Ces temps de tension extrême causée par les bouleversements climatiques, économiques et financiers accompagnent une mutation de civilisation qu'on s'acharne à désigner comme une crise.
S'il s'agissait de crise, on pourrait concevoir un retour complet ou partiel à une période antérieure. Or, il n'en sera rien parce que notre système tout entier a atteint un point de non retour.
Il y va de l'avenir de l'humanité après que l'action d'une partie des acteurs et décideurs a engendré des désordres sociaux et des injustices chroniques aux effets planétaires dévastateurs.
Le signe le plus évident de ce bouleversement des rapports humains dans leur productions, leurs commerces, leurs circulations, leurs approvisionnements, leurs habitats est apparu quand il est devenu manifeste que nous ne pourrions plus, durablement, fonder notre économie sur une énergie à bas coût. Le pétrole s'épuise et les énergies renouvelables de remplacement ne sont pas encore prêtes à jouer le même rôle dans nos industries, nos transports, et nos agricultures.
Vivre simple, entrer dans des dynamiques nouvelles dites « douces », restituer sa place à chacun des Terriens qu'on le considère comme notre égal, notre semblable ou notre prochain n'est pas incompatible avec les textes d'appui de notre orientation non-violente et, mieux encore, s'y trouve explicitement ou implicitement logé depuis des décennies.
Le principe de précaution inscrit dans la Charte de l'environnement, elle-même faisant partie de la Constitution française, conduit à mesurer, avec la plus grande prudence, sur notre vaisseau intersidéral limité, impossible à abandonner avant très longtemps, les effets de l'activité produite par sept milliards de personnes embarquées, bientôt dix...
Là surgit le risque mal apprécié, jusqu'à ce jour, d'un maintien et d'un nouveau développement des énergies nucléaires. L'humanité ne peut vivre sous la menace de nouveaux Tchernobyls ou de conflits nucléaires au Pakistan, en Iran, en Chine, en Corée ou ailleurs. Les liens entre les technologies civiles et militaires sont, dans le domaine nucléaire, patents et avérés.
Il ne saurait y avoir de lutte contre la prolifération nucléaire séparée de l'encouragement à la construction de centrales nouvelles, de type EPR ou pas. Il n'est pas d'un côté des États-voyous à interdire absolument d'accès au nucléaire et, de l'autre, des États « démocratiques » s'arrogeant des droits interdits aux autres! Non seulement les crédits destinés au développement massif des sources d'énergies renouvelables ne peuvent être accompagnés par de très lourdes dépenses supplémentaires consacrées à la réalisation des nouveaux sites nucléaires, civils ou/et militaires, mais il convient de prendre en compte l'approche de la fin du combustible nucléaire fossile et l'obligation de traiter les centrales en fin de vie industrielle mais, pour très longtemps, présentes dans nos paysages. Il n'y aura pas de politique écologique effective sans un abandon progressif du nucléaire civil et un renoncement à des défenses fondées sur ces énergies, meurtrières pour de longs siècles.
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