mercredi 16 avril 2008

L'amendement Chassaigne génétiquement modifié au Sénat.



Caricature parue dans Ouest-France de ce jour.

Tout est apparence sous le règne sarkoziste. La politique est l'art de faire dire à un texte le contraire de ce que le texte permettra de faire.
On ne pourra pas planter de cultures OGM mais on pourra quand même planter des cultures OGM.
L'amendement Chassaigne, (du nom du député communiste qui l’a fait voter à l’Assemblée), aurait permis d’exclure les cultures OGM de certaines zones (parcs naturels, AOC…). Les OGM ne peuvent être cultivés que dans "le respect des structures agricoles, des écosystèmes locaux et des filières de production et commerciales sans OGM", précisait-il.
C'était tolérer la cohabitation des cultures avec et sans OGM mais avec des exceptions.
Les sénateurs n'en ont pas voulu. Pas d'exception.
Le président Sarkozy a tranché : un « sous-amendement de précision » sur la définition du non-OGM complètera l'amendement Chassaigne. Le Haut conseil des biotechnologies fixera le seuil de présence ou d'absence d'OGM.
Reprenant le flambeau laissé par le sénateur de la Manche, Jean-François Le Grand, mis sur la touche lors de la première lecture par ses collègues de l'UMP, l'ex-maire de Strasbourg, Fabienne Keller, UMP elle aussi, a déposé huit amendements portant les revendications des anti-OGM.
L'un deux imposait un seuil de détection des OGM plus bas que seuil d'étiquetage de 0,9% prévu par les textes communautaires. La sénatrice du Bas-Rhin proposait que le seuil de détection de 0,1% soit pris comme référence.
En vain. Le texte a été adopté avec 65 voix d'écart: 185 sénateurs s'étant prononcé en sa faveur, 120 ayant voté contre, 19 autres ayant préféré s'abstenir.

Nicolas Hulot proteste. Que n'a-t-il compris plus tôt que l'écologie n'a rien à voir avec cette majorité là?

Aucun commentaire:

Archives du blog