembre dernier, des inondations catastrophiques ont dévasté les plaines du Colorado. Des murs d’eau de 10 mètres ont fait déplacer de nombreux habitants, des habitations ont été détruites. Le nombre des victimes reste encore inconnu.

Dans cet État, il existe 20.000 puits de "fracking" ( exploitation de gaz de schiste) dont une part importante a été noyée dans les flots. Le gaz s’est échappé dans les airs… Pire, des hangars contenant les produits chimiques utilisés pour la fracturation ont été dévastés et les produits (y compris les toxiques) se sont répandus dans la nature.

La presse a été muselée pour éviter que la nouvelle ne se répande trop rapidement…. Voici un lien permettant de visualiser l’ampleur du désastre. Si vous ne comprenez pas l’anglais, les images parlent d’elle même.


Weld County Denver Post

dimanche 15 septembre 2013

"Je ne serai pas le secrétaire national du renoncement écologique"


 http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20130914.OBS7020/ecologie-durand-lance-un-ultimatum-a-hollande.html#xtor=EPR-1-[Actu8h]-20130915


Le secrétaire national d'EELV attend donc des annonces concrètes lors de la conférence environnementale. Sinon ? "J'en tirerai personnellement les conséquences et je demanderai au mouvement d'en tirer les conséquences. Je ne serai pas le secrétaire national du renoncement écologique", a menacé Pascal Durand à deux mois du congrès d'EELV. JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
Le secrétaire national d'EELV attend donc des annonces concrètes lors de la conférence environnementale. Sinon ? "J'en tirerai personnellement les conséquences et je demanderai au mouvement d'en tirer les conséquences. Je ne serai pas le secrétaire national du renoncement écologique", a menacé Pascal Durand à deux mois du congrès d'EELV. JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP


Il avait prévenu qu'il parlerait fort. Pascal Durand, le secrétaire national d'EELV, a tenu parole. Ce samedi, devant le Conseil fédéral de son parti, il a poussé une sorte de cri de colère d'un Vert de rage. Et il a lancé, à la surprise de quelques-uns de ses amis, une forme d'ultimatum à François Hollande qui doit s’exprimer vendredi lors de la Conférence environnementale : Monsieur le président, vous avez 6 jours pour convaincre ! 6 jours pour inverser la tendance, a dit en substance le chef de file écolo très remonté après la double douche froide de la semaine.
Les écolos s'étaient pourtant promis d'être positifs en cette rentrée mais mercredi dernier, patatras : le ministre de l’écologie a refroidi tout le monde en expliquant (puis démentant) qu'il n'y aurait pas de geste sur le diesel dans le budget 2014. Et surtout en annonçant le report de la loi que les écologistes présentent à juste titre comme l'heure de vérité : celle sur la transition énergétique qui doit traduire l'engagement présidentiel de réduire à 50% la part du nucléaire dans le mix énergétique. Une loi qui pourrait ne pas être votée avant les municipales de 2014. Autant dire que son sort risque d’être lié à ce qui sortira des urnes et dans un contexte de crise et de FN fort, il est fort possible que la baisse du nucléaire ne soit pas la priorité…
Durand, comme une grande partie de ses amis, a eu le sentiment d'une forme de trahison du contrat. "Mercredi (jour des annonces), j'ai senti passer le souffle de l'échec", a-t-il entamé avant de lâcher les rênes : d'abord en dressant un bilan sans fard de la participation des écolos au gouvernement. "L'écologie a reculé pendant un an", a-t-il constaté, avec sans doute en tête les sondages qui montrent qu’EELV n’aborde pas les municipales en forme. "Les choix faits à ce stade par le gouvernement ne correspondent en rien à la transition énergétique", a aussi assuré l’avocat proche de Hulot avant de lancer sa guerre des six jours : d'ici vendredi, le patron d’EELV, qui a beaucoup discuté hier avec le ministre du budget Bernard Cazeneuve, espère obtenir des "engagements" beaucoup plus clairs sur le nucléaire, le financement des renouvelables ou encore la fiscalité écolo qu’il souhaite retrouver dans le discours présidentiel.

"Je ne serai pas le secrétaire national du renoncement"

Il a notamment insisté sur le report "inacceptable" de la loi de transition énergétique : "Il n’y aura pas de transition énergétique dans ce pays si la loi n’est pas soumise au Parlement avant fin 2014". Mais Durand n’a pas détaillé plus les termes de son ultimatum. A partir de quelles mesures budgétaires jugera-t-il que le compte est bon ou pas ? Mystère ! Dans la salle, une militante a d'ailleurs interrogé : "Six jours et après ?" Durand a semblé lier son sort personnel (sa candidature pour un nouveau mandat) au verdissement ou non du gouvernement : "Je ne serai pas le secrétaire national du renoncement", a-t-il dit. Avant d’exhorter ses troupes à "en tirer les conséquences" si Hollande n’était pas au rendez-vous écolo lors de la Conférence environnementale. "Le problème c’est qu’on n’a pas de plan B", glissait un cadre à la sortie dans les couloirs, résumant l’état d’esprit toujours majoritaire : EELV veut rester au gouvernement. Mais ne pas être ridiculisé.
Cette charge du secrétaire national n’a cependant pas fait l’unanimité. D’abord sur la forme. "On peut faire passer des messages autrement que par des ultimatums", dit le député Denis Baupin qui assure avoir vérifié auprès du gouvernement que la loi de transition pourrait bien être déposée au conseil des ministres d’ici la fin de l’année. Mais le fond en fait aussi tiquer certains à EELV. Depuis des mois, Jean-Vincent Placé, comme l’entourage de Cécile Duflot (la ministre se tait sur ce sujet), tiquent sur la priorité mis sur la fiscalité écolo, et notamment celle du diesel. Un "piège", selon eux, qui enferme les Verts dans l’image de taxeurs. "Avec cette histoire, on est en train d’être en slip dans l’opinion. Il vaudrait mieux se battre sur la baisse de la TVA sur la rénovation thermique", dit un proche de la ministre du Logement. A la sortie du Conseil fédéral, Noël Mamère a déjà prévenu : lui ne croit pas qu’autre chose que du "bricolage" soit possible en une semaine. "Si on accepte ce bricolage, on risque d’être discrédités auprès de nos électeurs et de partir avec le goudron et les plumes."
Maël Thierry

Questions : 
Mais qu'allaient-ils faire en cette galère ?
La peur d'un échec cinglant aux municipales et aux européennes apparaît-elle ici ?
L'échec de la conférence sur la transition énergétique n'est-il pas programmé ?
Le diamètre des couleuvres à avaler dépasse-t-il les dimensions du gosier d'EELV ?
Diesel, nucléaire, croissance, énergies renouvelables : des mots qui fâchent, désormais ?


 

mercredi 11 septembre 2013

La pire des violences

 On pourrait sans peine nourrir ceux qui meurent de faim !
 

Les pertes agricoles et alimentaires coûtent chaque année à la planète l'équivalent de trois fois le lac Léman en eau gaspillée et occupent inutilement un tiers de sa surface agricole. La production de ces denrées non consommées provoque autant d'émissions de gaz à effet de serre que les Etats-Unis ou la Chine en six mois.


Pour rien. Dans un rapport publié mercredi 11 septembre (format PDF), l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) étudie les impacts environnementaux, jusqu'à présent peu connus, de cet immense gâchis. Environ 1,6 milliard de tonnes de produits alimentaires sont perdus chaque année dans le monde, soit un tiers de ce qui est produit.

"L'empreinte carbone de la nourriture produite mais jamais consommée est estimée à 3,3 milliards de tonnes de CO2", affirme le rapport, un chiffre qui représente à peu près la moitié des émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis ou de la Chine. La production de ces denrées gaspille annuellement 250 km3 de ressources en eau et occupe 1,4 milliard d'hectares.


750 MILLIARDS DE DOLLARS EN COÛTS DIRECTS

Ce gâchis est évalué à 750 milliards de dollars (565 milliards d'euros) en coûts directs par la FAO, qui rappelle que la réduction des pertes agricoles et alimentaires pourrait largement contribuer à atteindre l'objectif d'augmentation de 60 % des denrées disponibles pour répondre aux besoins de la population mondiale en 2050. Selon la FAO, 54 % des pertes sont enregistrées dans les phases de production, de récoltes et de stockage. Le reste relève du gaspillage alimentaire au sens propre, au stade de la préparation, de la distribution ou de la consommation. Dans les pays riches, c'est ce dernier type de pertes qui domine.

Les experts ont cherché à déterminer quels étaient les régions du monde et les produits agricoles responsables des plus importants impacts environnementaux liés aux pertes alimentaires. "Les pertes de céréales en Asie apparaissent comme un point chaud environnemental significatif", tant pour leur bilan carbone que pour leur consommation en eau et leur utilisation de terres arables, conclut le rapport. Cela est dû notamment aux importants volumes de production en Asie du Sud et de l'Est, ainsi qu'au poids de la riziculture, qui émet de fortes quantités de méthane. Les pays riches et l'Amérique latine sont à l'origine de 80 % des pertes en viande, qui "ont un impact élevé en termes d'occupation des sols et d'empreinte carbone", poursuivent les auteurs. Les pertes de fruits en Asie, en Amérique latine et en Europe comptent parmi les principaux responsables du gaspillage de l'eau.

Pour remédier à cette situation, la FAO préconise l'amélioration des pratiques agricoles ainsi que des infrastructures de stockage et de transport dans les pays en développement. Elle estime que les pays riches ont "une responsabilité majeure en matière de gaspillage alimentaire en raison de leurs modes de production et de consommation non durables".




lundi 26 août 2013

Fukushima : c'est de pire en pire !

Nous empruntons à Benoist Magnat, écologiste, poète et humoriste, son analyse truffée de sources informatives : oui, à Fukushima le danger s'accroît et pas seulement pour les Japonais !



Il fallait s’y attendre, à force de verser de l’eau sur les réacteurs détruits, et à force de remplir toujours plus de réservoirs, l’eau, considérablement radioactive, fuit en quantité vers l’océan. Ceux qui, pour nous rassurer, évoquent la dilution dans l'immensité du Pacifique, oublient une donnée essentielle, : la chaîne alimentaire va se trouver affectée.

La fable de l’arrêt à froid, décrété en décembre 2011 a de toute évidence fait long feu, et Tepco avoue, maintenant, que, depuis mai 2011, 300 tonnes d’eau très radioactive se déversent chaque jour dans l’océan.

En 4 petites minutes, ce dessin animé simple et pédagogique avait déjà compris dès le 18 mars 2011 le problème insoluble qui allait se poser à Fukushima, depuis la catastrophe du 11 mars 2011 et, dès le 17 mars 2011, Roger Nymo, l’un des nombreux lanceurs d’alerte concernant ce sujet, évoquait un pire qui serait à venir. lien

Le pire ? Nous y voila maintenant, et le 6 août 2013, Shinji Kingo, responsable de la NRA (autorité de régulation nucléaire japonaise) a décrété une situation d’urgence.

Cette eau déversée dans le Pacifique est chargées de 20 et 40 milliards de becquerels (de tritium, de strontium, de césium et d’autres éléments radioactifs), soit plusieurs dizaines de milliers de fois la dose limite admise pour l’eau de mer. lien. Cette carte montre de quelle manière ces fuites se produisent.
 
Tepco assure qu’il va colmater les fuites en injectant dans le sol un produit chimique afin de le rendre étanche, solution qui,d’après le quotidien japonais Asahi, ne serait pas du tout efficace au niveau des nappes phréatiques. lien

Arnold Gundersen, scientifique reconnu par ses pairs comme expert en matière nucléaire, est convaincu qu’il n’y a aucun moyen d’empêcher cette eau de rejoindre l’océan, et que cela durera pendant au moins 20 à 30 ans. lien

Laure Hameaux, porte parole du réseau « Sortir du Nucléaire » est claire : « pour nous ce n’est pas une surprise. Nous travaillons avec des experts indépendants depuis le début de la catastrophe. Il ne pouvait pas en être autrement, l’accident de Fukushima ne pouvait qu’empirer. Il ne pouvait pas être réglé en quelques semaines  », et elle ajoute : « les océans vont être contaminés, et par conséquence toute la chaîne alimentaire de ce millier aquatique », en concluant au sujet de la solution envisagée par Tepco concernant les nappes phréatiques : « on va pouvoir pomper une partie de l’eau, mais la radioactivité va rester. On ne peut pas la faire disparaitre. Il n’y a pas de solution (…) les ennuis ne font que commencer ». lien

Dès le mois d’octobre 2012 Ken Buesseler, chimiste à l’institut océanographique de Wood Hole, s’interrogeait sur les raisons de l’importante radioactivité trouvée sur les poissons péchés au large de Fukushima, supposant déjà des fuites provenant de la centrale. lien

La situation s’aggrave donc à Fukushima, d’autant que les 3000 techniciens et ouvriers qui tentent de préparer le démantèlement de la centrale dévastée sont en permanence confrontés à de nombreuses avaries dans des lieux rendus inaccessibles, compte tenu du niveau élevé de radioactivité. lien

Un autre veilleur de Fukushima, Etienne Servant, dans un communiqué récent rappelle que cette pollution de l’océan n’est pas une nouveauté, et qu’elle est effective depuis le premier jour de la catastrophe. Le mur en béton que Tepco avait construit pour empêcher ces fuites vers l’Océan a finalement provoqué une accumulation de l’eau contaminée, et un débordement fatal dans la mer.

Dénonçant le silence consternant et complice de la plupart des médias, Servant a décidé de s’embarquer dès le 3 mai 2014 dans un voilier et de rejoindre le Japon en passant par le détroit de Bering et la mer de Chine avec comme but de faire des mesures de la contamination tout au long de son voyage. lien

En effet, c’est maintenant sur l’autre rive du Pacifique que l’inquiétude s’installe, car Joseph J.Mangano et Janette Sherman, chercheurs notoires, ont constaté, dans un rapport récent, d’une part un niveau élevé de radioactivité sur la cote Ouest des USA, et d’autre part une tendance à l’hypothyroïdie chez les nouveaux nés américains, après la catastrophe de Fukushima. Pour arriver à ce constat, les chercheurs se sont basés sur des mesures relevées dans 18 sites situés sur la cote Ouest des Etats Unis. lien Mangano et Sherman ont étudié l’hypothyroïdie congénitale chez les nourrissons nés entre mars 2011 et novembre 2011, en se basant sur des tests de dépistage néonatal. lien

Résultat : ces cas d’hypothyroïdie congénitale sont en augmentation de 16% dans les 5 états qui bordent le Pacifique, et dès mars 2011 des concentrations d’iode radioactif avaient été mesurées jusqu’à 211 fois supérieures à la norme autorisée. lien

D’ailleurs, dès le 6 avril 2013, les 2 chercheurs américains avaient mis en garde les populations du risque que représentait Fukushima, malgré les assurances données par les responsables gouvernementaux américains, affirmant qu’il n’y avait rien à craindre de la catastrophe japonaise.

Avec ce nouvel épisode de déversement de radioactivité dans l’Océan Pacifique, il est a craindre que la chaîne alimentaire ne soit durablement touchée car, même s’il est vrai que cette énorme quantité de radioactivité sera dispersée dans l’océan, il est vraisemblable que la radioactivité va bientôt se trouver dans nos plats quotidiens, et qu’il va falloir être très attentifs à la qualité des poissons qui seront proposés aux étalages de nos poissonniers.

En effet, le vrai problème ne concerne plus seulement le Japon aujourd’hui, mais une bonne partie de la planète, car si les USA admettent maintenant être concernés par la catastrophe japonaise, par le biais de la chaine alimentaire, nous allons être tous plus ou moins touchés.


On sait que les poissons se nourrissent de plancton, les petits étant finalement mangés par les plus gros, lesquels se retrouvent dans nos assiettes. Or la pollution radioactive se fixe d’abord sur les plantes, le plancton, les algues, et elle se retrouvera finalement concentrée dans les gros poissons. Si les facteurs de concentration du césium sont de l’ordre de 50 pour les mollusques et les algues, ils montent à 400 pour les poissons. Comme le césium 137 a une période (ou demi-vie) de 30 ans, l’accumulation de ce dangereux produit radioactif va se prolonger pendant un siècle, avec les conséquences que l’on imagine pour les poissons et les humains qui les mangeront. Considérant qu’il est quasi impossible de tout contrôler, quelle garantie avons-nous aujourd’hui sur l’éventuelle nocivité des poissons que l’on nous propose à la vente en Europe ?

D’autre part, alors que l’on considérait jusqu’à récemment qu’il n’y avait pas d’échange entre le Pacifique Nord et le Pacifique Sud, on sait aujourd’hui que l’importante barrière formée par les courants équatoriaux n’empêchent pas que des échanges se produisent. lien. Déjà au mois d’aout 2011, 15 thons pêchés au large de San Diego présentaient des niveaux de césium relativement élevés. lien

Plus tard, en juillet 2013, un bar, capturé au large du Japon a révélé un niveau de radioactivité 10 fois supérieur à la limite autorisé, soit 1000 Bq/k, (lien) ce qui n’est rien par rapport au poisson péché en janvier 2013 qui lui, présentait un niveau impressionnant de radioactivité, égal à 254 000 Bq/k. lien

Au-delà de ces rejets dans l’océan et des poissons contaminés, le problème avec les vapeurs radioactives qui s’échappent du réacteur n° 3 perdure, et si parfois, on ne les perçoit plus, c’est seulement du à la différence de température extérieure. Le matin, quand l’air est frais, les vapeurs sont visibles, et disparaissent dans la journée, avec l’augmentation de la chaleur, mais la radioactivité continue pourtant de s’échapper, même si elle n’est plus visible. lien
 
Or, ce réacteur est le plus problématique, puisqu’il fonctionnait avec du MOX, contenant du plutonium, et cela va faire au moins un mois que cette vapeur s’échappe du réacteur. lien

Ajoutons pour la bonne bouche que la piscine du réacteur n°4 contient toujours 1535 barres d’uranium, et que, si depuis le mois de mars 2013, Tepco a démarré la construction d’une structure métallique destinée à les recevoir, la situation demeure préoccupante, le moins qu’on puisse dire.

En avril 2012, Akio Matsumura, un diplomate japonais, avait déjà expliqué en 7 minutes de quelle nature était le danger qui planait autour de cette piscine de refroidissement. vidéo

Et pourtant, aujourd’hui encore, il reste dans le monde de chauds partisans de l’énergie nucléaire, convaincus qu’il n’y a pas d’alternative...

mercredi 21 août 2013

Décroissance et démographie


  • La plupart des démographes annoncent un "pic" vers 2050 autour de 10 milliards d'humains. Si c'est le cas, l'agriculture biologique suffirait largement à nourrir tout le monde : voir le numéro de Silence consacré à cette question : http://www.revuesilence.net/epuises/300_399/silence389.pdf
  • Des scénarios catastrophistes prévoient une déplétion drastique. Si ces hypothèses sont un jour avérées, ce sera dans des conditions injustes, tragiques et indécentes. Il y aura donc un "effet d'aubaine" dont aucun décroissant ne devrait se réjouir.
Faut-il"accepter"ou "provoquer" la décroissance démographique ?
  • Si "provoquer" signifie un quelconque usage de la violence, nous devons refuser ce mot. C'est la croissance qui est la guerre, pas la décroissance.
  • Si "provoquer", signifie refuser une politique nataliste, on ne peut être contre : voir la proposition d'Yves Cochet de "grève du troisième ventre" : http://www.eco-bio.info/forum/upload/topic/7079-yves-cochet-veut-decourager-les-familles-de-faire-un-troisieme-enfant/ Attention, cependant, à la"gouvernance" centralisée, étatique et descendante...
  • Dans le même numéro de Silence, Mathilde Szuba défend un néo-malthusianisme équilibré. On sait les effets d'une certaine "éducation" sur la baisse de la natalité ?
Mais tout cela ne nous fait pas échapper à la démarcation du "quand bien même" : quand bien même aurait lieu après 2050 une stabilisation puis une baisse de la population mondiale, serait-ce une raison pour conserver, non pas notre "niveau de vie", mais notre "mode de vie" ? 
 
Car le mode de vie actuel (et là la question est beaucoup plus large que la seule question de l'alimentation) ne respecte (n'aime) ni la Nature ni la Vie et ne s'inscrit donc pas dans le cadre écologique d'une vie décente pour les humains, d'une "vie bonne", d'une vie heureuse...
 
Cette dernière phrase ne doit pas être lue/entendue comme une priorité de la Vie et de la Nature sur l'Humain : car les humains auront depuis bien longtemps disparu quand la Nature et la Vie (sous quelles formes, personne n'est prophète) seront encore là ( sur cette Terre pendant environ encore quelques 5 milliards d'années)... Non, c'est l'homme qu'il convient de protéger.

Fukushima : ça continue car ça ne peut s'arrêter !


Non, ce n'est pas une autre catastrophe nucléaire : c'est une catastrophe qui dure et qui n'a pas cessé depuis le 11 mars 2011, depuis plus de deux ans ! Oui, mais il y a du nouveau, sur les mêmes lieux : un nouvel "incident", une fuite d'eau classée "incident grave", une nouvelle menace... Ce n'est pas de l'eau qui s'écoule (pour le moment) dans l'océan, c'est de l'eau hautement contaminée qui s'est répandue hors d'un réservoir de stockage ! Tepco ne maîtrise plus la situation.

L'autorité de régulation nucléaire du Japon a évalué, mercredi 21 août, au "niveau 3" correspondant à un "incident grave" sur l'échelle internationale des événements nucléaires (Ines) une fuite de 300 tonnes d'eau hautement radioactive survenue ces derniers jours à la centrale de Fukushima. Ce classement au rang 3 sur l'échelle allant de 0 à 7 correspond au "rejet d'une grande quantité de matière radioactive à l'intérieur de l'installation".


Depuis plusieurs jours, un réservoir de stockage d'eau partiellement décontaminée installé sur le site au milieu de centaines d'autres a laissé s'échapper 300 tonnes d'eau radioactive qui s'est répandue sur et dans le sol de la centrale nucléaire. La radioactivité mesurée à environ 50 cm au-dessus de ces flaques était d'environ 100 milli-sieverts par heure, selon la compagnie gérante du site Tokyo Electric Power (Tepco). Un ouvrier qui serait exposé à ce niveau accumulerait en une heure la dose maximale autorisée en cinq années actuellement au Japon pour les travailleurs du secteur nucléaire.


Tepco tente de récupérer l'eau répandue au sol et qui s'y est en partie infiltrée. Un litre de cette eau contient environ 80 millions de becquerels de strontium et autres éléments radioactifs dégageant des rayons bêta.

Cette fuite est un incident supplémentaire dans la longue série des problèmes de gestion de l'eau contaminée issue en grande partie de l'arrosage des réacteurs saccagés, moyen de refroidissement indispensable pour éviter un réchauffement du combustible fondu.

Cette fuite de réservoir est jusqu'à présent l'un des plus graves incidents survenus depuis que la centrale est considérée comme stabilisée, soit depuis décembre 2011 lorsque les réacteurs ont été déclarés en "état d'arrêt à froid".

En fait de stabilisation, ça continue et la contamination alimentaire, notamment par les poissons, ne fait que commencer.




mardi 13 août 2013

Des maux et des mots de la croissance


Et si la bataille des mots pour décrire les maux de la croissance était en train d'être gagnée ?
  • Il y a ceux qui continuent de croire que la croissance est la solution. On les retrouve au sein ou proche du "parti de gouvernement".
  • Et il y a les les autres, qui établissent des distinctions :
    • la croissance n'est pas (momentanément) la solution : il faut, aujourd'hui,"faire sans croissance".
    • la croissance n'est plus et ne sera jamais plus la solution : il faudra toujours faire sans croissance (qui s'est arrêtée d'elle-même)
    • la croissance est le problème (quand bien même la croissance serait encore possible, elle ne serait pas désirable)
    • la décroissance est une solution mais pas la seule.
Il serait plus simple de comprendre parmi les "objecteurs de croissance" tous ceux qui oscillent entre "la croissance n'est pas la solution" et "la croissance est un problème".
"En 1972, nous avions atteint environ 85% de la soutenabilité planétaire. Quand je me suis exprimé devant la Smithsonian Institution, il y a quarante ans, je pouvais dire que nous avions juste besoin de ralentir. Aujourd'hui, nous avons atteint environ 150% de soutenabilité, je ne peux plus le dire. Nous devons décroître". Tim Jackson, en conclusion de Penser la décroissance, sous la direction d'Agnès Sinaï, Paris, Presses de Sciences Po, 2013, page 205.
Au sens strict, un décroissant est, plus encore, celui qui a réalisé qu'il est trop tard pour être seulement objecteur de croissance :
  • Car les seuils de soutenabilité sont globalement dépassés depuis 40 ans.
  • Car les dépassements d'une minorité signifient pour la grande majorité des niveaux de charge écologique largement sous les seuils de soutenabilité ; autrement dit, question sociale et question écologique sont les deux faces d'une même insoutenabilité.
  • car surgit alors la question politique : comment sortir d'une société de croissance et atteindre deS sociétéS d'a-croissance, ce qui signifie, sans ambiguïté, d'assumer une "forme de recul" : déproduction, déconsommation... ?
Au sens large, parmi les objecteurs de croissance, il y a donc les décroissants.

Parmi les décroissants, on pourrait encore distinguer entre :

  • ceux qui adoptent une démarche "identitaire" : la décroissance est la solution ; la décroissance est un projet : politiquement, il s'agit d'abord de dire qui sont les décroissants. 
  • ceux qui préfèrent une démarche "identifiante" : la décroissance est une solution : la décroissance est un trajet ; politiquement, il s'agit d'abord de dire ce que nous proposons à d'autres, de dégager des perspectives "unifiantes" : est alors visée une "convergence" plutôt autour de l'antiproductivisme que de la seule décroissance. Un certain goût pour les "propositions", les "belles revendications" (par exemple : retraite d'un montant égal pour touTEs).
Selon Michel Lepesant, qui s'affirme décroissant donc antiproductiviste.



 

Archives du blog